L'assemblée de Corse a décidé vendredi la condition d'une résidence permanente dans l'île depuis au moins cinq ans pour prétendre y acquérir un bien immobilier.
L'assemblée de Corse a adopté vendredi un statut de résidence permanente d'au moins cinq ans dans l'île pour pouvoir y devenir propriétaire, et cela afin de contrer la flambée des prix et la spéculation foncière et immobilière. Le statut de résident a été adopté par 29 voix sur les 51 élus de l'assemblée, dont la majorité est à gauche. Dix-huit ont voté contre et quatre n'ont pas participé. Le débat a surtout divisé à gauche. La plupart des radicaux de gauche et les communistes, qui craignent notamment l'instauration d'un marché parallèle, ont voté contre ce statut proposé par l'exécutif territorial sur une idée nationaliste. La droite a généralement voté contre et la totalité des quinze élus nationalistes s'est prononcée pour.
Alors qu'environ 40 % des logements de Corse sont désormais des résidences secondaires appartenant généralement à des continentaux ou des étrangers, ce statut destiné à juguler la flambée des prix et la spéculation prévoit qu'il faut avoir résidé de manière permanente au moins cinq ans dans l'île pour y devenir propriétaire d'un terrain ou d'un logement. Pour le président du conseil exécutif de la Collectivité territoriale de Corse, Paul Giacobbi, député PRG de Haute-Corse, qui avait présenté le projet, l'adoption du statut est "une étape, qui n'est en rien discriminatoire". "Toutes sortes de droits sont déjà liés en France à la résidence, qu'il s'agisse notamment de fiscalité ou de stationnement", a déclaré Paul Giacobbi, qui a aussi évoqué un tel dispositif juridique dans d'autres pays européens.