« Cuisiner, ce n’est pas qu’une recette appliquée à la lettre. C’est de l’émotion que je mets dans un plat qui peut raconter une histoire. Je suis convaincue que quand on cuisine avec beaucoup d’amour et de pensées positives, le résultat est comestible.» Cet amour pour la cuisine, Malika Kallichurn le démontre à travers ses livres de recettes, publiés depuis 2009.
La réalisatrice-présentatrice de l’émission télévisée J’ai faim veut donner l’envie aux Mauriciens de cuisiner avec des aliments disponibles à domicile. C’est par hasard que cette fille d’une famille de la classe moyenne vivant à New-Grove découvre le Home Economics. Dans cette classe, elle réalise que la matière va au-delà du savoir cuisiner kreol. Elle découvre la cuisine de ses amies issues de milieux très différents du sien.
A la fin d’un stage à l’hôtel Touessrok, Malika Kallichurn se découvre un réel amour pour la cuisine. Une de ses amies et elle sont complimentées pour leur exécution d’un soufflé par feu le chef Nastili Nallam. Et Malika se dit qu’elle a peut-être la flamme. A l’issue de sa Form VI, elle effectue de petits boulots à droite et à gauche jusqu’à être recrutée comme assistante à la réalisation à la Mauritius Broadcasting Corporation (MBC). Si son emploi lui plaît, elle se sent néanmoins incomplète. Elle décide alors de mettre son énergie au service de l’écriture d’un livre qu’elle intitule Cuisine végétarienne de l’Ile Maurice...
Et si cela ne marchait pas ? Mais bien vite, Malika Kallichurn rejette l’idée et fonce, écrivant les recettes sorties de son imagination, cuisinant les plats et les faisant valider par le chef Nallam. Ce premier livre rencontre un franc succès. «Quand on met son coeur à réaliser quelque chose, on trouve toujours un chemin.» Elle enchaîne avec l’écriture d’un livre de recettes,
La santé à table – comment vivre avec son diabète, incitant les diabétiques à manger sainement avec des aliments qu’ils ont à la maison. Recettes qu’elle fait cette fois valider par le cardiologue Sunil Gunness et la diététicienne Rosida Dookhun.
Après cinq ans de silence, elle décide de dépoussiérer les recettes qui tombent dans l’oubli en interrogeant les vieilles dames des régions rurales qui excellent en cuisine. Ainsi prend forme Manze lontan. En 2009, Malika Kallichurn revient avec Cuisine sinomauricienne, plats chinois simples mais dont bon nombre de Mauriciens ignorent le contenu exact.
Pour ne pas laisser son talent se perdre, en 2010, la direction de la MBC l’encourage à concevoir une émission de télévision hebdomadaire de 26 minutes sur la cuisine, qu’elle anime, dans un premier temps, avec Axelle Guidroz et qu’elle poursuit en solo par la suite. J’ai faim. Pour inciter les femmes actives à mitonner des plats à partir du contenu de leur réfrigérateur. Les remarques constructives l’encouragent à se dépasser.
Son dernier livre, intitulé Végétarien au jour le jour ou une version plus moderne du végétarisme, a été mis en vente en librairie sans tambour, ni trompette en décembre. Pour Malika Kallichurn, manger est source de bonheur et de bien-être. Son rêve : avoir sa propre école de cuisine. Et elle y travaille. Sérieusement.
Marie-Annick SAVRIPÈNE