Son séjour à Matouba (Guadeloupe), en 1859, lui inspire « Nuit des tropiques »
Louis Gottschalk est né en 1829 à la Nouvelle Orléans vendue par la France aux Etats Unis vingt ans plus tôt. Une ville cosmopolite où on parle anglais, espagnol mais surtout français et créole. Son père est un homme d’affaires juif espagnol et sa mère une blanche de Saint-Domingue. L’enfant fait montre d’une grande précocité musicale, il est envoyé en France à l’âge de treize ans. Il est avec le jeune Camille Saint-Saëns (7 ans), l’élève de Stamaty et Chopin lui prédit un bel avenir. Dés 1849, Gottschalk connait la gloire en tant que pianiste virtuose et compositeur.
Certains discutent ses qualités de compositeur, peut-être composait-il aussi des morceaux « alimentaires », mais Berlioz dit du pianiste : « Gottschalk fait partie du petit nombre de ceux qui possèdent tous les différents éléments d’un pianiste achevé, toutes les facultés qui l’entourent d’un prestige irrésistible et lui confèrent un pouvoir souverain. »
De retour en Louisiane en 1853, il choisit de reprendre la route et il parcourt la Caraïbe. En 1859, on trouve trace de son passage en Guadeloupe. Onze ans après l’abolition de l’esclavage, cinq ans après l’arrivée des premiers Indiens, il séjourne à Matouba et le lieu lui inspire une symphonie romantique intitulée Nuit des Tropiques jouée l’année suivante à Cuba. (https://www.youtube.com/watch?v=MbAat8yhio4)
Gottschalk est le premier compositeur de musique d’orchestre à avoir créé des morceaux inspirés de la musique autochtone des Amériques. Les titres de ses pièces en témoignent comme Bamboula, La Savane, le Mancenillier, La fête créole, Le Bananier.
Marie-Noëlle Recoque Desfontaines