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L'étrange mutisme des syndicats de l'île aux fleurs sur les affaires de corruption

L'étrange mutisme des syndicats de l'île aux fleurs sur les affaires de corruption

   Donc 14 personnes viennent d'être arrêtées dans le cadre d'une enquête sur un vaste trafic de cocaïne et de cannabis qui a pour cadre, depuis des années, le port de Fort-de-France et parmi elles, 5 agents portuaires. Un bruyant mutisme accompagne ces arrestations.

   La plupart des syndicats de par le monde, et naturellement en Martinique, se présentant comme les défenseurs des travailleurs et des opprimés en général, développant un discours teinté de marxisme ou en tout cas dans lequel la notion de "lutte de classes" revient à un moment ou un autre. Or, si les régimes soviétiques se sont effondrés partout dans le monde (soit pour redevenir capitalistes comme en Russie soit pour adopter le capitalisme d'état comme en Chine), il y a au moins une chose de bien que l'on pourrait retenir d'eux. Au moins une : la notion de "crime économique". Notion totalement inconnue du droit occidental. Et bien évidemment des pays anciennement colonisés.

   De quoi s'agit-il ?

   De ceci : détourner l'argent public a pour conséquence de frapper de plein fouet des centaines, voire des milliers de gens et à ce titre, le coupable est tout aussi sanctionnable qu'un "serial killer" qui tue cinq ou six personnes. Voire davantage sanctionnable ! Ce qui fait que dans le monde soviétique, le "crime économique" était passible de la peine de mort. Or, en Occident, tout ce qu'on risque c'est une peine de prison dans des conditions de V.I.P avec remise de peine à la clé au bout de quatre ou cinq ans. Le fameux MADOFF qui a failli jeter bas le système monétaire international en 2008 en est l'un des exemples récents. Mais si la corruption a de conséquences graves dans les pays dits développés, elle en a de gravissimes de catastrophiques même dans les pays du sud. 

   L'exode massif qui affecte les pays d'Afrique noire, y compris ceux qui sont dotées d'immenses richesses minières ou pétrolières comme le Nigéria ou le Congo-Kinshasa, cette fuite éperdue d'abord à travers le désert du Sahara où beaucoup meurent de soif, abandonnés par les passeurs, puis, pour ceux qui ont survécu, la difficile traversée de la Méditerranée à travers des embarcations de fortune, toujours surchargées, avec la noyade au bout (32.000 à ce jour !), cette migration quasi-inarretable est certes due à l'exploitation éhontée desdits pays par les grandes compagnies occidentales et la mise en esclave de nombre d'entre ces migrants dans certains pays arabes, notamment en Libye, est certes hautement condamnable. Mais...

   Mais si les Européens et, à un degré moindre, les Arabes sont responsables de cet exode et des souffrances qu'il engendre, il faut arrêter de se boucher les yeux : les premiers responsables sont les élites corrompues qui dirigent la plupart des pays d'Afrique noire. Sauf trois d'entre eux : le Ghana, le Bostwana et le Rwanda. Pays qui, comme par hasard, ne fournissent pas de contingents de migrants. 3 sur 54 pays négro-africains, c'est tout simplement terrible. Et plus près de nous, dans cette Haïti si chère à nos cœur, où est passé l'argent de PETROCARIBE ? Où sont passé les millions de dollars alloués par Hugo CHAVEZ au peuple frère d'Haïti, celui qui, au XIXe siècle, par le biais de PETION, avait aidé Simon BOLIVAR en difficulté, à se remettre en selle dans sa lutte de libération nationale contre l'Espagne ? Koté lo lajan-tala yé ? Koté i pasé ? Adan poch ki moun i séré ? 

   Le désastre que vivent les pays du sud provient principalement de la corruption des élites. Point à la ligne.

   CORRUPTION BO KAY

   Dans notre petite Martinique, loin d'être indépendante pourtant, cette corruption règne déjà en maître, cela depuis des lustres, et les syndicats grands défenseurs du peuple et des opprimés ne disent RIEN !

   . Affaire du CREDIT MARTINIQUAIS : des Békés ruinent cet établissement bancaire en s'octroyant des prêts à taux zéro qu'ils ne remboursaient jamais, vivant ainsi sur le dos des nombreux fonctionnaires de couleur antillais qui y disposaient d'un compte parce que le nom de cette banque attirait. La justice a mis tant de temps à agir qu'ils sont, ces Békés, tous morts dans leur lit. A-t-on jamais entendu un syndicat de banque (ou tout autre d'ailleurs puisqu'on entend dire ces jours-ci que tout syndicat, même non représenté dans une entreprise, a le droit d'y intervenir) dénoncer ce qui a été un véritable pillage ? NON ! Trente ans plus tard, une société française qui avait racheté une partie des dépouilles de cette banque envoie des lettres recommandés à des Martiniquais qui avaient, au moment de la faillite, 10.000 francs de découvert soit 1.200 euros, les menaçant de poursuites s'ils ne remboursent pas !!! Donc le Béké qui avait détourné des millions de francs n'a pas été inquiété, mais le titulaire de couleur d'un compte, lui, est dans le collimateur des huissiers deux décennies plus tard !!! Les syndicats protestent-ils ? NON !

