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MACAO : DE L’ALIENATION A LA QUETE IDENTITAIRE

Marie-Noëlle RECOQUE DESFONTAINES
MACAO : DE L’ALIENATION  A  LA  QUETE  IDENTITAIRE

Liao Zixin grandit au Laos qu’elle quitte en 1976 pour s’installer à Macao. Critique, essayiste, romancière, elle écrit Les hallucinations d’Ao Ge (Chine en poche, 57 pages), en 1999, l’année où Macao est restitué à la Chine après plus de quatre siècles de présence portugaise.

Ao Ge, le personnage principal est macanais sang mêlé de Portugais, Malais et Chinois. Il a le type asiatique mais s’enorgueillit d’un nez haut et droit. Le grand-père d’Ao Ge était un Portugais et sa grand-mère une Chinoise embauchée comme servante chez sa femme. Le père d’Ao Ge épousa par la force des choses une femme métissée comme lui. Ensemble, ils eurent cinq enfants parmi lesquels, seul Ao Ge hérita d’un faciès asiatique : sa blessure. A l’école, il subit quolibets et vexations de la part de ceux ayant des traits européens. Il en voulut à sa grand-mère chinoise jugée responsable de cette infortune. S’avisant d’être pourvu d’un nez pointu, sa fierté, il se mit à marcher le nez levé au ciel « hissé comme un porte-drapeau », l’air de dire : « Vous l’avez vu mon nez ? Pas écrasé, pas épaté ! Je suis comme vous, un descendant de Portugais. » Le personnage s’interroge sur son identité culturelle : est-il malais, chinois, portugais ?

Dans les années 70, des Chinois émigrés se font brocarder notamment en raison de leur langue, un « cantonais de la cambrousse » et pire encore parfois le pantonghua, ou mandarin, la langue officielle de la république de Chine. Mais la roue de l’Hstoire tourne et dans les années 90, il est de bon ton d’apprendre et de parler cette langue chinoise  jusqu’alors  tant méprisée. Bientôt Macao redeviendra chinois et ceux qu’on appelle les « indigènes portugais » comme Ao Ge devront désormais s’affirmer en tant que Chinois. Ce qui n’est pas simple quand depuis toujours on a renié cette partie de soi-même. Alors le héros se souvient de sa grand-mère si affectueuse mais qu’il a repoussée. Il s’interroge, va-t-il comme d’autres prendre le chemin de l’exil ? Il décide de rester à Macao et il lui arrive encore de se demander : « Qui eut pensé que je pourrais aussi aimer ce lieu grouillant de Chinois ? »

Marie-Noëlle Recoque Desfontaines

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