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LE PRÉFET FIXE LE BUDGET 2020 DE FORT-DE-FRANCE : UNE HONTE JUGÉE POURTANT « NORMALE » PAR LE PPM

Michel Branchi
LE PRÉFET FIXE LE BUDGET 2020 DE FORT-DE-FRANCE : UNE HONTE JUGÉE POURTANT « NORMALE » PAR LE PPM

Chemin de croix

Décidément la municipalité néo-PPM de Fort-de-France n’en finit pas de gravir son chemin de croix budgétaire commencé fin 2018 avec les révélations de la Chambre régionale des comptes(CRC) sur les « insincérités » multiples (falsifications) de ses comptes et ses déficits avérésdepuis 2012. La municipalité maquillait ses comptes.

En effet, le Préfet Stanislas Cazelles, répondant à l’injonction de la CRC du 13 octobre 2020 sur le compte administratif 2019 et le budget primitif 2020, a pris le 18 novembre 2020 un arrêté n° BCBDE 2020-323-001 pour régler et faire exécuter le budget primitif (prévisions) 2020 de la Ville. Et la municipalité a dû le communiquer à son conseil municipal du 24 novembre 2020 et prendre une délibération en exécution de l’arrêté préfectoral.

Pour résumer les choses la CRC avait rectifié le BP 2020 de Fort-de-France en réévaluant son déficit à 60,9 millions d’euros au lieu de 47,8 millions d’euros, comme le prétendait Didier Laguerre. Soit 13,1 millions de plus (cf Justice n° 44 du 29/10/2020 et n° 45 du 5/11/2020).

Nous avions énoncé devant le conseil municipal du 27 octobre 2020 les principales dénonciations de l’avis CRC concluant à prescrire l’inscription de déficits supérieurs à ceux annoncés et à devoir opérer des restrictions de dépenses plus dures en 2020 et les années suivantes pour respecter l’engagement pris auprès des autorités de l’Etat de revenir à l’équilibre au 31 décembre 2025.

Un remède de cheval pour revenir à l’équilibre en 2025

La Chambre préconisait pour parvenir à cet équilibre en 2025 la baisse massive des dépenses de personnel (moins 25,3 millions d’euros dès 2021 par exemple pour parvenir à moins 40,1 millions d’euros en 2025) et le quasi arrêt des recrutements (plafonnement à 85 agents supplémentairesjusqu’en 2025), des coupes sombres dans les crédits de la Caisse des écoles, du centre communal d’actions sociales(CCAS), du Sermac, des aides aux associations, l’augmentation de 200 % des tarifs et redevances, le blocage de l’emprunt à 5 millions d’euros par an soit quatre fois moins que sur les 20 millions d’euros annuels pendant les dix années précédentes, etc, etc.

Le Préfet reprend la quasi-totalté des prescriptions de la CRC

Le Préfet a repris toutes les préconisations de la CRC pour 2020, à l’exception de l’inscription de la dette de la ville à la caisse nationale des allocations familiales dont elle autorise l’étalement jusqu’en 2025.

Ainsi le chapitre 12 « charges de personnel et frais assimilés » passe de 115,4 millions d’euros à l’avis de la CRC à 107,3 millions d’euros à l’arrêté préfectoral, soit 8,1 millions d’euros en moins.

Mais la Ville devra payer sa dette.

Du coup, le déficit du BP 2020 tombe à 55,2 millions d’euros au lieu de 60,9 millions d’euros comme chiffré par la CRC. Mais il est supérieur de 7, 4 millions d’euros à celui de 47,8 millions d’euros présenté fallacieusement par la municipalitéau conseil municipal du 28 juillet 2020.

Le budget primitif principal se monte finalement à 267,2 millions d’euros dont 209,4 millions d’euros en fonctionnement et 57,8 millions d’euros en investissement. Le budget annexe du Sermac s’établit à 5,54 millions d’euros dont 5,26 millions d’euros en fonctionnement et 280 000 euros en investissement.

Au total le budget 2020 de la ville est fixé à 272,7 millions d’euros avec un déficit de 55 millions d’euros. Et il devra être exécuté comme tel.

La majorité municipale est contrainte de traduire cela dans i’ équivalent d’une décision modificative pour intégrer la correction du Préfet.

C’est le Préfet qui fait le budget de Fort-de-France

Dans sa lettre du 18 novembre au Maire de Fort-de-France le Préfet dit bien : « j’ai procédé au règlement du budget primitif de l’exercice 2020 de la commune de Fort-de-France » et il ajoute une mention manuscrite : « Avançons ensemble vers un contrat Patient-Cazeneuve pour une réponse durable et co-construite ».

Ce qui veut dire en clair que pour obtenir le soutien financier de l’Etat la municipalité devra se plier aux prescriptions de la CRC et de la préfecture.

Il nous paraît impératif que les élus municipaux devront être informés du contenu de ce contrat Patient-Cazeneuve.

Le conseiller Raphaël Séminor, nouveau rapporteur du budget, dans une tribune récente s’exclamait « Quelle tristesse ! » à propos d’un prétendu « populisme exacerbé » de l’opposition municipale accusée de brandir, malgré son idéologie indépendantiste, les avis de la CRC qui, selon lui, veut imposer à Fort-de-France « les ratios franco-français (…) envers et contre tout ». Comme si, dans un Etat autonome ou indépendant, on pourrait dilapider l’argent public et s’affranchir de toute règle comptable. Sauf à passer sous le talon de fer du FMI.

La perte de notre souveraineté budgétaire : bonjour tristesse

La véritable tristesse c’est de voir le peuple foyalais dépossédé de sa souveraineté budgétaire et de devoir passer sous les fourches caudines de l’Etat colonial français.

Comme à son habitude Didier Laguerre est resté dans le déni, rejetant la responsabilité de la déconfiture financière de la municipalité sur l’Etat, la CTM, les charges dites de centralité, etc, et niant que son budget est fixé par l’Etat. S’il est vrai que les politiques d’austérité de baisse des dotations des gouvernements successifs depuis quelque 12 à 15 ans portentune part certaine dans ce naufrage, pourtant il a été démontré que la gestion « dispendieuse »(CRC) et « calamiteuse »(Cour des comptes) du PPM depuis 2001 est principalement coupable.

Hélas, l’ascension du Golgotha n’est pas terminée pour cette majorité néo-PPM et pour les foyalais. La nécessité d’une véritable rupture s’impose de plus en plus.

Michel BRANCHI

Conseiller municipal Fok Sa Chanjé Fodwans(25/11/2020)

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