Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

LE GOUVERNEMENT JAPONAIS DEMANDE AUX UNIVERSITES DE NE PLUS ENSEIGNER LES SCIENCES HUMAINES

Repéré par Claire Levenson http://www.slate.fr/
LE GOUVERNEMENT JAPONAIS DEMANDE AUX UNIVERSITES DE NE PLUS ENSEIGNER LES SCIENCES HUMAINES

Pour le ministère de l'Éducation, cet enseignement ne répond pas «aux besoins de la société». En juin, le ministre japonais de l'Éducation, Hakubun Shimomura, a envoyé une lettre aux présidents des quatre-vingt-six universités du pays pour leur demander de se débarrasser des départements de sciences sociales et d'humanités «ou de les convertir afin qu'ils correspondent mieux aux besoins de la société».

Sur les soixante universités japonaises qui proposent des cours en littérature et sciences humaines, dix-sept ont déjà annoncé qu'elles cesseraient d'accepter des étudiants dans ces disciplines, et en tout, vingt-six facultés ont confirmé qu'elles fermeraient ou réduiraient leurs départements, rapporte le Times of Higher Education.

La technique avant la théorie

Par contre, les universités de Tokyo et Kyoto, les plus prestigieuses du pays, ont déclaré qu'elles ne suivraient pas les recommandations du gouvernement.

Cette décision correspond au plan de croissance du Premier ministre Shinzo Abe, selon lequel le rôle des universités est de «produire des ressources humaines qui correspondent aux besoins de la société».

Dans un discours de 2014 lors d'une réunion de l'OCDE , il avait dit: «Plutôt que d'approfondir les recherches universitaires hautement théoriques, nous encouragerons une éducation plus technique et professionnelle qui anticipe mieux les besoins de la société.»

Une politique digne d'un État totalitaire?

Dans un éditorial pour le Japan Times, le président de Shiga University, Takamitsu Sawa, se plaignait qu'un membre du ministère de l'Éducation avait suggéré qu'en dehors de huit universités d'élite, les étudiants devraient apprendre à utiliser des logiciels de comptabilité plutôt que les textes de l'économiste Paul Samuelson, et la traduction anglais-japonais plutôt que Shakespeare.

Il rappelle que ce mépris pour les sciences humaines n'est pas nouveau au Japon: en 1960, le ministre de l'Éducation déclarait déjà que les universités devraient se concentrer uniquement sur l'enseignement des sciences naturelles et de l'ingénierie. Mais pour Takamitsu Sawa, cette attitude est dangereuse:

«Le fondement des sociétés démocratiques et libérales est l'esprit critique, qui se nourrit de la connaissance des humanités. Sans exception, les États totalitaires rejettent l'enseignement des humanités, et les États qui rejettent cet enseignement deviennent toujours totalitaires.»

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages