Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

LE CYCLOTRON DE MARTINIQUE ET L’INSTITUT CARIBÉEN D’IMAGERIE NUCLÉAIRE

Francis Carole
LE CYCLOTRON DE MARTINIQUE  ET L’INSTITUT CARIBÉEN D’IMAGERIE NUCLÉAIRE

La mise en service du cyclotron de Martinique est prévue pour 2022. Lors du conseil de surveillance du CHUM du vendredi 8 janvier, ce projet a été exposé en détail et son financement complémentaire arrêté. Chacun se souvient que le cyclotron lui-même, en tant qu’appareil, a déjà été acheté; de même, le marché pour la construction du bâtiment devant l’accueillir a déjà été attribué. Le permis de construire a été déposé à la mairie de Fort-de-France au mois de septembre 2020.

La Collectivité Territoriale de Martinique et le CHUM ont décidé dès 2017 d’œuvrer ensemble pour l’implantation d’un cyclotron de moyenne énergie (15-18 Mev) en Martinique. Au titre de l’accord conclu, la CTM a attribué au CHUM, par convention de financement, une subvention d’un montant de 11.602.080,00€, pour l’acquisition de cet équipement et la construction du bâtiment permettant son installation et son exploitation. Le CHUM assure ainsi la maîtrise d’ouvrage de cette opération.

Nous sommes donc désormais dans la phase opérationnelle de construction d'un bâtiment aux dernières normes parasismiques et paracycloniques abritant le cyclotron et l’Institut Caribéen d’imagerie Nucléaire.

LES ACTIONS PROGRAMMÉES

Le projet présenté par le CHU de Martinique comporte deux actions liées.

Première action :

-la construction d’un bâtiment destiné à accueillir le cyclotron, ses laboratoires associés et les services pour la prise en charge du cancer qui lui seront rattachés.

Deuxième action:

-l’équipement de l’ensemble des services implantés dans le bâtiment et participant à cette prise en charge : laboratoires du cyclotron, radiopharmacie, institut caribéen d’imagerie nucléaire, anatomo-cyto-pathologie, pharmacotechnie.

L’INTÉRÊT DU PROJET POUR LA POPULATION MARTINIQUAISE

L’ensemble de ce projet va contribuer à une meilleure prise en charge des patients mais aussi participer à une plus grande attractivité des professionnels de santé et permettre de développer la coopération sanitaire entre la Martinique et les États voisins de la Caraïbe, compte tenu des possibilités de cette structure tant sur le plan clinique que sur le plan de la recherche.

La Martinique a vu , au cours des dernières années, augmenter de façon exponentielle le nombre de cas de cancers (cancer de la prostate, du sein ...), d’endométriose, de pathologies cardiaques et de pathologies neurodégénératives (Alzheimer, sclérose en plaques).

Cette situation nous impose de doter le CHUM d’outils modernes permettant d’améliorer le diagnostic et la prise en charge, de façon optimale, de ces pathologies et d’assurer une plus grande autonomie sanitaire. En effet, la pandémie actuelle du SARS-COV2 et son impact sur les systèmes de soin en France et en Martinique ont fortement démontré la nécessité absolue pour notre région de développer son autonomie sanitaire afin de pouvoir assurer, en toutes circonstances, la prise en charge locale efficiente de la santé de ses habitants, notamment en favorisant, sur place, les conditions de diagnostic et de traitement des malades souffrant de pathologies lourdes telles que le cancer ou les AVC.

LA LOCALISATION DU PROJET

Le bâtiment qui sera bientôt construit accueillera l’Institut Caribéen d’Imagerie Nucléaire, ses activités de recherche clinique et de formation médicale. Cet institut sera le premier de ce type en Martinique.

La localisation de ce projet a été retenue sur le site de La Meynard dans un espace disponible, et les opérations de marchés publics ont été lancées en 2017.

Le cyclotron est un équipement médical permettant la production de radionucléides qui sont ensuite utilisés pour fabriquer, dans un laboratoire associé, des médicaments radiopharmaceutiques.

Ce sont ces médicaments radiopharmaceutiques qui, après administration aux patients, seront détectés par un autre appareil (le TEP-SCAN ou la TEP-IRM pour le diagnostic) notamment des tumeurs cancéreuses.

En plus du cyclotron, le CHU va donc se doter de deux TEP-SCAN et d’une TEP-IRM qui sont à installer au sein d’un service de médecine nucléaire.

La proximité géographique entre le Cyclotron et le service de médecine nucléaire (TEP-SCAN et TEP-IRM), mais aussi avec le laboratoire associé, avait toujours été souhaitée car elle constitue un atout majeur pour la qualité des soins. De ce fait le CHU de Martinique a pris la décision de construire un seul et unique nouveau bâtiment pour ces activités.

UN PROJET COHÉRENT POUR LE DIAGNOSTIC ET LE TRAITEMENT DES CANCERS

Deux autres unités du CHUM directement liées à la prise en charge des cancers sont très vulnérables et doivent impérativement être relocalisées :

- le laboratoire d’anatomie et cytologie pathologiques (seul laboratoire hospitalier pour le dépistage des tumeurs cancéreuses) actuellement situé dans une ancienne aile d’hospitalisation de l’hôpital Pierre Zobda Quitman, totalement inadaptée, aussi bien en terme technique que fonctionnel pour un laboratoire de ce type;

- l’unité de pharmacotechnie (unique unité du territoire pour la préparation des chimiothérapies), installée depuis plus de 10 ans dans un modulaire provisoire.

