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Le PPM fait un grand pas vers l'autonomie : la statue de D'Esnambuc sera ôtée

Le PPM fait un grand pas vers l'autonomie : la statue de D'Esnambuc sera ôtée

 Créé en 1958, le PPM (Parti Progressiste Martiniquais) s'est doté d'entrée de jeu d'une idéologie révolutionnaire pour l'époque : l'autonomie.

 Révolutionnaire, oui, après un siècle et demi d'assimilationnisme post-abolition qui avait vainement cherché à transformer les Martiniquais en bons petits Français tropicaux. Le pendant culturel de cette idéologie politique qu'est l'autonomie fut la Négritude c'est-à-dire la volonté de réhabiliter le Noir martiniquais et les éléments africains, en particulier le tambour. Par contre, on chercherait en vain, dans ce parti, un versant économique : aucun programme concret, aucune projection dans l'avenir d'une société martiniquaise en train de passer de l'économie d'"Habitation" à l'économie de comptoir. Rien sur les terres possédées par les Békés, par exemple, hormis de façon purement rhétorique. Juste l'évocation répétitive, dans les discours césairiens surtout, des "lander" allemands et des provinces italiennes.
 Dès cette époque, il y a maintenant près de soixante ans, le PPM a accaparé Fort-de-France qui est devenu son fief inexpugnable. 
 Pendant près de trente ans, ni la statue de Joséphine ni celle de D'Esnambuc n'ont semblé poser problème au parti qui régnait dans la capitale de la Martinique. Il a fallu que des indépendantistes, à la fin des années 80 coupent la tête de l'Impératrice pour que le PPM ouvre un oeil. Enfin, un demi-oeil puisque sa statue du simplement déplacée du mitan de La Savane jusqu'à une allée qui autrefois était appelée Allée des Soupirs. Puis, nouveau sommeil de trente ans jusqu'au réveil brutal du 22 mai 2020 quand des activistes ont jeté bas la statue de Schoelcher qui se trouvait dans la cour de l'ancien Palais de Justice. Activistes que les chefs du PPM ont immédiatement qualifiés de "vandales". 
 On s'apprêtait donc repartir vers un troisième sommeil, sans doute de trente ans lui aussi, mais les incidents qui ont secoué Fort-de-France ces derniers jours suite à l'arrestation d'activistes l'ont brutalement empêché. Chat échaudé craignant désormais l'eau chaude, la municipalité PPM décide cette fois d'enlever la statue de D'Esnambuc. Il faut dire que cette dernière avait déjà fait l'objet d'une tentative d'incendie dans les années 90 avant d'en subir une autre il y a quelques jours.
 On peut donc en conclure que le PPM fait un grand pas vers l'autonomie tout comme la municipalité de Rivière-Pilote avait fait un grand pas vers l'indépendance il y a 36 ans déjà en déboulonnant une statue de Schoelcher qui se trouvait dans cette commune. Simplement dans tout cela, il y a comme un hic, un énorme hic même. Un hic, comment dire, embarrassant. En effet, un observateur étranger et donc supposément neutre, pourrait se dire :
 "Mais les Martiniquais ont un gros problème : alors qu'en bonne logique, ils devraient s'atteler à changer au plus vite de statut, ils semblent prendre un malin plaisir à changer de statues. Drôle de peuple quand même !"
 D'autant qu'après celles de Schoelcher, Joséphine et Schoelcher, comme statues de Blancs à déboulonner il ne restera plus que celles de Jésus-Christ et de la Vierge Marie qui trônent dans les trente-quatre communes de l'île aux fleurs et qui y sont arrivées deux bons siècles avant les trois premières...

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