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L'ISLANDE, LE PAYS OÙ TOUT LE MONDE ECRIT

David Caviglioli http://bibliobs.nouvelobs.com/
L'ISLANDE, LE PAYS OÙ TOUT LE MONDE ECRIT

Dans cette petite nation isolée de 330.000 habitants, il se publie, en proportion, quatre fois plus de livres qu'en France, et la littérature s'invite jusque dans l'élection présidentielle.

Vous posez le pied à Reykjavik et vous êtes assailli par les records. L'Islande, vous dit un guide de montagne, est la plus jeune masse rocheuse de la planète. (Ce n’est pas tout  fait vrai.) La plus vieille démocratie du monde, avec son Parlement qui remonte au Xe siècle. Le pays le plus sûr et le moins sexiste. Ses habitants sont ceux qui, en pourcentage, fument le plus de cannabis, boivent le plus de Coca-Cola, vont le plus au cinéma.

 

Beaucoup de ces records sont des proportions, qui tiennent au faible nombre d'Islandais (le pays compte 330 000 habitants, moins que Nice). L'armée islandaise a perdu proportionnellement plus de soldats pendant la Seconde Guerre mondiale que les Américains, avec 230 morts, presque tous dans des accidents en mer. Pendant l'Euro de football, 10% de la population était venue en France pour soutenir l'équipe nationale, ce qui ne fait jamais que 30 000 individus. L'équipe elle-même comportait un quart de tous les joueurs professionnels du pays. Avec les 20 000 licenciés de sa fédération, l'Islande compte le plus de footballeurs par habitant au monde. La France est loin derrière, mais avec 2 millions de licenciés.

 

L'Islande est aussi le pays le plus lettré du monde. Même la France, avec ses deux rentrées littéraires annuelles, ne rivalise pas. Chaque année, 65% des Islandais achètent au moins un livre, et 70% en empruntent un à la bibliothèque. (Avec 1,1 million de livres empruntés, la moyenne est même à trois livres par habitant.) C'est en Islande qu'on écrit le plus: il s'y publie annuellement 5 livres pour 1000 habitants. Quatre fois plus qu'en France.

 

« Presque tous les Islandais que je connais ont écrit un livre», dit Sophie Perrotet, directrice de l'Alliance française de Reykjavik. Il se raconte qu'un Islandais sur dix a publié un ouvrage dans sa vie, chiffre qu'on n'a pas pu confirmer. «Mais c'est très possible, dit Johann Pall Valdimarsson, directeur de Forlagid, la plus grande maison d'édition du pays. Un proverbe dit que si un Islandais n'a pas publié son livre, c'est qu'il est en train de l'écrire. Je suis surpris du nombre de manuscrits qu'on reçoit par jour, pour un si petit pays.»

 

"Si vous êtes plombier, vous écrirez sur la plomberie"

 

On est dans son bureau, au début du mois de juillet. Toute l’équipe de la maison est en sandales et chemisette, parce qu’il fait 15 degrés – l’équivalent local de la canicule. L'été est la morne saison de l'édition islandaise, peut-être parce que les gens peuvent enfin sortir de chez eux. 60% des livres se vendent à Noël, à cause d'une tradition venue de l'après-Seconde Guerre mondiale, qui a fait du livre le cadeau obligatoire.

 

« L'Etat, tout juste créé, avait restreint les importations, dit Valdimarsson. Les magasins étaient vides. On ne trouvait que des livres. Depuis, c'est un produit saisonnier. En décembre, toutes les boutiques deviennent des librairies. Sans cette tradition, nous n'existerions pas. » Chez Forlagid, la vente moyenne est à 2000 exemplaires. Encore une déformation proportionnelle à l’islandaise: en France, cela correspondrait à 400.000 exemplaires écoulés.

 

Valdimarsson dit recevoir toutes sortes de manuscrits. Beaucoup de poésie, passion locale. Des polars, récent engouement dans ce pays sans crime où on ne croise jamais un policier. Des témoignages, aussi. «Si vous êtes plombier, dit-il, vous écrirez un livre sur votre vision de la plomberie, et vous me l'enverrez. Je cite la plomberie parce que je viens de recevoir l'essai d'un plombier. Pas très bon, d'ailleurs. »

 

L'écrivain Gudmundur Andri Thorsson, auteur de «la Valse de Valeyri», paru chez nous en mai (Gallimard), estime que c'est lié à une «tradition islandaise du témoignage»: «Avant, quand les gens vieillissaient, ils écrivaient leur autobiographie, même s'ils n'avaient rien fait d'extraordinaire. C'est une belle coutume, qui se perd un peu.» On en trouve encore des traces dans la presse. Thorsson sort l’édition du jour du «Morgunbladid», grand quotidien national: sept pages y sont consacrées à des nécrologies d’inconnus. Des articles longs qui retracent la vie des défunts, écrits par leurs proches, et beaucoup de poèmes.