Devant l’urgence de sécuriser ces deux unités absolument indispensables pour le dépistage et le traitement des cancers, la Direction du CHUM les a donc incluses dans le projet de nouveau bâtiment.

Cette nouvelle construction permettra ainsi de disposer dès 2022, sur le site de la Meynard, d’une structure d’excellence pour le diagnostic et le traitement des cancers, totalement sécurisée face aux risques majeurs, abritant le cyclotron et ses laboratoires associés, le service de médecine nucléaire doté de deux TEP-SCAN et d’une TEP –IRM, le laboratoire d’Anatomie et Cytologie pathologiques et l’unité de Pharmacotechnie.

Un projet médical plus ambitieux sera alors accessible, avec la possibilité de produire et d’utiliser, en plus des autres radionucléides plus classiques, de l'oxygène 15 (période de deux minutes) afin d'exploiter le plus complètement possible les capacités du cyclotron et d’étendre les diagnostics réalisables non seulement à un panel plus large de cancers, mais également aux AVC. Seule une proximité immédiate du cyclotron et des caméras TEP permet l’utilisation de l’oxygène 15.

Ces circonstances sont à compléter par les nombreux avantages que présente ce bâtiment unique :

-en plus du nouveau projet médical qu’il permet, ce bâtiment a l’ambition de développer sur le site de l’hôpital Pierre Zobda Quitman une synergie autour de la recherche contre le cancer; il sera le siège de l’Institut Caribéen d’Imagerie Nucléaire, structure d’excellence qui a pour ambition d’établir avec les partenaires de la Caraïbe une coopération forte en matière de diagnostic et traitement des cancers comme en matière de formation médicale et para médicale;

-l’implantation à proximité du Nouveau Plateau Technique a été privilégiée dans ce projet, car elle permettra de rapprocher la médecine nucléaire des services d’urgences et d’imagerie, et le laboratoire d’anatomopathologie des autres laboratoires afin de créer des synergies et fluidifier les liens entre les services travaillant en lien direct.

UNE OPÉRATION MAJEURE POUR LE TISSU ÉCONOMIQUE

Ce chantier nécessitera des moyens techniques, humains et financiers importants. D’une grande technicité, il exigera, en plus des compétences en bâtiment et en ingénierie de la construction, des spécialistes en radioprotection, en cyclotron, en sureté nucléaire...

Confié à 2 entreprises martiniquaises du BTP, SOGEA Martinique et Tunzini, il emploiera plus d’une centaine de personnes sur site. Plus de 4 000 m3 de béton seront coulés et 300 tonnes d’aciers seront utilisés sur le chantier. De nombreux corps de métier seront sollicités pour poser les 150 menuiseries extérieures, les 8 000 m2 de cloisons et les 10 km de réseaux de plomberie et climatisation.

Le bâtiment sera conçu dans le respect des dernières normes en vigueur, aussi bien en termes de dispositions parasismiques que paracycloniques.

L’ensemble de la structure sera calculée non seulement dans le respect des normes EuroCodes mais également des dispositions particulières liées aux hôpitaux en zone sismique :

- le Guide pour l’installation des équipements des établissements de santé en zone sismique, édité par le ministère du logement en février 2008;

- le cahier Technique de l’AFPS n°29 ‘’ Conception et réalisation d'établissements de santé en zone sismique’’.

La stabilité du bâtiment en cas de séisme sera assurée par des voiles de contreventement (façades et voiles de refend). Le positionnement des voiles de refend a été pensé avec le souci d’être le plus efficace possible d’un point de vue parasismique (ce qui implique des symétries dans les deux directions du plan) et de conserver un maximum de flexibilité.

La casemate du cyclotron, située au niveau le plus bas, reposera sur des fondations profondes de type pieux. Elle sera partiellement enterrée ce qui contribue à améliorer la stabilité de l’ouvrage. La casemate est située en dehors de l’emprise de la structure du bâtiment, afin de ne pas impacter la statique du bâtiment en cas de séisme et de faciliter la livraison du cyclotron, qui doit être acheminé par la toiture.

Les réseaux tiendront compte des déplacements des bâtiments et permettront la dilatation pour éviter les ruptures en cas de séisme.

Concernant le risque cyclonique, les façades en béton armé avec des surfaces d’ouvertures limitées contribuent à la maîtrise du risque lié aux vents importants lors des cyclones. Les équipements situés en toiture (panneaux solaires, extracteurs, ...) tiendront compte de ce risque (faible prise au vent, fixations aux dalles béton). Les prises d’air seront à l’abri des vents dominants pour éviter les contrepressions liées aux vents violents ou les entrées d’eau.

De même, le raccordement en eau potable est effectué sur la boucle de distribution interne du CHU permettant ainsi en cas de casse sur une portion du réseau (lors d’un séisme par exemple) de réalimenter le bâtiment.

En cas de catastrophe majeure qui viendrait à priver le CHU de son alimentation électrique par le réseau EDF, le nouveau bâtiment sera raccordé sur les 2 centrales Haute Tension du Nouveau Plateau Technique, assurant ainsi son autonomie.

Francis CAROLE

(Compte Rendu de Mandat)

Éléments extraits du Conseil de Surveillance du CHUM du vendredi 8 janvier 2021

Image: 

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.