  . Affaire du CEREGMIA : une bande de mafieux siphonnent 14 millions d'euros de subventions européennes au détriment de notre université, pénalisant ainsi les 12.000 étudiants qui fréquentent cette dernière et contraignant celle-ci à rembourser 750.00 euros par an jusqu'en 2021. A-t-on entendu les syndicats monter au créneau ? Participer aux barrages à l'entrée du campus de Schoelcher visant à empêcher le retour des mafieux ? NON !

   . Affaire ODYSSI : 2,5 millions d'euros sont détournés par des gens qui travaillent dans cette société de distribution d'eau et ces gens sont mis en examen. A-t-on entendu un syndicat dénoncer ce qui est un véritable braquage dont l'usager fera forcément les fais ? NON !

   . Affaire du PORT de FORT-DE-FRANCE : nous en avons parlé plus haut. Jusqu'à maintenant, on attend une réaction, un communiqué émanant des syndicats qui savent si bien bloquer le port à la moindre occasion. Donc RIEN pour l'instant une fois de plus !

   Comment expliquer cet pour le moins étrange mutisme ?    Car si nous n'avons pris que quatre exemples, il y en a des dizaines dans quasiment tous les secteurs. Nos chefs syndicaux nous expliqueront très certainement qu'ils ne sont ni la police ni la justice et que leur rôle est de défendre les travailleurs face à l'exploitation patronale. Sauf que les dégâts directs et collatéraux qu'engendre la corruption ont un impact direct sur la vie des travailleurs en question. Faut-il leur faire un dessin à ces chefs syndicaux ? Comme ils sont pour beaucoup à la retraite et septuagénaires, allons-y ! Le Parc Naturel de Martinique (PNM), par exemple, à l'époque du Conseil régional dirigé par Serge LETCHIMY, règle une facture de 750.000 euros pour une quinzaine de poteaux fichés en bordure de mer, juste après le tunnel du Carbet, les fameux "totems du Grand Saint-Pierre" désormais rongés par des termites, alors que cela n'entre pas du tout dans les missions de cet établissement chargé de l'environnement.  Or, 50% des employés dudit PNM gagnent moins de 1.000 euros par mois ! Cela va-t-il scandaliser nos chefs syndicaux ? Vont-ils dénoncer ce qui est rien moins qu'une gabegie, sinon pire (ce que dira l'enquête en cours) ? NON ! Djol-yo tout la fèmen red-é-dri ! Pourtant pas besoin d'être un as en arithmétique pour comprendre qu'avec ces 750.000 euros jetés par la fenêtres, on aurait pu augmenter le salaire de ces employés de 200 voire 400 euros mensuels.

   Qui ne dit mot consent, affirme un dicton. Alors, complicité active ? Complicité passive ? Cela va se savoir, comme on dit à la télé....

   Petit détour par l'Afrique à nouveau : chaque fois qu'un potentat africain ou quelqu'un de sa cour claque 1 million d'euros pour s'acheter une Ferrari, 2 millions d'euros dans un casino de la Côte d'Azur, 5 millions pour un appartement dans le 16è arrondissement de Paris ou 10 millions pour une résidence somptueuse à Hollywood, chaque fois, ce mafieux provoque l'exode de 1.000 de ses compatriotes qui n'auront d'autre alternative que de fuir. Fuir vers le nord. Vers l'Europe. 100 vont crever lors de la traversée du Sahara. 200 vont être vendus comme esclaves en Libye. 500 vont se noyer en Méditerranée. 200 vont réussir à gagner l'eldorado européen où ils vivront une existence de sans-papiers taillables et corvéables à merci c'est-à-dire de parias.

   BRAVO messieurs BIYA, OUATTARA, N'GESSO, M'BIANG et tous les autres "présidents" ! 

   D'aucuns diront que la corruption et le gaspillage des deniers publics existent aussi en Occident. On en a d'ailleurs eu un exemple tout récent à l'occasion des funérailles d'un chanteur français célèbre pour lequel l'Etat a mis en œuvre des moyens considérables alors que ce monsieur était un...exilé fiscal. "Le petit peuple blanc qui, par centaines de milliers, s'est pressé sur le passage du convoi funéraire", selon le mot imbécile de l'inénarrable Alain FINKIELKRAUT, ne savait même pas qu'en réalité, c'était lui c'est-à-dire ses impôts en fait, qui permettaient de pays ce cérémonial grandiose. Mais au moins, ce petit peuple-là ne crève pas de faim, il n'est pas obligé de quitter la France pour pouvoir se nourrir et élever sa famille, cela au risque de sa vie. Donc, oui, la corruption existe aussi en Occident mais ses conséquences sont sans commune mesure avec celles qui affectent les pays du sud...

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