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LONDRES ENVISAGE MÊME D'ENVAHIR LE ZIMBABWÉ

LONDRES ENVISAGE MÊME D'ENVAHIR LE ZIMBABWÉ

{Titre original : Au Zimbabwe, l’opposition agite ses propres « Armes de Destruction Massive}

{{L’opposition politique zimbabwéenne et ses alliés de la société civile, sponsorisés par l’Occident, concoctent en ce moment des histoires de génocide imminent afin de réclamer une intervention occidentale en vue de liquider le gouvernement nationaliste économique du Zanu-PF de Robert Mugabe. Pourtant, eux-mêmes ont recouru à des menaces de violence afin de déstabiliser le pays en vue de poursuivre un agenda élaboré tout spécialement en faveur des intérêts des sociétés et investisseurs occidentaux et de la société des colons blancs.}}

L’opposition avait prévu d’utiliser les élections du 29 mars pour suivre le scénario de la révolution de couleur rédigé à Washington en guise de tremplin vers le pouvoir. Ce scénario invitait l’opposition à déclarer la victoire aux élections avant même que le premier bulletin de vote ait été déposé dans l’urne, puis à dénoncer tout résultat autre qu’une victoire claire de l’opposition en tant que preuve de fraude électorale manifeste. Si l‘opposition ne remportait pas les élections, il fallait mobiliser ses partisans dans la rue afin de faire tomber le gouvernement, en une répétition des révolutions de couleur précédemment orchestrées par l’Occident en Serbie, en Géorgie et en Ukraine.

À la veille des élections, Ian Makoni, directeur de campagne du dirigeant de l’opposition Morgan Tsvangirai, avait expliqué que le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) allait éviter les échecs du passé.

« La leçon de[s élections de] 2002, c’est que nous n’avions rien prévu après le vote. Tout le monde est resté chez soi et a dit que nous irions devant les tribunaux. Ce qui s’est passé au Kenya, c’est qu’ils savaient qu’il y aurait fraude électorale et ils y étaient préparés. Nous serons dans les rues à célébrer la victoire quand les votes se clôtureront. L’affaire peut aisément se transformer en protestation. Les Zimbabwéens sont en colère ; ils sont désespérés ; ils sont prêts à protester. C’est le point clé sur lequel nous misons. » [1]

Mais quand les accusations de truquage électoral sont tombées à plat au moment où les résultats ont montré que le parti Zanu-PF au pouvoir perdait sa majorité à l’assemblée et que le candidat du parti à la présidence, Robert Mugabe, suivait de près Tsvangirai dans la course à la présidence, tout l’édifice sur lequel le plan de révolution de couleur du MDC avait été prévu s’est effondré. Si les élections avaient été truquées, le parti de Mugabe aurait fait route vers la victoire. En lieu et place, le Zanu-PF perdait du terrain. La marge séparant les deux partis, toutefois, était mince, révélant que le soutien de l’opposition était limité. Du fait que Tsvangirai était incapable de déclencher un soutien décisif, en dépit de l’intervention massive de l’Occident contre Mugabe dans ces élections, l’opposition avait besoin de grappiller du pouvoir sans avoir à compter sur les incertitudes d’une nouvelle élection d’après ballottage. Elle décida de s’inspirer des pratiques de ses patrons américains et britanniques en inventant un prétexte pour une intervention militaire du même tonneau que la fiction des AMD utilisée comme fondement de l’intervention anglo-américaine en Irak. Des forces extérieures, de préférence celles de l’ancien colonisateur britannique, dont les sociétés ont toujours d’importants intérêts dans le pays, seraient appelées à intervenir militairement pour éviter un génocide imminent et, dans ce processus, installer le MDC en tant que nouveau gouvernement.
Voici un bon mois, le secrétaire général du MDC, Tendai Biti, invita ses « frères et sœurs à travers l’Afrique à ne pas attendre [de voir] des morts dans les rues de Harare ». « Intervenez maintenant », insistait-il. [2]

