“…rouge tous les mots de toutes les langues qui signifient mourir de soif et seul quand mourir avait le goût du pain et la terre et la mer un goût d'ancêtre et cet oiseau qui me crie de ne pas me rendre et la patience des hurlements à chaque détour de ma langue...” — Aimé Césaire, Les armes miraculeuses, 1946.
Organisé par le musée du
quai Branly et le Comité national pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage
Pour la
troisième édition des colloques organisés à l’occasion de la Journée nationale
des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition, le département
de la Recherche et de l'Enseignement au musée du quai Branly et le Comité
pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage (CPMHE) ont choisi d’explorer les
pratiques dites « immatérielles » héritées de l’esclavage dans le
monde colonial français, les mots, les paroles, les langues, les rites, les
chants.
Nous avons
choisi comme titre du colloque Les armes miraculeuses en hommage à
l’ouvrage d’Aimé Césaire publié en 1946. Dans cette collection de poèmes,
Césaire choisit un langage opaque et imagé pour déjouer la censure
imposé par la double occupation, du pouvoir colonial et du pouvoir vychiste de
l'ile de la Martinique. Il nous a paru pertinent à plus d’un titre de reprendre
cette magnifique expression pour parler des créations des femmes et des hommes
réduits en esclavage mais qui échappèrent aux normes esclavagistes en les
déjouant, en inventant, en créant.
Ce colloque a pour objectif de présenter
ces créations, leurs évolutions et la dynamique de leurs transformations
dans des terres de l’ancien monde colonial français. Il croisera les regards de
chercheurs et d’artistes.