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L’indépendantiste Ernest Maragall gagne la mairie de Barcelone

Nico Salvado
L’indépendantiste Ernest Maragall gagne la mairie de Barcelone

A 76 ans et avec seulement moins de 5.000 voix d’avance sur la maire sortante Ada Colau, Ernest Maragall gagne les élections municipales de Barcelone et devrait former une coalition pour devenir le prochain maire de Barcelone.

Petit-fils du célèbre poète catalan Joan Maragall, frère de l’ancien président de la Catalogne Pasqual, Ernest Maragall représente de par son héritage politique les valeurs progressistes et culturelles de Barcelone.

En 1974, sous la dictature franquiste, Ernest Maragall fonde Convergència Socialista de Catalunya, l’aile gauche de l’actuel Parti Socialiste Catalan qu’il rejoindra deux années plus tard. Quelques temps auparavant, Ernest Maragall a travaillé à la mairie de Barcelone alors dirigé par le franquiste José María de Porcioles. Une anecdote qui a d’ailleurs créé une petite polémique pendant la campagne électorale.

Mais la vraie ascension politique au sein de la mairie de Barcelone a eu lieu de 1997 à 2003. Pendant le mandat de son frère Pasqual Maragall, Ernest a occupé les départements d’économie et fiscalité.

Ministre catalan

Maire historique de Barcelone pendant 15 ans et notamment pendant les Jeux Olympiques de 1992, Pascal Maragall devint président de la Catalogne en 2004. Pour la première fois les socialistes dirigèrent la Generalitat. Ernest, une nouvelle fois, suivit son frère pour devenir devenir secrétaire général du gouvernement en 2004, puis ministre catalan de l’éducation en 2006. Durant cette étape, Ernest Maragall a offert un profil plutôt centriste en soutenant le financement des écoles privées au sein d’un énorme conflit avec l’éducation publique.

Avec le retour de la droite catalane au pouvoir en 2010, Ernest Maragall se retrouve dans l’opposition avec les socialistes. C’est le début du processus indépendantiste moderne initié par le gouvernement d’Artur Mas. Une onde de choc traverse l’ensemble des partis politiques qui doivent se positionner. Les débats sont particulièrement tendus au sein des socialistes catalans qui ont toujours su trouver l’équilibre entre fédéralistes espagnols et souverainistes catalans. Maragall fait partie de ces derniers et finit par claquer la porte du parti socialiste pour fonder son propre mouvement de gauche aux accents indépendantistes:  Nova Esquerra Catalana (la nouvelle gauche catalane).

Indépendantiste

Maragall milite pour que la Catalogne soit un nouvel État au sein de l’Union européenne. Après la déclaration unilatérale d’indépendance (DUI) du 27 octobre 2017, Ernest Maragall devient officiellement membre de la gauche indépendantiste (ERC) dont le président du parti Oriol Junqueras est incarcéré depuis plus de 18 mois ans suite à la DUI. Après la victoire indépendantiste aux élections de décembre 2017, Maragall est pressenti pour présider le parlement de Catalogne. Finalement il deviendra ministre catalan des Affaires étrangères. Un poste qu’il quittera quelques mois plus tard pour devenir le candidat d’ERC à la mairie de Barcelone.

La victoire d’Ernest Maragall offre Barcelone, pour la première fois de son histoire, à un parti indépendantiste. Le gouvernement central de Madrid surveille ERC comme le lait sur le feu. Le parti a le vent en poupe après une victoire historique aux législatives le mois dernier. Même si le président incarcéré Oriol Junqueras et les hauts dirigeants du parti expliquent qu’ils veulent le dialogue avec Madrid, le premier ministre Pedro Sanchez confie en privé qu’il faut se méfier d’ERC qui n’est pas digne de confiance. De plus, si Ernest Maragall affiche un profil d’indépendantiste modéré, il suivra avant tout la ligne de son parti dans la gestion de la mairie de Barcelone, destinée pour ses militants à devenir la capitale d’un futur Etat indépendant.

Sécurité et logement

Au-delà de l’indépendance de la Catalogne, Ernest Maragall a mené une campagne avec deux axes : le social et la sécurité. Le républicain Maragall veut lancer un ambitieux projet d’aides subventionnées au secteur de la construction dans la mesure où celui-ci s’engage à mettre en place des systèmes d’économies d’énergie. Le candidat veut également créer 20.000 logements sociaux sur les 8 prochaines années.

Au niveau sécurité, Ernest Maragall explique vouloir instaurer des juges de paix à Barcelone qui traiteront les délits mineurs afin de désengorger les tribunaux. Le candidat républicain a confié sur Equinox ne pas vouloir tomber dans le piège du laxisme en matière de sécurité. “Je ne répéterai pas l’erreur de la gauche française qui a laissé à la droite la défense de la sécurité” affirme-t-il.  Une police municipale modernisée, soutenue, est à l’ordre du jour.

Francophile et francophone, Maragall a salué sur Equinox les Français de Barcelone, actif indispensable pour la ville, particulièrement les entrepreneurs. Pour Maragall, les Français sont un allié dont Barcelone ne peut pas se passer.

Sauf coup de théâtre peu probable, Ernest Maragall sera investi maire de Barcelone le 15 juin prochain en formant une coalition nécessaire pour obtenir une majorité au conseil municipal. N’ayant gagné que 10 conseillers municipaux sur un total de 41, le futur maire est élu avec très courte majorité. Il obtient 21,33% des voix et Ada Colau 20,68%.

Ernest Maragall entamera dès ce soir les pourparlers avec les socialistes et la gauche radicale d’Ada Colau pour dégager une majorité.

 

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