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Madagascar, l'invraisemblable désastre économique

Madagascar, l'invraisemblable désastre économique
La grande île africaine est le seul pays au monde où le niveau de vie a reculé depuis 1960. La présidentielle de novembre prochain a peu de chances de changer la donne.

Un désastre énigmatique. Madagascar, où une élection présidentielle se tiendra le 24 novembre prochain, est le seul pays au monde où le revenu par habitant  a reculé en dollars constants (et de 30 %, qui plus est) depuis 1960, l'année de son indépendance. Il ne dépasse pas 400 dollars aujourd'hui, à cinq places du pays le plus pauvre du monde. Les trois quarts de ses 25 millions d'habitants vivent sous le seuil de pauvreté. 

Autre indice de sous-développement, Madagascar connaît des épisodes récurrents... de peste, maladie éradiquée dans le reste du monde depuis un demi-siècle.

Des atouts gaspillés

Un gâchis hallucinant quand on sait que les terres de la quatrième île de la planète sont un « rêve d'agronome », selon les mots d'un expert. Ses plages et paysages ont aussi de quoi séduire les touristes, et ses réserves de nickel, cobalt ou d'or les entreprises minières. 

Autre atout, Madagascar n'est pas déchirée par les tensions interethniques, sources de sous-développement ailleurs. Et connaissait peu de violence susceptible d'effaroucher les investisseurs jusqu'à récemment - une campagne « Aok'Zay » (ça suffit) a été lancée en réaction à la montée des cambriolages et agressions sur les réseaux sociaux... auxquels sont connectés une infime minorité de Malgaches.

 

Le fantôme des crises politiques

Madagascar connaît d'ailleurs des épisodes de croissance encourageants, (+5 % enregistrés l'an dernier), une croissance financée par de vastes investissements publics. Le Fonds monétaire international, qui a présidé en 2016 à la mise en place d'un programme de réformes adossé à une Facilité élargie de crédit (FEC), attend +5,3 % cette année, si aucun cyclone ne vient ravager les plantations de vanille, comme celui d'il y a un an, qui avait provoqué la multiplication du prix par dix (à 600 euros le kilo). 

Madagascar, qui pèse pour 80 % de la production mondiale dépend beaucoup de l'exportation de cette épice, la plus chère du monde derrière le safran. Le chef de l'Etat malgache, Hery Rajaonarimampianina, se targue aussi d'avoir obtenu il y a un an 6,4 milliards de dollars de  promesses des bailleurs de fonds internationaux.

Vidéo - Madagascar, l'invraisemblable désastre économique

Mais depuis des décennies, les épisodes de croissance sont régulièrement annulés par une crise politique, au rythme d'environ une toutes les six ans depuis 1991. La dernière, en 2009, a vu le pays ostracisé par la communauté internationale. Une fatalité qui n'a rien de fortuit, selon les chercheurs du centre Développpement institutions et mondialisation (DIAL) Mireille Razafindrakoto, François Roubaud et Jean-Michel Wachsberger, auteurs de l'ouvrage  « L'énigme et le paradoxe » paru récemment.

Rapine

Ils estiment que dans une économie « de rapine », avec des rentes faciles à prélever sur les ressources naturelles ou l'aide extérieure, tout décollage économique suscite des jalousies au sein des clans d'une « hyper-élite de dix mille personnes » peu intéressées à simplement « faire grossir et répartir le gâteau ». 

Des jalousies conduisant régulièrement à des tentatives de renversement du pouvoir. Selon eux, la faiblesse des corps intermédiaires et des institutions (le pays figure au 155e rang mondial sur 180 en matière de perception de la corruption) et la paupérisation de la classe moyenne ne permettent pas de sortir de ce cercle vicieux. De quoi douter d'une amélioration substantielle de la situation après l'élection de novembre.

 

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