 

La pratique de la poésie est très répandue chez Islandais. Elle ne se vend pas, mais s’écrit et se dit un peu partout. Tous les écrivains importants ont publié au moins un recueil. Un romancier nous dit: «Vous pouvez avoir écrit des dizaines de romans, tant que vous n’avez pas écrit de poésie, vous êtes considéré comme un guignol.» Le 14 juillet, au cours d’une réception donnée par l’ambassade de France au musée Kjarval de Reykjavik (l’attentat de Nice n’avait pas encore eu lieu), on rencontre Sigurdur Pallson, poète national auprès duquel tous les convives islandais viennent faire la révérence (on exagère à peine). «Ici, le poète fait peur, dit Pallson. Comme une sorte de sorcier, détenteur d’un pouvoir magique. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans un pays où, il n’y a pas si longtemps, les gens croyaient réellement à l’existence des trolls.»

 

Beaucoup disent que l’écriture est une activité produite par la rigueur de l'hiver, l'ennui et l'isolement, dans un pays inhabité à 80% qui s'est très récemment extrait de la grande misère. Valdimarsson dit que la littérature islandaise est très portée sur le roman historique. Dans ceux, traduits en français, qu’on a pu lire, une chose nous a frappés: à l’exception notable des polars, ils se déroulent très rarement à Reykjavik, alors que la métropole représente deux tiers de la population du pays, depuis l’exode rural massif de l’après-guerre. (Il y a un siècle, la capitale comptait 6000 habitants.)

 

Pour Valdimarsson, «le roman islandais essaie de trouver un sens à ce pays : son climat, sa pauvreté. La vie dure, c'est notre seule histoire. Quand j'étais jeune, beaucoup vivaient encore dans des torfhus, des maisons en terre. Mes grands-parents étaient fermiers. Leur vie était un enfer.»

 

"Le héros national, c’est l’écrivain"

 

A part la Hallgrimskirkja, grande église expressionniste dont la construction s’est achevée en 1986, il n'y a pas de monument à Reykjavik, ville de béton et de tôle ondulée conçue pour résister au climat. Dans les cafés, tout le monde vous dit la même chose: le seul monument islandais, ce sont les sagas, ces récits écrits au XIIe siècle, trésor national immatériel, encore très présent. «Chez les gens de ma génération, dit Valdimarsson, qui a la soixantaine, elles sont toujours là. On les a lues enfant, apprises à l’école. On s’engueule sur leur véracité historique. Quand on conduit dans le pays, on dit : ‘’Tiens, c’est là que se passe telle bataille, tel événement.»

 

La langue islandaise n'ayant pas évolué depuis le Moyen Age, même un enfant peut les comprendre dans leur texte originel. «C'est une littérature sans égale pour l' époque, dit l'universitaire Torfi Tulinius. On explique mal comment des fermiers ont pu faire preuve d'autant de sophistication. Ce sont des récits très elliptiques, sans psychologie ni commentaire, presque modernes.»

 

Les sagas sont un vaste ensemble de chroniques historiques des IXe , Xe et XIe siècles. Des histoires de vengeances et de contre- vengeances, d'honneur et de clans, qui ont beaucoup inspiré la littérature anglo-saxonne, depuis les romantiques jusqu'aux auteurs d' heroic fantasy comme Tolkien, et qui sont le cœur de l'identité islandaise.

 

« Aux XVIIe et XVIIIe siècles, dit Tulinius, les sagas sont devenues à la mode dans les cours norvégienne et danoise. La classe dirigeante islandaise n'appartenait pas à la noblesse, mais elle était reçue chez les nobles pour ses connaissances, notamment de la langue. Les Islandais sont devenus les bibliothécaires du monde scandinave. Leur seul capital social était culturel. Ils étaient la partie dominée de la classe dominante, un peu comme les intellectuels français selon Bourdieu. »

 

L'histoire politique du pays est indissociable de son histoire littéraire. Quand le mouvement indépendantiste apparaît au XIX siècle, il est porté par les poètes. Les symboles de la République fondée en 1944 sont deux grands romans de Halldor Laxness, «Gens indépendants» et «la Cloche d'Islande». «La génération de Laxness a décidé d'écrire en islandais, là où leurs prédécesseurs utilisaient souvent le danois ou le norvégien, dit Tulinius. On s'est dit: on a une langue, une littérature. Nous sommes un pays. Le Nobel de Laxness en 1955 a été vécu comme un triomphe. Pour les gens de ma génération, nés dans les années 1950 et 1960, le héros national, c'est l'écrivain. Il faut écrire pour exister.»

