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Le grand bluff des "commissions mémorielles"

Le grand bluff des "commissions mémorielles"

 Les maires et nouveaux maires et mairesses martiniquais semblent être pris ces jours-ci d'une véritable frénésie mémorielle suite aux divers déboulonnages de statues blanches.

 Leurs conseils municipaux s'empressent de créer des commissions mémorielles qui vont "réfléchir" sur le déboulonnage de telle statue ou le changement de nom de telle rue ou telle place publique. Beaucoup d'agitation de neurones pour pas grand chose ! En effet, il y a 36 ans que le maire de Rivière-Pilote de l'époque, Alfred MARIE-JEANNE avait déjà réglé ce problème dans sa commune. 
 Oui, 36 ans !
 Geste courageux pour l'époque, très courageux même puisqu'il était (et demeura longtemps) le seul et unique maire indépendantiste de la Martinique. Geste qu'il faut saluer aujourd'hui quand on voit les gesticulations des uns et des autres, conseils municipaux comme activistes, à coups d'ultimatums, de dénonciations, de revendications et autres cénacles de discussion à bâtons rompus. Mais geste qui n'a absolument rien changé, tout admirable qu'il fut, à la situation de la Martinique. Similaire à cet autre geste, courageux lui aussi, de Garcin Malsa lorsqu'il était maire de Saint-Anne et avait décidé d'arborer le drapeau rouge-vert-noir au fronton de sa mairie. Autre geste qui, lui aussi, n'a rien changé. 
  On ne combat pas le colonialisme en se contentant de s'attaquer à ses symboles.
  Notre île étant trop petite pour envisager une lutte classique comme en Indochine ou en Algérie (l'exemple courageux de l'Alliance Révolutionnaire Caraïbe l'a bien montré dans les années 80 du siècle dernier), il faut arrêter de se payer de mots. Les uns répètent "Autonomie ! Autonomie !" depuis 1958 ; les autres "Indépendance ! Indépendance !" depuis 1975. Mais ni l'une ni l'autre, ni l'autonomie ni l'indépendance n'ont pointé le bout du nez depuis. 
  Les autonomistes et les indépendantistes doivent faire publiquement le constat de leur échec.
  Courageusement. 
 Ils doivent arrêter de jouer sans arrêt tantôt au Compère Lapin (le malin des contes créoles) tantôt au Compère Zamba (le tèbè des mêmes contes). Et surtout arrêter de flatter le compère-lapinisme et le compère-zambaisme du peuple. C'est donc le peuple martiniquais DANS TOUTES SES COMPOSANTES qui doit cesser désormais de se mentir à lui-même. Il est assez grand, alphabétisé, vacciné, 40%-centisé (petits bourgeois), allocationné (classes populaires), euro-subventionné (békés et autres patrons) etc. pour savoir ce qu'il veut. Il ne peut plus jouer sur les deux tableaux ! 
  Il ne peut pas continuer à avoir le beurre, l'argent du beurre et l'arrière-train de la fermière.
  STOP !
 Beaucoup ont déjà voyagé à travers la Caraïbe et, pour les plus aisés, à travers le vaste monde. Ils savent donc très bien ce qu'il en est. Ils savent qu'à terme, la goutte de café martiniquaise disparaitra forcément dans l'hectolitre de lait français et les dix-mille hectolitres de lait européen. Ils savent que la seule solution est la séparation en bons termes avec la France. Le divorce à l'amiable n'existe pas seulement pour les individus, il existe pour les peuples aussi. Ils savent que le seul régime viable est un régime à la barbadienne car les Etats-Unis n'accepteront jamais un deuxième Cuba dans ce qu'ils considèrent dans leur arrière-cour. Si près des Etats-Unis, si loin de Dieu ! s'exclamait un président mexicain au début du siècle passé. D'ailleurs, les Yankees y ont fait le ménage ces dernières années l'Equateur, la Bolivie, l'Argentine, l'Uruguay et le Brésil sont repassés à droite et le Venezuela est gravement menacé. 
 Au lieu donc de perdre notre temps en commissions mémorielles qui ne feront que ce que la municipalité de Rivière-Pilote a fait il y a déjà 36 ans, ne serait-il pas temps de dire la vérité au peuple ? De l'amener ou l'obliger à regarder cette vérité en face ? Car enfin, il ne peut pas vouloir en même temps que Miss Martinique devienne Miss France et pester contre la présence des Blancs en Martinique. Il ne peut pas supporter le PSG ou l'OM et souhaiter le maximum d'Antillais dans l'équipe de France de foot tout en vouant les "Métros" aux gémonies. Il ne peut pas protester contre l'absence de hauts fonctionnaires martiniquais en faisant semblant d'ignorer que dans la République Une et Indivisible, la préférence régionale n'existe pas (non, en Bourgogne, le recteur, le préfet, le directeur de l'ARS etc. ne sont pas tous des Bourguignons !). Il ne peut pas accuser le Président de la CTM de n'avoir pas fermé l'aéroport et le port au plus fort de l'épidémie du Covid-19 tout en ayant voté à 79% contre l'article 74 qui aurait conféré pareil pouvoir audit Président (cf. celui de Saint-Barth) etc...
  Bref, il est temps d'arrêter le compère-lapinisme et le compère-zambaisme. 
 Et pour cela, une seule solution : un référendum. Et avec une seule et unique question :
  "Voulez-vous que la Martinique reste au sein de la République française ?".
  Tout le reste n'est que du cinéma noiriste...

Commentaires

michel mirgan | 28/07/2020 - 18:52 :
Excellent article notamment sur notre infernal compère -lapinisme ,pseudo-indépendantistes compris ( je suis pour l'indépendance ,mais en même temps ,je me bats pour le maintien des 40% qui arriment la Martinique à la France ) .Un bémol concernant les "commissions mémorielles" qui sont une réelle innovation avec des objectifs symboliques intéressants.
Frentzy | 29/07/2020 - 07:57 :
A la question "Voulez-vous que la Martinique reste au sein de la République française ?", il me semble, ou alors je n'ai rien compris, que la réponse a été donnée lors des 2 référendum de 2010 (non pour une collectivité à organisation particulière art.74, oui à la fusion région-département art.73). Donc, la vraie question, directe et sans interprétation possible, serait " Voulez-vous que la Martinique accède à l'indépendance ?". A ce titre, je trouve que la comparaison avec Barbade est mal choisie : - Barbade est devenu "Royaume du Commonwealth", à ce titre, la Reine d'Angleterre reste le chef d'état ; - en 2015, le premier ministre a voulu consulter la population sur l'accession de l'île en République : échec

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