Douze jours plus tard, sans qu’il y ait le moindre signe d’une imminence de génocide, Morgan Tsvangirai appela l’Occident à lancer une intervention humanitaire. [3] Le lendemain, des ecclésiastiques mirent leur propre mise en garde dans la balance : « Si rien n’est entrepris pour tirer le peuple du Zimbabwe de sa situation, nous assisterons bientôt à un génocide similaire à ceux qu’ont connu le Kenya, le Rwanda, le Burundi et d’autres points chauds de l’Afrique et d’ailleurs. » [4] Le surlendemain, le porte-parole du MDC-T (la faction du parti dirigée par Morgan Tsvangirai), Nelson Chamisa, lança une mise en garde disant : « Si rien n’est fait dans les quelques prochains jours, ce pays va se muer en zone de génocide. » [5] C’était il y a plus de trois semaines. Quinze jours plus tard et toujours sans menace imminente de génocide en vue, Biti formula une fois de plus l’alerte au génocide, appelant les voisins du Zimbabwe à écarter Mugabe du pouvoir « avant que ne se mettent à couler des rivières pleines de cadavres, comme ce fut le cas au Rwanda ». [6]

Il est vrai qu’il y a eu au Zimbabwe des violences motivées par la politique, mais elles se sont produites dans les deux camps, elles étaient politiques et non ethniques et le nombre de victimes qu’elles ont engendrées n’approche en rien ce qu’on pourrait qualifier, même de loin, de génocide.

Les enjeux, dans le sillage des élections, sont importants. Des violences ont fait leur apparition, émanant de certains partisans du Zanu-PF, parce qu’ils craignent la perte de ce qu’ils ont gagné par le biais de leurs luttes révolutionnaires et il ne fait pas de doute qu’un gouvernement MDC ne serait que trop heureux de retarder le projet de libération nationale. Prétendre que les élections ne furent ni libres ni honnêtes n’a fait qu’accroître l’amertume des partisans du Zanu-PF au vu des faibles performances de leur parti lors de ces mêmes élections. Jabulami Sibanda, président de l’Association zimbabwéenne des vétérans de la guerre de libération nationale, a critiqué les élections parce qu’on les avait organisées « lorsque les gens étaient poussés, par la faim et par les sanctions illégales, à se conduire d’une façon qui aurait pu être différente ». [7] Et le Zanu-PF lui-même a remis en question le déroulement correct des élections en faisant remarquer :
- les ONG qui distribuaient de la nourriture ont menacé de supprimer l’aide alimentaire si le Zanu-PF remportait les élections ;
- les sanctions, qui seront levées si le Zanu-PF est évincé, équivalent à un chantage de la part de l’Occident ;
- les campagnes du MDC-T et de l’ancien membre du Zanu-PF Simba Makoni ont été financées par des gouvernements et sociétés de l’étranger ;
- les stations de radio hostiles au Zanu-PF et financées par l’Occident, y compris Radio SW Africa (financée par le département d’État américain) et le Studio 7 de Voice of America ont multiplié leurs émissions durant la période électorale ;
- les militants du MDC ont joué un rôle d’éducateurs électoraux travaillant pour le Réseau zimbabwéen de soutien électoral financé par le gouvernement américain et ils ont utilisé leur position afin de promouvoir l’opposition sous le couvert d’expliquer les procédures électorales. [8]

Il ne fait pas de doute qu’il y a eu des ingérences occidentales massives, dans ces élections. Durant la campagne électorale, le Premier ministre britannique Gordon Brown informa la Law Society (= le barreau) britannique que le financement gouvernemental d’organisations de la société civile zimbabwéenne hostiles au gouvernement de Mugabe avait été augmenté. [9] Le 14 mai 2007, l’Australie annonçait qu’elle allait dépenser 18 millions de dollars à soutenir des critiques contre Mugabe, dont deux tiers censés être dépensés dans la période précédant les élections. [10] Et ceci n’inclut pas encore les fonds bien plus considérables que les adversaires de Mugabe ont reçus des États-Unis, d’autres gouvernements occidentaux, de fondations de sociétés et de richissimes individus.

L’ingérence occidentale a fait de la période post-électorale ce que Sibanda décrit avec à-propos comme une « bataille entre les révolutionnaires et les contre-révolutionnaires : le peuple zimbabwéen, représenté par le président Mugabe, et les intérêts étrangers [représentés] par le MDC ». [11] Dans de telles conditions, et en considérant particulièrement le fait que les jeunes militants du MDC sont connus pour recourir à la violence en vue de provoquer la police et tirent ensuite parti des ripostes de la police pour décrire le gouvernement comme autoritaire et répressif, un certain degré de violence politique est inévitable. Mais cette violence échappe-t-elle à tout contrôle ? Et est-elle unilatérale ?