 

"Nous ne sommes pas des Vikings"

 

Un après-midi, on retrouve la romancière Audur Ava Olafsdottir dans un café du port de Reykjavik. Elle est parfaitement francophone, mais son français a un peu de mal à se décoincer. «Je suis en train de terminer mon cinquième roman, dit-elle. Je passe mes journées plongée dans l'islandais, cette langue que personne ne comprend.» En Islande, ses romans sont restés confidentiels jusqu'à ce que «Rosa Candida» émerveille le lectorat français, en 2010. Pour beaucoup d'Islandais, la France est le vrai pays de la littérature. (Un éditeur nous confie toutefois que, malgré cette réputation persistante, les auteurs français ne se vendent pas.) Cet imprimatur a intrigué ses compatriotes et fait d'elle l'écrivain le plus célèbre du pays, après l'auteur de polars Arnaldur Indridason.

 

Ces jours-ci sort en France son premier livre, «le Rouge vif de la rhubarbe». L'histoire, assez jolie, d'une jeune fille handicapée qui entreprend de gravir une montagne. L’histoire, en elle-même, retraite un motif important de la vie islandaise. «Pour quelqu’un d’ici, dit Olafsdottir, se promener, c’est gravir une montagne, et tout voir à des kilomètres à la ronde. Chez nous, il n’y a pas d’arbres. Un ami revenait d’un voyage en Finlande, et m’a dit : ‘’C’est très beau, mais on ne voit pas le paysage à cause de tous ces arbres.» (L’absence d’arbres, très marquante en Islande, n’est pas un fait naturel. Le pays a connu une déforestation rapide, notamment à cause des besoins importants en bois pour se chauffer.)

 

Les romans d'Olafsdottir ont souvent un lien avec les spécificités du pays. Ils sont pleins de voyages initiatiques, thème hautement insulaire, de polyglottes qui tentent de s’évader de leur langue. «J’ai parfois l’impression d’être le seul écrivain islandais qui sait que nous vivons sur une île», dit-elle. Avec leur structure de conte et leur fond de magie douce, ses livres n'ont pas l'apparence de brûlots politiques. On est surpris de la découvrir très engagée dans la guerre identitaire qui secoue le pays.

 

«Nous ne sommes pas des Vikings, contrairement à ce que les commentateurs de foot ont raconté pendant l'Euro, dit-elle. A 70%, nous descendons des esclaves irlandais que les Vikings ont amenés ici. Les sagas viennent de la tradition poétique celte. Les Vikings étaient des criminels incultes, qui brûlaient et pillaient.»

 

En Norvège et en Suède, il est de bon ton de présenter les Vikings comme de pauvres fermiers, victimes d'une réputation injuste. Mais en Islande, le mouvement antiviking progresse, depuis la grande banqueroute de 2008, causée par des banquiers qui se surnommaient les «néo-Vikings» pour vanter leur intrépidité financière. Ce revirement identitaire est au cœur de «Rosa Candida» - l'histoire d'un jeune homme candide qui rejoint le continent pour y planter une rose rarissime à huit pétales. «Ce héros, c'est le contraire d'un Viking, dit Olafsdottir. Ça m'amusait qu'il ne parte pas pour piller, mais pour planter des boutures de fleurs.»

 

L’historien-président

 

Dans le pays, la faillite de 2008 est un traumatisme national, à tel point que «2007» est devenu une expression pour dire «quand tout allait bien». Le 5 octobre 2008, dans la foulée de la faillite de Lehman Brothers, les trois grandes banques du pays, qui en étaient arrivées à peser dix fois le PIB islandais grâce à leurs manœuvres financières, s’effondraient. Le 6 octobre, le Premier ministre Geir Haarde apparaissait à la télévision, et disait à ses compatriotes, d’une voix blanche: «Que Dieu sauve l’Islande.» La panique s’est propagée. Aujourd’hui, les Islandais, toujours friands de records, se vantent d’avoir traversé «la troisième plus grosse faillite financière de l’histoire de l’humanité», note le journaliste Pascal Riché dans son livre «Comment l’Islande a vaincu la crise».

 

Comme le reste du pays, les éditeurs ont eu peur. « On était persuadés que nous serions les premiers à souffrir, dit Gudrun Vilmundardottir, éditrice chez Bjartur, le numéro deux du secteur. Mais les gens se sont au contraire réfugiés dans la lecture, et les ventes de livres ont progressé. » Les salles de théâtre se sont soudainement remplies. Les écrivains, les intellectuels et les artistes ont été au premier rang de la révolte contre la classe politique, responsable de la catastrophe.

 

Lorsqu'on arrive dans la capitale, huit ans après le cataclysme, le pays sort d'une élection présidentielle. La campagne, de l'avis général, a été étrange. Et très littéraire, puisqu'elle a opposé, face à l'ancien Premier ministre totalement discrédité et à une femme d'affaires, un historien et un romancier de science-fiction.

