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MANIPULATIONS À VITESSES MULTIPLES

MANIPULATIONS À VITESSES MULTIPLES

{{A Claude CAYOL

livré à la curée de molosses à visage humain
_ je dédie la première strophe de Sèpan
_ un poème composé en 1987

_ An sèpan sé an sèpan
_ lapo’y abo blan lapo’y abo nwè
_ an sèpan sé an sèpan}}

L’incident qui a eu lieu, le 14 décembre 2009, à l’Hôtel de la Région, a été honteusement exploité par de « belles âmes » toutes couleurs de peaux confondues… Au point de départ de cet incident, une parole du conseiller régional, Claude CAYOL… Pour comprendre, replaçons cette-tempête-dedans-un-verre-d’eau dans le contexte d’une véritable campagne de manipulations programmées

{{Première manipulation}}

Fin octobre dernier, sous la houlette de professeurs du syndicat SNES, un groupe de lycéens au préalable conditionnés par ces derniers qui se gardent bien de leur exposer impartialement les points de vue des deux parties (le Conseil Régional d’une part, la municipalité de Fort-de-France, de l’autre) concernant le dossier du lycée Schœlcher, un groupe de lycéens donc dans cette excitation que génèrent souvent les foules juvéniles, envahit le hall de la Région. Une délégation d’élèves est reçue, deux heures durant, par Jean-Claude SOUMBO, le chargé des affaires lycéennes à la Région,

Le Président de la Région, Alfred MARIE-JEANNE, quittant son bureau, descend dialoguer avec ces jeunes quand un professeur (non martiniquais) spécialiste de la provocation (entre autres, sur son site) insolemment interpelle le Président, le sommant en quelque sorte de rencontrer le maire de Fort-de-France pour régler l’affaire du lycée Schœlcher….A cette interpellation pour le moins incongrue, le Président du Conseil Régional répond en une colère justifiée à cet individu qui outrepassait son rôle d’enseignant.

{{Deuxième manipulation}}

Ce qui s’est passé, lundi 14 décembre 2009, à l’Hôtel de la Région, c’est le deuxième épisode de cette campagne de manipulation dont de jeunes élèves (souvent mineurs) du lycée Schœlcher sont les involontaires voire innocentes victimes… On peut même parler à ce propos de véritables « détournements de mineurs » actionnés par un groupuscule d’enseignants dont il se trouve que parmi les (trois) meneurs, deux sont des non-Martiniquais ayant la peau blanche.

J’étais sur place ce jour-là parmi ceux venus s’opposer à l’envahissement de l’hémicycle du Conseil Régional où était, ce jour-là, prévue la tenue d’une séance plénière consacrée à l’examen du prochain budget.

Ce projet d’invasion planifié par un quarteron d‘enseignants avec à leur tête deux non-Martiniquais et dont le gros de la troupe était constitué d’une cinquantaine de lycéens, a échoué suite aux barrages humains installés devant les ascenseurs menant aux étages.

Le Président de la Région accepte qu’une délégation d’élèves, de professeurs accède à l’hémicycle ; le porte-parole des lycéens s’exprime correctement pendant une dizaine de minutes ; le Président MARIE-JEANNE lui fait part de son désaccord calmement et fermement.

Resté dans le hall pour tenter de raisonner les jeunes manifestants, Claude CAYOL est interviewé par des journalistes. L’homme dit son écœurement de voir de jeunes Martiniquais, élèves du lycée Schœlcher (parmi eux, deux de ses petites-filles, mineures, embarquées dans cette aventure sans l’autorisation de leurs parents) manipulés par des enseignants entraînant leurs élèves dans des chemins sans rapport avec celui de la mission d’éducateur qui leur est dévolue.

