Il devait être annonciateur de la fin de son calvaire dans l’enfer carcéral israélien, l’été est arrivé et, pourtant, Ahed Tamimi, la jeune icône de la résistance palestinienne, n’a toujours pas recouvré une liberté qui lui a été abusivement confisquée. Mais sous le règne de l’arbitraire le plus absolu, fallait-il s’attendre à autre chose ?
Après une mascarade de procès à huis clos, reporté à trois reprises, et au terme de trois mois d’emprisonnement très éprouvants, elle a été condamnée, le 21 mars dernier, à 8 mois de prison. Elle n’a eu d’autre choix que d’accepter un accord de “plaider coupable” devant des juges aux ordres, dans le tribunal militaire d’Ofer, afin d’éviter de passer des années derrière les barreaux.
« Le huis clos signifiait qu’il n’y aurait aucun procès équitable, sans témoins. C’était une façon de la faire taire », déplorait vivement son avocate, Me Gaby Lasky, à la sortie du prétoire.
Nous vous proposons de voir ou revoir son émouvant message au monde qu’elle délivra le 15 décembre 2017, devant son domicile, à Nabi Saleh, quelques instants après avoir giflé un soldat israélien et, à travers lui, le colonialisme forcené et sans pitié d’Israël. Elle était alors fortement ébranlée par un drame, un de plus : le même jour, un soldat israélien avait tiré froidement sur son cousin de 14 ans, Mohammed, le blessant grièvement à la tête.