 

L'histoire a triomphé sur le futur: le nouveau président de l'Islande s'appelle Gudni Johannesson. A 48 ans, universitaire spécialiste de l'histoire politique, auteur d'une «Histoire de l'Islande» à succès, il a raflé l'élection en quelques semaines. Le plus étonnant dans sa victoire, c'est que Johannesson est connu pour sa déconstruction des mythes nationaux – ce qui serait impensable dans un pays comme la France. Il balaie la fiction de la «plus vieille démocratie du monde» en rappelant que le fameux «Parlement» médiéval était en réalité une réunion entre grosses brutes pour résoudre les conflits claniques.

 

Johannesson a déclaré pendant sa campagne:

 

J’ai le devoir, en tant qu’historien, et plus encore en tant que Président, si je suis élu, de raconter notre histoire objectivement, vraiment, parce que nous ne ferons que souffrir et nous duper si nous faisons autrement. On l’a vu pendant les années précédant la faillite bancaire. Nous nous racontions que les Islandais étaient les plus audacieux – les descendants des Vikings et des voyageurs qui ont osé s’aventurer dans les eaux inexplorées – alors qu’en réalité nous étions les plus audacieux parce que nous étions idiots, et meilleurs pour emprunter de l’argent. Ca n’avait rien à voir avec les Vikings, qui, si on veut vraiment creuser la question, étaient des salopards meurtriers en plus d’être des explorateurs.

 

Il s'est surtout attaqué à la légende tenace du «courage islandais» lors de la «guerre de la morue», un conflit maritime qui a opposé l'Islande au Royaume-Uni dans les années 1970. Les Britanniques avaient fini par céder face aux Islandais. Johannesson a causé une polémique énorme en affirmant que cette victoire devait plus à la mansuétude britannique qu'à la crainte d'une puissance militaire islandaise inexistante. Ses opposants de droite ont tenté, avant l’élection, de le décrédibiliser sur sa faible foi dans «l’exception islandaise». Ils ont échoué.

 

Politique et science-fiction

 

La véritable révélation de l'élection a été Andri Snær Magnason, activiste écologiste et auteur de SF, qui a obtenu 25% des voix dans la capitale (14,3% au niveau national). Au moment où il nous accueille, en jogging, dans sa maison de la banlieue de Reykjavik, son excellent roman «LoveStar», paru en France en 2015 chez Zulma, vient de remporter en France le grand prix de l'Imaginaire.

 

Epuisé par l'élection, mal rasé, il s'affale sur son canapé. Dans un coin du salon est remisée une gigantesque photo de famille, prise pendant la campagne par son équipe de communication, sur laquelle lui, sa femme et ses quatre enfants sont souriants et endimanchés. Le cliché, d'un mètre sur deux, est posé à l'envers. Sa famille a la tête en bas.

 

Magnason est un écrivain caustique. Dans «LoveStar», il assassine l'utopie numérique et le consumérisme occidental, avec une ironie noire. Dans un précédent livre, il s'est attaqué violemment aux industries de l'énergie et de l'aluminium. Sa campagne a été perçue comme agressive et arrogante par une partie de la population. « C'est vrai que la parole politique et la parole littéraire reposent sur des logiques différentes, dit-il. J'aurais peut-être dû être plus rond.»

 

La campagne houleuse de Magnason est peut-être la preuve que quelque chose est en train de changer en Islande, et que l’écrivain a cessé d’être un héros national. Son statut d’écrivain s’est retourné contre lui. Ses adversaires l’ont repeint en bobo, en «buveur de moccaccino» méprisant venu des quartiers à la mode de la capitale.

 

«La rhétorique anti-artiste a été très efficace dans les régions rurales, dit-il. En soi, c’est incompréhensible. J’ai été le seul à parler des enjeux liés à la pêche, à l’économie maritime, qui est très importante ici. Quand vous regardez ce que font les artistes islandais, ils ne font que magnifier la province et la campagne.»

 

Quand on l'interroge sur l'importance de la littérature en Islande, il est moins extatique que d'autres. «La pratique de la littérature recule dans tous les pays occidentaux, en Islande aussi, dit-il. Chez tout le monde. Avant, je lisais un roman sans effort. Aujourd'hui, j'ai plus de mal, alors que je peux passer des heures sur mon téléphone.» Chez les jeunes Islandais, surtout les garçons, on remarque le même phénomène que partout ailleurs: ils lisent pendant l'enfance, puis ils arrêtent à l'adolescence. On peut être une île perdue dans le Grand Nord, ça ne protège pas du XXIe siècle.

 

David Caviglioli

Post-scriptum: 
Reykjavik ((Patrick Frilet/Sipa))

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