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LEGISLATIVES 2017 : LE CENTRE-ATLANTIQUE DE TOUS LES POSSIBLES.

par Yves-Léopold Monthieux
LEGISLATIVES 2017 : LE CENTRE-ATLANTIQUE DE TOUS LES POSSIBLES.

Les élections législatives 2017 seront placées sous le sceau du non-cumul des mandats. Aussi les nouvelles dispositions législatives interdisent aux élus d’être à la fois député et maire, président de collectivité, conseiller exécutif ou président de collectivités d’agglomération. Cette incompatibilité frappe également les maires-adjoints et les vice-présidents des dites collectivités. Deux des élus sortants, s’ils sont réélus, répondent déjà aux exigences de ce nouveau format.

Circonscriptions de Fort-de-France et du sud : des candidats à leur réélection

Le député de Fort-de-France n’a que son mandat de député, de sorte qu’en cas de victoire son statut électoral demeurera inchangé. S’il est réélu il pourra, en 2020, ajouter au mandat de député celui de conseiller municipal, non exécutif. De là imaginer que Serge Letchimy pourrait conduire la liste des municipales et renoncer à être maire, il n’y a qu’un pas qui serait inévitablement évoqué au cours de la campagne électorale. En attendant, kolé tèt kolé zépol, le député et le maire de Fort-de-France ne se quittent plus, jusqu’à parfois s’inviter mutuellement devant la presse.

L’adversaire commun, Francis Carole, vient de se déclarer en des termes peu conquérants pour le leader de l’opposition foyalaise. Vu l’ampleur du challenge électoral à relever à Fort-de-France, dit-il, il a décidé, en sa qualité de chef du PALIMA, de payer de sa personne en affrontant lui-même le député sortant. Pourquoi une telle timidité de la part du challenger ? En réalité il devra, s’il devient député, quitter ses importantes fonctions en qualité de conseiller exécutif et tout simplement disparaître de la CTM. C’est un mauvais signe donné aux indépendantistes de choisir de quitter le centre nerveux du pouvoir martiniquais, pour rejoindre les lambris dorés de l’Assemblée nationale. Ce choix pourrait lui être également reproché par les électeurs du 13 décembre 2015, d’où le besoin de se justifier.

Jean-Philippe Nilor, député sortant du sud, bénéficie d’un confort électoral encore meilleur que celui de son collègue de Fort-de-France. S’il est réélu il conservera son second mandat, au sein de la CTM où il lui suffira de démissionner de sa fonction de vice-président de l’assemblée. Le problème se poserait à nouveau pour lui, s’il redevenait un élu municipal. On ne connaît pas encore les adversaires de Jean-Philippe Nilor. Les candidats potentiels les plus  connus ne se bousculent pas : ils sont maires et leur succès les obligerait à quitter cette fonction élective majeure. Même en cas d’échec, le seul fait de se porter candidat aux législatives pourrait être regardé comme une trahison par les électeurs de sa commune. Et on sait ce qu’il peut advenir des maires qui, au moyen de prête-noms, s’éloignent de leurs mairies. Sylvia Saïtsoothane qui a une forte attache à Rivière Salée pourrait être tentée par l’aventure. Secondée par le maire du St Esprit, Fred-Michel Tiraut, le duo pourrait apporter quelques couleurs à la droite et faire mieux qu’inquiéter Jean-Philippe Nilor. En ces temps de seconds tours improbables on ne sait jamais.

Bruno Nestor Azérot peut-il risquer de perdre la commune de Ste Marie, en 2020 ?

L’actuel député du Nord ne bénéficie pas de la quiétude relative de ses collègues de Fort-de-France et du Sud. Etant mieux pourvu, le député-maire de Ste Marie a plus à perdre qu’eux. La formule pourrait lui être appliquée : yo pa ka ba moun tjenbé plas mè. Il est toujours imprudent de désigner un second pour lui tenir poste à la tête de la mairie. La seule annonce de sa candidature pourrait être regardée comme une trahison de la part des électeurs samaritains. Des voix pourraient donc lui manquer dans sa propre ville et une défaite aux législatives, annoncer la perte de la commune aux prochaines municipales, en 2020. S’il est vrai que son soutien à la candidature de François Hollande à la présidentielle est ardemment sollicité par les proches de ce dernier, une campagne commune de Letchimy et Bruno Nestor Azérot permettrait de tisser des liens pouvant s’ouvrir sur un élargissement d’EPMN. Mais c’est d’autant plus risqué que la défaite de François Hollande paraît programmée y compris, peut-être, lors dès les primaires socialistes. Pour le député-maire sortant, alors que la précampagne présidentielle paraît devoir être riche en rebondissements, il est urgent d’attendre.