Une documentation sur les violences exercées contre les partisans du MDC a été collectée par l’ambassade des États-Unis à Harare, qui est très partiale et qui a tout intérêt à discréditer le Zanu-PF afin de propulser ses pions du MDC au pouvoir. Human Rights Watch (HRW), dominé par d’anciens membres de l’establishment de la politique étrangère américaine, a également été impliqué. Mais même HRW reconnaît que la violence n’est pas le monopole des partisans du Zanu-PF. « Des témoins oculaires ont dit à Human Rights Watch que (…) des partisans du MDC avaient brûlé des maisons de partisans et de responsables du Zanu-PF. » [12]

Louise Arbour, le haut-commissaire des Nations unies aux droits de l’homme et qui, dans de précédentes affaires, a invariablement pris fait et cause pour les États-Unis et la Grande-Bretagne, note que les informations qu’elle a reçues « suggèrent un modèle naissant de violence politique », laquelle n’est pas exclusivement imputable aux partisans du Zanu-PF. [13] Kingsley Mamabolo, un haut fonctionnaire sud-africain qui a dirigé l’équipe l’observateurs dans la région pour les élections du 29 mars, est d’accord pour dire que la violence « a lieu dans les deux camps », comme l’affirment d’ailleurs les organisations des droits de l’homme et les groupes de médecins en place à Harare et dont la plupart sont financés par des sources occidentales. [14] Paul Themba Nyathi, un juriste en droits civiques et membre du MDC, dit que « les partisans de Tsvangirai semblent vouloir se convaincre qu’ils peuvent remporter les élections zen battant les gens et en recourant aux méthodes les plus musclées d’intimidation ». La chose a largement échappé à l’attention des médias, ajoute-t-il, « parce que le gros enjeu consiste toujours à débarrasser le pays de Mugabe ». [15] Le 9 mai, la police a arrêté 58 militants de l’opposition soupçonnés d’avoir bouté le feu aux maisons des membres du Zanu-PF. Le 14 mai, elle a également arrêté 50 militants du Zanu-PF.

Alors qu’on présente souvent Mugabe sous les traits d’un monstre incitant des hommes de main à tabasser les partisans de l’opposition (mais, nous le verrons un peu plus loin, ce sont en réalité les dirigeants de l’opposition qui ont incité leurs partisans à recourir à la violence), il s’est pourtant exprimé contre la violence. Le 17 mai, il déclara à la population : « Une telle violence est inutile et doit cesser immédiatement. » Et d’ajouter : « Le soutien découle de la persuasion et non du recours au pugilat. Un véritable soutien au parti ne peut s’obtenir par la coercition ou la violence. » [16] En même temps, le Zanu-PF a proposé la mise sur pied d’une commission mixte composée de membres du Zanu-PF et du MDC afin d’enquêter sur la violence politique. Le représentant du Zanu-PF, Patrick Chinamasa, a invité le MDC-T à constituer une équipe mixte « afin d’enquêter sur la violence, de façon à ne pas conclure par de fausses allégations ». Le porte-parole du MDC-T, Nelson Chamisa, n’a pas exprimé d’objection, « pour autant qu’il y ait un réel engagement entre les partis ». [17]

En dépit de cette évolution, il est improbable que cessent les appels en faveur d’une intervention militaire. L’été dernier, l’archevêque Pius Ncube avait invité la Grande-Bretagne à débarquer au Zimbabwe. « Je pense qu’il est justifié pour la Grande-Bretagne de lancer un raid sur le Zimbabwe et de destituer Mugabe », avait-il dit. « Nous devrions le faire nous-mêmes, mais il y a trop de crainte. Je suis prêt à diriger les gens, les armes à la main, mais les gens, eux, ne sont pas prêts. » [18]
L’ancien commandant en chef de l’armée britannique, le général Lord Charles Guthrie, a révélé que le gouvernement britannique avait insisté auprès de lui à plusieurs reprises pour qu’il envisage d’envahir le Zimbabwe. Guthrie déclare qu’il avait déconseillé l’invasion en prévenant qu’une intervention militaire allait retomber sur le dos de la Grande-Bretagne. [19] Mais cela n’a pas arrêté les hommes politiques de continuer à insister en faveur d’une attaque militaire. En novembre dernier, le chef d’état-major de Tony Blair durant dix ans, Jonathan Powell, a présenté dans un article du Guardian des arguments en faveur d’une intervention militaire britannique sur base humanitaire. Dans l’article, Powell défend les interventions en Yougoslavie et en Irak et prône également une invasion britannique du Zimbabwe. « Cela revient-il à dire que tout ce qu’il nous faut faire, c’est attendre alors que le peuple [de Mugabe] souffre ? » [20] Si Powell était réellement inquiet à propos des souffrances du peuple du Zimbabwe, il insisterait pour que soient levées les sanctions, la principale cause de souffrance des Zimbabwéens.

