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"Le Talisman de la présidente", n° 1 des ventes en Martinique depuis près de deux mois

"Le Talisman de la présidente", n° 1 des ventes en Martinique depuis près de deux mois

          On a coutume de dire que la Martinique est une société d'oralité et qu'on y lit assez peu en dépit du nombre étonnant d'écrivains, souvent de stature internationale, qu'elle a produit parmi lesquels Aimé CESAIRE, Frantz FANON ou encore Edouard GLISSANT. Cette affirmation est à la fois vraie et fausse.

           Vraie parce qu'étant donné le taux d'alphabétisation de sa population, quasiment égal à celui de l'Hexagone, on aurait dû y trouver un nombre de lecteurs plus élevé. Chose qui rend d'ailleurs l'édition locale assez fragile mais ne décourage pourtant pas des personnes qui ont foi dans le livre : Emile DESORMEAUX hier (éditions DESORMEAUX) ou Florent CHARBONNIER (Caraibéditions aujourd'hui). A cela vient s'ajouter le fait que, contrairement à la Guadeloupe et à la Guyane, il n'y a jamais eu de vraie politique du livre en Martinique, cela quel que soit le parti au pouvoir.

            Mais cette affirmation est également fausse quand on jette un regard rétrospectif sur les trente dernières années car si depuis deux mois le roman de Corinne MENCE-CASTER, "Le Talisman de la Présidente" (éditions ECRITURE), est n° 1 des ventes en Martinique (et réalise également des scores importants en Guadeloupe), s'il constitue une sorte de phénomène éditorial, pareille chose s'est déjà produite par le passé. Par exemple :

 

          . "Le Cas Beauregard" du Dr Hermann PERONNETTE (éditions DESORMEAUX, 1979).

 

          . "Xavier. Le drame d'un émigré antillais" de Tony DELSHAM (éditions MGG, 1981).

 

          . "Chronique des sept misères" de Patrick CHAMOISEAU (éditions GALLIMARD, 1986).

 

           . "Stéphanie St-Clair, reine de Harlem" de Raphaël CONFIANT (éditions Mercure de France, 2015). 

 

   On constate d'abord que ces succès éditoriaux sont équilibrés puisqu'ils concernent deux maisons d'édition martiniquaises (DESORMEAUX et MGG) et deux maisons d'édition hexagonales (GALLIMARD et MERCURE DE FRANCE). Autre constat : ils se sont produits à la fin du siècle dernier, sauf le quatrième. Ce qui pourrait indiquer une forme de désaffection des lecteurs martiniquais pour leur littérature puisque 29 ans séparent le livre de CHAMOISEAU de celui de CONFIANT. Ou alors un passage avide de la littérature martiniquaise qui, en effet, attend toujours un nouveau mouvement littéraire qui prendrait le relais de la Créolité.

   Cependant, à côté de ces phénomènes éditoriaux, on doit noter que maints livres ont réussi à toucher un assez large public au moment de leur parution et cela tant en français qu'en créole, ce qui est tout de même rassurant pour le devenir littéraire de cette dernière : "Laissez brûler Laventurcia" (1989) de Xavier ORVILLE, "Lèspri lanmè" (1990) de Térez LEOTIN, "La Pluie de dieu" d'André LUCRECE (1992), "Mémwè latè" (1993) de Georges-Henri LEOTIN, "Lélékou" (2003) de Jean-Marc ROSIER,"Eclats d'Inde" (2003) de Camille MOUTOUSSAMY, "Bord de Canal" (2004) d'Alfred ALEXANDRE, "La Rame magique" (2006) de Judes DURANTY, "C'est Vole que je vole" (2006) de Nicole CAGE, "Chienfanm" (2006) de Roland DAVIDAS, "Quartier Césaire" (2008) de Serghe KECLARD, "Ti Anglé-a" (2008) de Hughes BARTELERY, "Farizet Léransky" (2012) de Romain BELLAY, "Que dansent les femmes-châtaignes" d'Anique SYLVESTRE (2015)  et bien d'autres qu'il aurait été trop long de citer.

    Pour en revenir au "Talisman de la présidente", ce n'est pas seulement son sujet, certes brûlant, qui a attiré le lecteur, mais aussi sa grande qualité d'écriture. Le bouche à oreille, beaucoup plus efficace en matière de littérature que les prescriptions journalistiques, contrairement à ce que l'on croit, a joué à plein. Le lecteur avait déjà eu l'occasion de se frotter à la plume de Corinne MENCE-CASTER à travers "La Mazurka perdue des femmes-couresse" (2013) et "Au Revoir Man Tine (2016), tous deux publiés aux éditions ECRITURE, et n'a donc pas été déçu.

   La Martinique demeure donc plus que jamais une terre d'écrivains et d'écrivaines...

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