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Le parti communiste martiniquais survivra-t-il à la génération actuelle ?

Le parti communiste martiniquais survivra-t-il à la génération actuelle ?

   Le décès d'André CONSTANT, fidèle militant du Parti Communiste Martiniquais et homme d'une droiture exemplaire, ce qui devient rare de nos jours dans le marigot politique, doit, au-delà de l'hommage plus que mérité à l'homme, nous donner à réfléchir sur le devenir du vénérable Parti Communiste Martiniquais dans un monde où l'idéologie communiste s'est effondrée. La chute du mur de Berlin en 1989 en a sonné le glas comme chacun sait et même s'il existe de rares pays a être dirigés par des partis communistes (Cuba, Laos, Chine etc.), on ne peut pas dire que les principes de Marx et Lénine y soient appliqués. Surtout pas en Chine où des centaines de millionnaires affichent leur richesse avec une impudeur de véritables Yankees ! 
 

   En Martinique, le PCM a joué un rôle considérable tout au long du XXe siècle dans la défense des travailleurs, surtout ceux de la canne à sucre, dans une société doublement cadenassée par d'un côté, une oligarchie békée et de l'autre, le pouvoir colonial français. Ses militants ont toujours fait preuve d'un courage exemplaire et certains ont même donné leur vie pour ce qu'on appelait dans le temps "la défense des masses laborieuses", expression qui résonne de façon toute bizarre de nos jours. André ALIKER est bien sûr le plus célèbre d'entre eux, lui qui a tenu l'hebdomadaire du parti, "JUSTICE", d'une main de maître, journal dont on doit rappeler aux jeunes générations branchées Internet et qui n'achète pas la presse, qu'il est le plus ancien organe de presse de la Martinique. Vénérable nonagénaire qui a su se refaire une beauté et dont la présentation est autrement meilleure que celles des journaux de parti du même type. 
   Des coups, le PCM en a subi donc de la part des Békés et du pouvoir français, mais aussi de l'intérieur, coups qui ont réussi à l'affaiblir progressivement mais ne l'ont pas abattu : d'abord, le départ d'Aimé CESAIRE et de ses amis en 1956-58 pour créer le PPM (Parti Progressiste Martiniquais) à une époque où les communistes martiniquais n'étaient encore qu'une fédération locale du PCF ; ensuite, le départ d'Edouard DELEPINE et de ses amis en 1971-72 pour aller créer le GRS (Groupe Révolution Socialiste) ; enfin le départ d'un certain nombre de jeunes militants au tournant des années 1980-90, pour aller créer le PKLS (Parti Kominis pou Lendépandans ek Sosializm). Cela les jeunes générations l'ignorent et beaucoup de personnes moins jeunes ont tendance à l'oublier. Le PCM a été frappé de l'intérieur par au moins trois fois et a su résister et perdurer jusqu'à aujourd'hui. Il s'agit d'un exploit qui doit être salué et mis sur le compte de militants fidèles et déterminés tels Armand NICOLAS, André CONSTANT, Maurice BELROSE, MICHEL BRANCHI, Alain BRAMBAN et bien d'autres.
   Mais l'heure de vérité approche. Le doyen des partis politiques martiniquais ne recrute plus guère. Il n'a plus aucun maire, député ou sénateur alors que dans les années 50-70, il tenait une bonne dizaines de municipalités. Son siège historique Place de l'Abbé Grégoire, aux Terres-Sainville, a dû être abandonné. Dans la nouvelle CTM, il n'a plus qu'un élu, un seul. Du coup se pose une question dramatique : le PCM survivra-t-il à la génération actuelle ? On remarquera que la question du renouvellement des cadres et des militants se pose pour tous les partis, sauf que quand vous disposez d'une municipalité, par exemple, vous avez des moyens vous permettant d'attirer des gens, ce qui n'est plus le cas du PCM. En fait, l'effrayante "désidéologisation" de la jeunesse d'une part et la multiplication des mouvements ou partis communaux, de l'autre, ne sont pas faits pour faciliter les choses à un parti qui s'appuie sur une idéologie aussi structurée. Tout semble donc jouer contre sa pérennité dans le paysage politique martiniquais. 
   Dans la plupart des pays du monde où les partis communistes ont voulu survivre à la déroute du modèle soviétique, ils ont dû changer de nom, "communiste" étant le plus souvent remplacé par "socialiste". On ne peut pas dire, ne serait-ce que si on prend le cas de l'Italie où le PCI fut longtemps très puissant, que cette modification cosmétique leur ait porté chance. La plupart d'entre eux ont fini, en effet, soit par disparaître purement et simplement soit par être absorbés dans des coalitions de gauche. 
   Qu'en sera-t-il demain de notre PCM ?...

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