Basildon Peta, un journaliste de l’opposition, défend également la cause de l’intervention occidentale. « La philosophie prétendant que les États africains devraient prendre la direction au Zimbabwe est vouée à la faillite », assure-t-il. « La plupart de ces entités ne pourraient survivre sans subsides de l’Occident. Nous, les Zimbabwéens, nous nous sommes réconciliés avec le fait que nos voisins africains ne feront rien pour nous au moment où nous en avons besoin. En désespoir de cause, il nous faut nous tourner vers nos anciens colonisateurs pour recevoir de l’aide. » [21]

Le MDC se prétend le parti du changement démocratique, s’appuyant sur les principes de non-violence de Gandhi et de King, mais son comportement dément fortement ses prétentions. À peine le parti avait-il été fondé, avec la Grande-Bretagne dans les rôles de mère, de père et de sage-femme, qu’il lançait des menaces de violence politique. « Ce que nous aimerions dire à Mugabe, c’est de s’en aller dans la paix, de grâce », déclarait le dirigeant du parti, Morgan Tsvangirai. « Si vous ne voulez pas vous en aller dans la paix, nous vous chasserons par la violence. » [22]

Lorsque Tsvangirai perdit un vote interne sur la question de boycotter les élections au Sénat ou d’y participer, il prétendit que le chef du parti n’était pas lié à la décision de la majorité. Il s’ensuivit que les références non violentes du parti furent aussi bidon que ses principes démocratiques. Une guerre interne éclata entre les deux factions, avec tabassages, vols de véhicules à main armée, arrachage d’affiches électorales dans les rues, sans parler du directeur de la sécurité du parti, qui fut balancé dans une cage d’escalier. [23]

Le chef de la faction alternative du MDC, Arthur Mutambara, est également disposé à recourir à la violence pour atteindre ses buts politiques. « Je vais chasser Robert Mugabe, je vous le promets, avec tous les moyens dont je dispose », a-t-il déclaré à ses partisans. « Nous utiliserons tous les moyens sur lesquels nous pourrons mettre la main pour déloger ce régime. Nous n’allons pas nous en tenir à la moindre règle – le ciel sera la limite. » [24] Si Mutambara avait été le chef d’un groupe d’opposition hostile à un allié britannique ou américain, il se serait à coup sûr retrouvé sur la liste officielle, américaine et européenne, des terroristes.

L’Église catholique romaine n’est pas non plus adversaire de la violence, comme on l’a déjà vu avec le désir de l’ex-archevêque Pius Ncube de diriger le peuple, toutes armes dehors. « Dans un message de Pâques [2007] épinglé aux valves des églises de tout le pays, les évêques de l’Église catholique romaine du Zimbabwe ont invité instamment le président Robert G. Mugabe à démissionner ou à affronter une ‘révolte ouverte’. » [25]

Ncube méprise les Zimbabwéens en les traitant de lâches. « L’idée de mourir pour son pays avait quelque chose d’estimable, dans les pays occidentaux. Nous n’avons pas saisi l’idée de sacrifier sa vie. Les gens sont des lâches. J’espérais que les hommes politiques le feraient mais il semble qu’ils n’ont aucune conviction. Nous devons harceler sans arrêt le gouvernement. Les Zimbabwéens sont quelque peu léthargiques et nous nous retrouvons coincés avec notre froc baissé. » [26] Les Zimbabwéens ne sont certainement pas des lâches. Nombreux sont ceux qui ont combattu dans la guerre de libération du Zimbabwe contre le pouvoir colonial britannique et contre l’apartheid rhodésien. Il est très compréhensible qu’ils ne soient pas du tout intéressés de se ranger derrière Ncube et d’autres qui mènent la charge en vue de restituer à la Grande-Bretagne son ancienne position de domination au Zimbabwe.
Finalement, il conviendrait de remarquer que le porte-parole du MDC-T, Nelson Chamisa, dont le collègue Tendai Biti criait au loup à propos de l’imminence d’un génocide un peu plus d’une semaine plus tard, avait lancé une mise en garde, trois jours avant les élections, en disant que, si le Zanu-PF était victorieux, le Kenya n’allait pas tarder à ressembler à un terrain de pique-nique. [27]

