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L’inquiétante baisse du niveau des aspirants professeurs de maths

Alice Pairo-Vasseur ("Le Point")
L’inquiétante baisse du niveau des aspirants professeurs de maths

Faute d’un nombre suffisant de candidats au concours, la sélection des enseignants en mathématiques est moins exigeante et le niveau sombre.

Ce n’est, hélas, pas nouveau. Les mathématiques sont la matière mal-aimée des élèves français. Si un quart d’entre eux connaissent, avec elles, des difficultés dès la classe de sixième (Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance), ces derniers accusent aussi une dégradation constante de leur niveau en la matière. La dernière étude internationale TIMSS (Trends in Mathematics and Science Study) les classait même, en 2019, derniers de l’Union européenne et avant-derniers des pays de l’OCDE (école primaire et collège).

Et le niveau des professeurs, lui-même, pourrait entrer dans l’équation. Comme l’expose le rapport d’information du sénateur (LR) Gérard Longuet « Réagir face à la chute du niveau en mathématiques », paru le 16 juin dernier, l’enseignement de cette matière souffre d’un désaveu sans commune mesure. Entre 2010 et 2020, le nombre de candidats au capes externe de mathématiques a dégringolé de 30 %. Une situation « extrêmement préoccupante », souligne son auteur.

Chute de l’attractivité

Et pour cause, cette chute de l’attractivité pour le métier induit fatalement une difficulté croissante à recruter. Et impacte, de fait, le processus de sélection ; la « sélectivité des concours peut laisser à désirer », mentionne à ce titre le rapport. Ainsi, en 2020, plus de la moitié des aspirants professeurs (54 %) décrochaient ce concours. Mais la moyenne de ses admis atteignait péniblement les 8/20 et le jury de faire mention, dans ses conclusions, d'un « manque de rigueur » et d’« erreurs de logique grossières ». « Il n’est pas certain que tous proposent des exercices à leurs élèves de lycée qu’ils soient eux-mêmes en capacité de résoudre », déplore à ce titre Sébastien Planchenault, président de l’APMEP (Association des professeurs de mathématiques de l’enseignement).

Ces difficultés de recrutement sont mathématiques : elles « découlent d’un vivier trop étroit du fait du manque d’étudiants » dans cette matière, pointe le rapport d’information. Et pour cause, en terminale scientifique, seuls 30 % des élèves font le choix d’embrasser, dans l’enseignement supérieur, des carrières scientifiques. « Parmi les étudiants qui le font, nombre d’entre eux se dirigent ensuite vers d’autres domaines – finance, biologie, intelligence artificielle – qui, à niveau d’études équivalent, s’avèrent financièrement plus intéressants », précise Sébastien Planchenault.

Aussi l’espéré regain d’attractivité semble-t-il indissociable des mesures budgétaires. Jean-Michel Blanquer s’est d’ailleurs engagé sur 1,1 milliard d’euros (2021-2022) de revalorisations salariales, particulièrement ciblées sur les jeunes professeurs, le salaire des enseignants français étant très en deçà de la moyenne européenne – et jusqu’à deux fois inférieur à celui de leurs homologues allemands.

Lacunes dans la formation

Mais le levier de la rémunération ne peut être la seule solution, « en particulier au vu des lacunes qui caractérisent la formation des enseignants », précise le rapport. « On se retrouve parfois avec des professeurs des écoles qui ne possèdent pas une pluralité de connaissances assises dans l’ensemble des dix matières qu’ils vont enseigner », exprime à ce titre Sébastien Planchenault.

« La priorité doit aller à la mise en place d’une formation initiale plus adaptée pour les enseignants du premier degré, et à celle d’une formation continue à la hauteur des enjeux dans le second degré », fait ainsi valoir Gérard Longuet dans son rapport, grâce à des « moyens financiers à la hauteur des ambitions affichées ». Ainsi peut-être les élèves français pourront-ils aspirer à ne plus être les bonnets d’âne européens.

 

 

 

 

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