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Les Antilles naviguent à vue

Les Antilles naviguent à vue

L’université des Antilles (Guadeloupe et Martinique) pourrait mourir avant de naître officiellement : 23 évènements, répertoriés dans les deux îles du 3 au 13 mars 2015, m’incitaient à le penser. Évolution du 15 au 23 mars : davantage de sérénité, absence de communiqués agressifs, pas de grève sur le pôle Guadeloupéen (grève pourtant annoncée pour le 16 mars 2015)

L’université ne peut cependant, dans l’attente de la ratification de la loi fondatrice, que naviguer à vue faute, en particulier, de connaître ses dotations budgétaires 2015 et la rallonge budgétaire promise. Deux textes importants dans le calendrier de la semaine écoulée : le courrier de la présidente Corinne Mencé-Caster aux membres de la Communauté universitaire (19 mars) et le n°2 du Bulletin de l’intersyndicale du pôle martiniquais (15 mars).

19 mars 2015. Courrier de la présidente aux membres de la communauté universitaire, développant les informations sur la rencontre avec le Ministère et revenant sur la navigation à vue induite par la création de l’université de la Guyane à l’été 2014. Il faut lire ce courrier important. En voici la conclusion. Nous avons désormais tout entre nos mains pour travailler de manière raisonnable, à partir, je le répète, d’éléments objectifs et vérifiables, dans le respect mutuel des pôles, des besoins des pôles, des services communs et de l’administration générale.

 

Il appartient à chacun de prendre la pleine mesure de cette responsabilité et de faire preuve d’un esprit d’établissement, soucieux de l’autonomie des pôles, qui, je le rappelle, n’est pas indépendance des pôles. Le conseil d’administration est la seule instance compétente pour le vote du budget.

Je m’engage donc, ainsi que je l’ai toujours fait, en dépit d’un contexte souvent difficile et agité, à poursuivre le travail d’élaboration et de consolidation des données et à fournir aux pôles et aux élus du comité technique les données relatives à la cartographie des emplois et à la masse salariale…

Il faut que chacun comprenne que l’établissement a été confronté à de véritables bouleversements. Il n’est pas possible de faire comme si rien ne s’était passé dans cet établissement, comme s’il n’y avait pas eu de scission, comme s’il n’y avait pas eu d’énormes dysfonctionnements comptables ni de dérapages financiers, comme si tout le monde avait pu travailler dans la sérénité. Notre établissement a changé de configuration et il a fallu gérer la crise post-scission…

Pour ma part, je réitère ma confiance dans cet établissement, dans ses personnels et ses étudiants et j’espère que ceux qui se sont engagés solennellement à travailler au service de l’Université des Antilles sauront rester fidèles à cet engagement, pour l’intérêt de nos étudiants et de tous.

19 Mars 2015. Courriel de Didier Destouches, vice-président du Pôle Guadeloupe, à la présidente et aux membres de la communauté. Objet : restitution des échanges avec la DGESIP.

Je vous remercie pour ces précisions et toutes ces informations dont certaines étaient attendues de longue date. Je ferai une présentation comme il se doit de la rencontre avec la DGESIP à la communauté du Pôle (autonome) de Guadeloupe. Il est important que les vice-présidents de pôle assument leurs responsabilités et prennent soin de leur communauté. Les questions sont nombreuses et certaines demeurent. Je réaffirme ma volonté de reprendre le dialogue de gestion rapidement, et d’y être le porteur des exigences du Pôle Guadeloupe (élus et communautés). Ce qui signifie que je ne serai le porteur ni des exigences syndicales, ni des exigences de partenaires extérieurs, ni de celles de la gouvernance de l’établissement; tout en restant à l’écoute des arguments pertinents et différents des uns et des autres. Cela ne peut qu’amener à être optimiste et positif pour une réelle sauvegarde de notre intérêt général et de la qualité du service public que nous offrons aux étudiants. L’assemblée générale du Pôle Guadeloupe aura lieu à partir de 12h à l’amphi Saint Ruff. Cordialement.

18 mars 2015. Le vice-président du pôle Martinique de l’université des Antilles a de son côté dressé un bilan de la réunion au ministère. Jean-Émile Symphor a jugé les échanges constructifs, et indique rester vigilant pour le respect de l’équité en faveur du pôle Martinique. Début décembre 2013, Jean-Émile Symphor avait démissionné du centre de recherche Seregmia.

18 mars 2015. Interview de Victorin Lurel, député et président de la Région Guadeloupe, sur une radio locale. Ses déclarations visent l’apaisement dans une situation de « présidence affaiblie » : Pour une université unique dans les Antilles ; « il faut se voir ; il faut parler ». Mais le pôle guadeloupéen doit demeurer vigilant : autonomie n’est pas indépendance (et donc vigilance pour le partage équitable des dotations, des postes, en particulier des postes d’enseignants-chercheurs). En fin d’interview, Victorin Lunel ne peut s’empêcher d’envoyer un scud : il mentionne les investissements immobiliers financés par le Conseil régional et souhaite que le Conseil régional de la Martinique en fasse autant. A noter donc : une emprise forte des collectivités territoriales sur l’université.

16 mars 2015. Communiqué de la présidente Corinne Mencé-Caster : Madame La Présidente vous informe que la rencontre avec le Ministère s’est déroulée dans un climat serein. Nous avons obtenu une rallonge budgétaire dont le montant sera précisé dans les 15 prochains jours par le Ministère.

16 mars 2015. La grève sur le pôle guadeloupéen, objet du préavis du 10 mars, n’a pas lieu.

15 mars 2015. Bulletin de l’Intersyndicale UA Martinique, n°2. Trois syndicats de personnels défendent l’unité de l’université. Être ou ne pas être ? Le projet d’Autonomie polaire accru défini dans le cadre de l’ordonnance du 17 juillet 2014 [créant l’université de la Guyane] a depuis plusieurs mois un effet particulièrement pervers qui tend à cliver les personnels des deux pôles… Certains agissent pour imposer le fonctionnement de deux petites universités liées par un troisième niveau… Très concrètement, les débats stériles cherchent à exacerber les sentiments d’appartenance au delà du pôle à un territoire. Est-on ou pas Martiniquais ? Est-on ou pas Guadeloupéen. La réponse est pour nous sans équivoque, avant d’être Guadeloupéens ou Martiniquais, nous sommes avant tout universitaires au service des étudiants et de la recherche dans le cadre de notre mission de service public. Notre mission n’est pas de porter une ambition politique. Notre fonction appelle un hauteur de vue que certaines passions politiques, et autres motifs peu avouables, tentent d’obscurcir ».

Source : https://histoiresduniversites.wordpress.com/2015/03/24/les-antilles-navi...

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