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Liquidation de 10 des 11 sociétés du Groupe Apavou

Liquidation de 10 des 11 sociétés du Groupe Apavou

Le groupe Apavou n'existe quasiment plus. Dix des onze sociétés de cette entité sont désormais liquidées. La décision a été rendue ce mercredi après-midi 22 août 2018 par la cour d'appel. Seule la société Prologia échappe pour le moment à la disparition. Les magistrats statueront sur son sort le 19 septembre prochain. Armand Apavou patron - fondateur du Groupe éponyme s'était de toute façon déjà désisté de son appel sur la liquidation de huit des neuf sociétés prononcées par le tribunal de commerce en mars dernier.

Finalement Armand Apavou a donc jeté l'éponge avant la fin du combat. En effet, alors que la cour d'appel délibérait sur le maintien ou non des activités, il s'est désisté d'une grande partie de sa requête contre la décision de liquidation prise en première instance.

Armand Apavou, deuxième fortune de La Réunion, perd les sociétés Alia, Batipro, Batipro développement, Artea, Vulcain, Service Apavou, Bati Promotion et Sogecap. Il sera fixé sur le sort de Prologia dans un mois environ.

En difficulté financière depuis plusieurs années, l'hôtel le Saint-Denis, fleuron du groupe et de l'hôtellerie locale, avait été liquidé dès le mercredi 7 mars 2018 avec cessation immédiate des activités.

Lire aussi : l'Hôtel le Saint-Denis est liquidé

La CDC Habitat avait pourtant fait une offre

La CDC Habitat avait pourtant transmis ces derniers jours une offre de 130 millions d'euros "prix plancher" et "net vendeur" pour la totalité du parc immobilier du groupe réunionnais, soit 2 500 logements. Il y a encore quelques mois, le groupe estimait son parc immobilier à plus de 200 millions d'euros. Le mardi 19 juin, Armand Apavou annonçait la cession de 150 millions d'euros d'actifs à la CDC Habitat (par ailleurs principal actionnaire de la SIDR) soit 1800 de ses logements.

Selon les avocats des créanciers du Groupe Apavou, cités par leParisien.fr , "la CDC profite du désarroi d’Apavou pour proposer un prix plancher scandaleux, estiment les avocats du cabinet DTA. La CDC habitat essaie de contourner tout le monde. C’est une tentative d’appropriation de ces biens, à bas prix".

Les créanciers évalent le montant du passif du Groupe à plus de 350 millions d'euros.

Lire aussi : Apavou - Une offre à 130 millions de la CDC Habitat fait bondir les créanciers

Lire aussi Plan Apavou - Une cession de 1 800 logements qui inquiète

- Cinq mois de procédure -

La saga judiciaire remonte au mois de mars dernier : mardi 27 mars, le groupe Apavou a rendez-vous dans le bureau de la première présidente de la cour d'appel, Gracieuse Lacoste. Objectif pour Apavou : faire suspendre les 9 jugements de mise en liquidation judiciaire de ses sociétés : Alia, Batipro, Batipro développement, SREGH, Artea, Vulcain, Service Apavou, Bati Promotion et Sogecap. Des jugements rendus quelques jours plus tôt par le tribunal de commerce de Saint-Denis.

Il s’agit d’une procédure d'appel particulière : pas sur le fond mais sur l’urgence. En effet, le groupe Apavou cherche alors à faire suspendre ces procédures de liquidation judiciaire qui avaient été rendues exécutoires depuis le 8 mars.

Ces décisions ont donc causé en premier lieu la fermeture immédiate de l'hôtel le Saint-Denis géré par la SREGH (Société réunionnaise d'exploitation et de gestion d'hôtel) obligeant les liquidateurs judiciaires (Me Hirou et Me Bach) à entamer les procédures de licenciement des 40 salariés de la structure, et prier les clients de trouver une autre solution d’hébergement.

Lire aussi : Hôtel le Saint-Denis, le personnel et les clients priés de quitter les lieux

L’hôtel " Le Saint-Denis " vendu pour 8 millions d’euros

- Comment le Groupe Apavou en est arrivé là –

Les avocats du groupe Apavou, avaient imputé la mauvaise santé financière d’Armand Apavou, aux décisions prises entre 1983 et 1995 de construire 3 000 logements ILM (Immeuble à loyer modéré), et cela à la “demande de l'État”.

D’après le groupe Apavou, " l'État cherchait une entreprise du BTP capable de construire ce type de logements à La Réunion ", les bailleurs sociaux s’y refusant. Pour ce faire, le groupe aurait dû emprunter plus de 150 millions d'euros, au travers de 41 prêts consentis par le Crédit Foncier de France. Le groupe devient alors le premier opérateur privé à développer ce type de logements.

Or, le taux d’intérêt de 6% de ces prêts aurait contribué à fragiliser les comptes, et plonger les autres activités du groupe dans une " crise financière profonde ".

Lire aussi : Groupe Apavou : liquidation judiciaire ou pas, réponse le 22 août

Plus précisément, la filiale Batipro Logement Intermédiaire, (BLI), qui a d’ailleurs eu son plan de redressement validé par le tribunal de commerce (ce que remet en cause aujourd’hui les liquidateurs judiciaires). Ainsi, “le bénéfice brut de la société est absorbé par le coût d'emprunt et l'amortissement du patrimoine immobilier.”

Conséquences : sur les 3 000 logements, le taux d'occupation n'arrive même pas à 50 % ; pas assez de trésorerie, selon Apavou, pour réaliser les travaux d'entretien et de rénovation du parc immobilier. Et selon le groupe, même si d’importantes mesures de restructuration interne sont prises afin de recentrer le groupe sur ses 3 pôles d’activité : promotion, construction, hôtellerie et gestion de patrimoine, les résultats générés par ces activités ne peuvent combler les déficits du parc ILM.

- Et maintenant -

Dans un communiqué publié mercredi en fin d'après-midi Armand Apavou s'est déclaré "surpris et déçu de la décision de la cour d’appel" "compte tenu des actifs du Groupe qui s’élèvent à plus de 400 millions euros pour un passif de 160 millions euros".

L'homme d'affaires réunionnais dit aussi avoir "une pensée particulière" pour ses salariés sans préciser leur nombre.
Au milieu des années 1990 le Groupe alors au sommet de sa gloire comptait près d'un millier d'employés. Ce chiffre n'a cessé de diminuer depuis et la masse salariale est désormais évaluée à quelques centaines de personnes.

A noter que ce n'est pas la seule affaire a laquelle le Groupe doit faire face.  Il reste encore à connaître les suites de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet de Saint-Denis pour abus de biens sociaux et banqueroute…

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