Le gouvernement du Zimbabwe a été infiniment plus laxiste dans sa tolérance de la dissension violente que ne le seraient les gouvernements européens. Aux États-Unis ou en Grande-Bretagne, un dirigeant politique menaçant de recourir à la violence pour chasser le gouvernement, réclamant une intervention militaire et une aide économique de l’étranger et acceptant des subsides en provenance de puissances étrangères hostiles, serait catalogué de terroriste, de traître et serait jeté en prison. On ne sera donc pas surpris si certains réclament instamment que le gouvernement adopte une ligne plus dure. Les Avocats zimbabwéens pour la justice ont harcelé le gouvernement pour qu’il proclame l’état d’urgence. « Le Zimbabwe est en guerre avec des éléments étrangers qui se servent de marionnettes locales », affirme l’avocat Martin Dinha, principal responsable de l’organisation. « Les pays occidentaux sont connus pour alimenter la violence, la guerre civile et la contestation. » Le gouvernement, dit encore Dinha, devrait « considérer la possibilité de déclarer l’état d’urgence afin de réprimer les troubles ». [28]

Manifestement, avec le soutien massif des gouvernements occidentaux, de leurs fondations d’entreprises et de leurs milliardaires, l’opposition a l’intention de prendre le pouvoir afin de supprimer les mesures économiques nationalistes du Zanu-PF et elle ne rechigne pas à recourir à la violence ou au mensonge pour mener à bien ses objectifs de collaboration avec l’étranger et de trahison. Tsvangirai, Biti, Chamisa et leurs alliés de la société civile sont disposés à utiliser un mensonge aussi énorme que les fausses affirmations de leurs patrons anglo-américains à propos des ADM et ce, dans le même but : justifier une intervention militaire afin d’installer fermement l’Occident au pouvoir. Si le Zanu-PF a recouru à la violence, c’est précisément dans la lutte contre l’oppression. Quand l’opposition a menacé de recourir à la violence – et l’a fait –, cela a été dans la poursuite d’un agenda établi sur mesure par les élites – et à l’aune de leurs intérêts – économiques occidentales. Il n’y a pas de génocide en vue au Zimbabwe. Il n’y a qu’une menace d’intervention militaire occidentale dont la justification réside dans un mensonge concocté par les gens de la cinquième colonne se soumettant aux quatre volontés de leurs maîtres.

{{Stephen Gowans}}

NOTES

_ 1. The Guardian (GB), 28 mars 2008.
_ 2. The Independent (GB), 9 avril 2008.
_ 3. The Times (Londres), dans The Ottawa Citizen, 22 avril 2008.
_ 4. Evangelical Fellowship of Zimbabwe, the Zimbabwe Catholic Bishop’s Conference and the Zimbabwe Council of Churches (Assoc. Évangélique du Z., la Conférence épiscopale catholique du Z., et le Conseil des Églises du Z.), The Independent (GB), 23 avril 2008.
_ 5. The New York Times, 26 avril 2008.
_ 6. The Washington Post, 16 mai 2008.
_ 7. TalkZimbabwe.com, 4 avril 2008.
_ 8. The Herald (Zimbabwe), 3 mai 2008.
_ 9. The New African, avril 2008.
_ 10. Reuters, 14 mai 2007.
_ 11. The Herald (Zimbabwe), 2 avril 2008.
_ 12. Human Rights Watch, 25 avril 2008.
_ 13. The New York Times, 28 avril 2008.
_ 14. Ibidem, 10 mai 2008.
_ 15. TalkZimbabwe.com, 28 avril 2008.
_ 16. Sunday Mail (Zimbabwe), 18 mai 2008.
_ 17. The Herald (Zimbabwe), 20 mai 2008.
_ 18. The Sunday Times (GB), 1er juillet 2007.
_ 19. AFP, 21 novembre 2007.
_ 20. The Guardian (GB), 18 novembre 2007.
_ 21. The Independent (GB), 20 septembre 2007.
_ 22. BBC, 30 septembre 2000.
_ 23. The New York Times, 5 mai 2007.
_ 24. Times Online, 5 mars 2006.
_ 25. The New York Times, 9 avril 2007.
_ 26. The Guardian (GB), 2 avril 2007.
_ 27. The Herald (Zimbabwe), 27 mars 2008.
_ 28. TalkZimbabwe.com, 15 mai 2008.

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