Face aux sourires narquois de ces enseignants non martiniquais, CAYOL ne faisant pas, il est vrai, preuve de charité chrétienne, pointant du doigt, ces deux enseignants fustige la conduite de « ces Blancs (1) qui sentent mauvais et qui sont mal habillés»

(N’étant pas à portée de nez, j’avoue ignorer si ces Blancs-là sentaient mauvais ; mal habillés, on peut considérer qu’ils l’étaient dans la mesure où, peut-être voulant faire jeunes, ils n’avaient pas la tenue vestimentaire et capillaire qu’on est en droit d’attendre de professeurs)

Dès 13 heures, sur radio et télévision, les propos de CAYOl sont surmédiatisés. Il s’ensuit un véritable lancer d’armes de destruction (psychologique) massive actionné par les partisans de l’article 73.

* L’UMP, par la voix de ses porte parole, J.C Granier et l’inénarrable Chantal Maignan, qui, emportés par leur haine du MIM, font de CAYOL un militant du MIM (2) ; ils accusent celui-ci « d’exprimer publiquement le racisme puant qui est le socle de leur misérable idéologie »

* Le MAP «condamne fermement les propos racistes et xénophobes tenus par Claude Cayol »

* Le PPM fait de même : son secrétaire-adjoint, Alain Alfred, déclare que « ces propos portant atteinte à la dignité humaine rappellent étrangement ceux tenus sous d’autres cieux par certains membres de l’échiquier politique français »

* LE FMP «dénonce et condamne la violence et le racisme des indépendantistes et de leurs alliés »

* LE MLP, lui, jouant cartes sur table, déclare « ce discours [de Cayol] montre bien que le 74 qui nous est proposé, n’est pas exempt d’arrière-pensées qui font hélas le lit du fascisme et du racisme »

Il est même un chanteur, Harry Diboula, qui, dans le France-Antilles du 17.12.09, se déchaîne : « les propos racistes de M. Cayol sont intolérables» Et lyrique, nostrom d’ajouter : « notre société si fragile n’a pas besoin que l’on souffle sur les braises d’un feu raciste qui devrait être éteint depuis si longtemps.» Et, pitoyable, l’artiste montrant le bout de son nez politique, cherchant à justifier le projet d’invasion des jeunes lycéens, écrit « Le conseil régional est-il un Palais royal capétien gardé bien au-dessus des besoins et des espérances de la population ? Sommes-nous dans une dictature bananière et irons-nous bientôt vers l’interdiction de manifestations populaires et pourquoi pas l’interdiction pure et simple des syndicats ?»

En vérité, dlo dépasé farin ! Tous ces gens-là, avant de braire, auraient dû bien écouter ce que Claude Cayol a dit. S’il avait déclaré « LES Blancs sentent mauvais, ils sont mal habillés », un tel propos à juste titre, serait à dénoncer comme propos raciste, et leur auteur devrait être condamné.
Mais depuis quand deux Blancs, en l’occurrence ces deux enseignants dont Cayol a dénoncé leur (éventuelle) mauvaise odeur et tenue, depuis quand ces deux individus représenteraient-ils l’ensemble des Blancs résidant en Martinique, au point qu’il suffirait de dire que ces deux-là sentent pour que ce propos les visant stigmatise la « race » blanche dans son intégralité ?

Il y a en Martinique des gens qui cherchent à semer en nous les germes d’une mauvaise conscience autodestructrice, d’autant plus autodestructrice que cette mauvaise conscience en gestation vise à ce que nous fassions, en l’occurrence, nôtre la mauvaise conscience des vrais racistes et de leurs affidés.

{{Daniel Boukman,}} écrivain martiniquais

(1) Dans notre parler martiniquais, ces gens-là sont le plus souvent désignés par le terme de « Blancs » mais cette appellation ne renvoie pas à une réalité « racialisée » Ceux que nous nommons les Békés (dont la peau elle aussi est de couleur blanche) ne sont pas traditionnellement rangés sous le vocable de « Blancs »

(2) Claude Cayol n’est pas membre du MIM, mais du RDM

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