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LE MOT « DIGNITE » CHEZ PIERRE-EDOUARD PICORD (« SEPT-MAGAZINE ») ET QUELQUES AUTRES…

LE MOT « DIGNITE » CHEZ PIERRE-EDOUARD PICORD (« SEPT-MAGAZINE ») ET QUELQUES AUTRES…

Dans l’éditorial du numéro de « Sept-Magazine » qui a suivi la consultation du 10 janvier dernier, Eric Picord critique vertement ma réaction et écrit qu’elle est « indigne d’un écrivain qui a un si grand talent ». D’autres s’en sont donnés à cœur joie, notamment dans une émission-radio débile qui passe sur RFO, mais aussi sur ATV et d’autres organes de presse et sites-web.

Haro sur le Confiant !

Je voudrais dire à toutes ces personnes que leurs propos m’indiffèrent complètement et qu’elles glissent sur moi comme l’eau sur la plume d’un canard. Entre parenthèses, est revenu chez maints auditeurs le leitmotiv selon lequel ils me feraient vivre en achetant mes livres. C’est une absurdité : 97% des lecteurs d’un écrivain martiniquais se trouvent HORS de la Martinique. En France, en Suisse, en Belgique, au Maroc, en Tunisie, au Québec, au Sénégal, à Maurice etc… Donc que des gens qui ne lisent ni n’achètent jamais de livres ne viennent pas me faire la leçon !

J’ai du respect pour M. Picord et son journal qui est très bien fait, même si je suis le plus souvent en désaccord avec sa ligne éditoriale, mais je crois sincèrement qu’il ignore__tout comme mes autres détracteurs__le sens exact du mot « dignité ». Car enfin, est-ce être digne que d’être en permanence en train de mendier à l’Etat français des aides, des subventions, des allocations par ci par là ? Est-ce être digne que de renier sa propre identité et de se draper dans celle du pays qui a mis vos ancêtres en esclavage durant trois siècles ? Est-ce être digne que de refuser de prendre ses responsabilités et de rejeter la plus minuscule forme d’autonomie ?

Est-ce être digne que d’être (la Guadeloupe, la Guyane et la Martinique) les dernières colonies de la planète ? Les « seules colonisations réussies de l’histoire » comme le craignait Edouard Glissant en 1981…

Non, M. Picord et les autres, vous ne savez pas du tout ce que signifie le mot « dignité ». Je persiste et signe : le résultat du scrutin du 10 janvier est obscène. Scatologique même.

Personne ne m’en fera démordre…

Commentaires

carib | 19/01/2010 - 19:10 :
Je ne dirais pas haro sur Confiant, il fait porter le fer là où cela fait mal en mettant à jour les contradictions historiques des Francomartiniquais et des Francoguadeloupéens. La politique n'est pas un jeu, ni la lutte anticoloniale, ni l'engagement ... D'ailleurs parler encore de colonies ici est une erreur et un manque de respect pour ceux qui au siècle passé - Vietnamiens, Algériens - ont mené des guerres anticoloniales. Mais ils ne menaient ces guerres derrière leurs ordinateurs ou dans les salons des universités, des administrations ni des collectivités territoriales, ils risquaient leurs peaux, eux, et certains l'ont laissé. Heureusement cette époque n'est plus. Ici nous sommes donc dans une situation postcoloniale, avec des postcolonisés qui ne peuvent plus nier les liens matériels, affectifs, politiques etc qu'ils ont avec l'Europe et la France. Alors pourquoi ne pas l'admettre et avancer tranquillement, apaisé, à l'anglosaxonne, dirais-je, plus qu'à la française en ayant cela en tête au lieu d'user encore d'un vocabulaire et de postures qui ne sont que des postures comme on le voit en Guadeloupe et en Martinique. Confiant vend ses livres en Suisse et en France nous dit-il, tant mieux pour lui, mais l'identité martiniquaise dans tout cela ou est-elle?
tijean | 25/01/2010 - 11:25 :
La réflexion de "Carib" est remarquable tant elle souligne avec concision la fracture désormais ouverte entre certains de nos clercs, enfermés dans des analyses et une rhétorique datées, et des antillais, ouverts au monde, entendus et reconnus pour ce qu'ils sont, et refusant d'être cloîtrés dans un micro nationalisme stérile. La Martinique n'est malheureusement pas le seul département français, ou plus largement la seule île de la Caraïbe, qui sollicite et reçoit aides, subventions ou défiscalisations. Même la Barbade vantée par M. Confiant dans un précédent bloc notes, appâte les investisseurs étrangers par ces moyens: Cet Etat perd t-il pour autant sa dignité ? Non. En revanche, et depuis bien longtemps, les barbadiens ont compris l'intérêt qu'il y avait: - à ne pas stigmatiser les investisseurs locaux, ou britanniques et américains; - à créer les conditions d'une économie de services professionnels et performants; - à demeurer un pays économiquement stable, attractif et sûr; tout en apportant une contribution active à l'histoire post coloniale des Antilles. De façon plus générale, lorsque des millions d’hommes migrent vers les anciennes métropoles (Grande-Bretagne, Pays-Bas, France, Espagne etc..), puis sollicitent et obtiennent de « l’ancien maître » travail, aides, allocations et couverture sociale, ces hommes que l’incurie de leurs nouveaux chefs a poussé à quitter le pays natal, perdent ils leur dignité ? Le drapeau hissé d’un pays libre est toujours quelque chose d’enthousiasmant ; mais c’est oublier que pour flotter, ce drapeau doit être fixé à un mât, lui même ancré sur des fondations viables. Nous sommes peut être, comme beaucoup de nos contemporains, devenus des consuméristes cyniques et capricieux ; mais nous savons depuis longtemps que pour se développer, et tout simplement donner un avenir à nos enfants, le prêt à penser simpliste, binaire, ramassis de solutions éculées, livré clef en mains par nos clercs si célèbres hors de Martinique, n’est pas viable !
pindoko | 28/01/2010 - 01:57 :
a vrè, sa ki pasé 10 janvyé-a rèd pou valé.lo ou pèp ka bay ou sa palaviré-a, ou gen pou kalkilé asou sa. Tanzantan mo ka li sa ou ka ékri-a ; ou gen tcho ; ou té alé fo rot jou-a, mè es démoman a pa sa pou fè. pas kantmenm, tout jwé a jwé mè kasé bwa a gogo makak a pa jwé !

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