L'autre dimanche matin, un élu politique est convié à une émission de deux heures sur une radio privée de grande écoute (oui, "radio privée" car seul MARTINIQUE 1è est une "radio publique" jusqu'à preuve du contraire et sa télé l'est également, ce qui explique qu'elle soit la seule à pouvoir nous faire payer une redevance). Rien que de très normal et de très habituel qu'une telle invitation dans un pays où il ne se passe pas grand chose et où les radios doivent bien combler leurs tranches horaires, diront les mauvais esprits. Soit...
Sauf que nos chers journalistes de ladite radio se croient obligés d'inviter aussi un sociologue ou du moins quelqu'un qui s'autoproclame tel en toute impunité depuis des décennies. Et nostre homme de pérorer, de se lancer dans de grandes phrases creuses et d'asséner des jugements péremptoires ! Or, non seulement notre Grand Sociologue Radiophonique ne possède en tout et pour tout qu'une moitié de licence de sociologie, il n'a, en outre, jamais publié un seul livre de sociologie de sa vie !!!
La Martinique vit donc dans l'imposture intellectuelle la plus totale, cela avec la complicité de journalistes fainéants ou incultes eux-mêmes, selon les cas considérés. On voit ainsi occuper les médias de soi-disant historiens qui n'ont jamais publié un seul livre d'histoire et qui parlent haut et fort, donnent des leçons aux gens et s'érigent même parfois (interdit de rire !) en conscience morale. De faux écrivains aussi, hélas, aussi, dont les ouvrages autoédités occupent quasi-militairement les tables de nos librairies, côtoyant donc les œuvres de nos auteurs majeurs que sont Césaire, Zobel, Fanon ou Glissant et empêchant du même coup à ces derniers de trouver leur public.
Mais il y a bien pire : en plus de l'imposture intellectuelle, certains de ces faux intellectuels sont mouillés jusqu'au cou dans des scandales comme celui du CEREGMIA qui a vu la disparition de 12 millions d'euros dans les caisses de notre université. Dans un pays normal, comportant des journalistes sérieux et intègres, de tels voyous en col blanc n'auraient jamais dû avoir accès aux radios et aux télés (et à la presse écrite aussi). Or, ils sont le plus souvent les premiers invités à bavasser sur tout et rien.
En toute impunité..
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