Un candidat est quasiment déclaré, celui de Nou pèp la : Marcellin Nadeau. Il n’est pas dit qu’il devrait mourir maire du Prêcheur, confiait-il au début de l’année, répondant à une question sur le cumul des mandats. Aujourd’hui, en mode militant faisant feu de tout bois, il estime que son parti ne peut pas laisser passer la tribune que lui offre une candidature aux législatives.

De son côté, Yan Monplaisir, le probable candidat de Ba péyi-a an chans poursuit sa route. Il n’aura pas le confort des sortants précités mais n’aura pas non plus à faire de choix cornélien. Fort du précédent scrutin législatif et du succès de Ba péyi-a an chans le 11décembre 2015, il peut prétendre au succès, surtout en l’absence d’un candidat sérieux estampillé EPMN. Tout au plus, devrait-il renoncer en cas de succès à sa fonction de vice-président de l’assemblée de la CTM. Il deviendrait alors un simple membre de l’assemblée tout en restant le leader des élus de Ba péyi-a an chans.

La circonscription du Centre Atlantique, le centre de toutes les convoitises.

Mais la vraie incertitude résidera dans la circonscription du Centre Atlantique. Alfred Marie-Jeanne avait fait un coup de maître aux dernières législatives en écartant le député socialiste sortant soutenu par le PPM, Louis-Joseph Manscour. Pourra-t-il imposer, en 2017, le poulain qu’il aura choisi ? De toute évidence il s’agira du protégé de Daniel Marie-Sainte, le petit dernier du MIM, Fabrice Dunon, qui s’affiche partout depuis quelques temps. La présence de Bâtir, l’invité privilégié de la circonscription à la rentrée politique du PPM, donne une indication sur le choix d’une probable candidature, au sein de EPMN. Mais cette indication est loin d’être une certitude même s’il est peu probable que le PPM impose son ancien élu lamentinois, Thierry Fondelot.

On se rappelle qu’aux cantonales de 2011, la droite avait renoncé à exister. Ne lui est-il pas venu l’heure de jouer sa propre carte et de prétendre aux dividendes politiques de son choix du 11 décembre 2015 et, depuis, de son action au sein de la CTM ? Une telle initiative serait sans conséquence, Alfred Marie-Jeanne l’a juré, sur la qualité de l’union passée avec le Gran sanblé. Nul doute qu’une candidature sérieuse, à droite, pourrait dépasser le stade du simple témoignage. Y aurait-il une candidature venant du Gran sanblé ou d’EPMN, appelée à gagner à coup sûr face à l’une des deux candidates possibles de Ba péyi-a an chans, Carine Mousseau et Sylvia Saïtsoothane. C’est dire que le camp des modérés, sauf à se vouer à une proche disparition, ne devrait pas être le seul à se désintéresser d’une circonscription où tout est possible.

La présidente du Comité du tourisme (CMT) n’a fait aucun faux pas depuis qu’elle a succédé à Carine Roy-Camille. Challenger du sénateur-maire du François, que l’on dit en déclin, elle est une vraie politique, qui paraît parfaitement apte à l’emporter, d’autant plus que l’équation de la CTM, Gran sanblé pou ba péyi-a an chans, pourrait se retrouver au second tour. Cependant, Sylvia Saïtsoothane pourrait être une autre solution. L’ascension fulgurante de la chargée de l’Education de la CTM, qui représente le président de l’exécutif à l’étranger, confère à cette dernière un niveau de notoriété qui va bien au-delà des considérations partisanes et que pourraient lui envier des élus parmi les plus chevronnés.  Sa maîtrise de l’opération de transfert du lycée Schoelcher en a impressionné plus d’un, aussi bien chez les élus qu’au sein des syndicats d’enseignants et des associations de parents d’élèves. Si la présence de Mme Saïtsoothane à la CTM apparaît utile pour GSPBPAC, ses capacités lui permettent parfaitement d’occuper des fonctions parlementaires et d’aider à la reconstitution d’un camp politique modéré durable.

C’est vrai, tout sera possible dans la circonscription que quitte le président du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Martinique, Alfred Marie-Jeanne.

Fort-de-France, le 17 octobre 2016

Yves-Léopold Monthieux

 

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