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Maryse Condé ou l'immense solitude de l'écrivain antillais francophone

Maryse Condé ou l'immense solitude de l'écrivain antillais francophone

   Inutile de passer par quatre chemins : 90% des Antillais qui vont sauter de joie comme des cabris qui ont bu de l'eau "frappée" à la nouvelle que Maryse CONDE a obtenu le Prix Nobel alternatif de Littérature n'ont jamais lu un livre de la romancière guadeloupéenne et n'en liront pas à l'avenir.

   Cela n'a absolument rien de nouveau : ni CESAIRE ni SAIN-JOHN PERSE ni FANON ni GLISSANT ni les auteurs de la Créolité n'ont de lectorat local. Leurs œuvres se résument à des citations, toujours les mêmes, répétées ad nauseam, notamment sur ces instruments de crétinisation de masse que sont les réseaux dits sociaux.

   Pour CESAIRE, ça donne : "Quand, mon peuple, sortiras-tu des jours étrangers ?". Ou pour FANON : "Chaque génération doit, dans une relative opacité...". Pour GLISSANT : "Le monde va en créolisation." etc. Citations le plus souvent approximatives ou tronquées qui donnent à celui qui les cite l'illusion qu'il connaît l'œuvre de l'auteur et qui font croire à ses amis internautes qu'il l'a lue.

   Ce serait risible si ce n'était pas tragique.

   On a beaucoup critiqué Maryse CONDE au motif qu'elle aurait "tourné le dos à la Guadeloupe" parce qu'elle est partie vivre le reste de ses jours dans le sud de la France. Le Martiniquais Joseph ZOBEL et l'Haïtien René DEPESTRE avaient déjà suivi le même chemin. GLISSANT, lui, avait arpenté le "Tout-Monde" : Paris, Bâton-Rouge, New-York, Tunis. Mais le plus grand absent fut Frantz FANON qui quitta son île à l'âge de 28 ans (en 1953) pour ne plus jamais y revenir, lâchant au passage cette phrase terrible :

   "Dans ce pays, il y a plus de pantalons que d'hommes !"

   Un journaliste algérien, sur la télévision Al Jazira, faisait, pour sa part, ce constat accablant :

   "Un Israélien lit en moyenne 24 livres par an tandis qu'un Arabe en lit 1 !"

   Profitons-en pour souligner le fait qu'il ne faut pas confondre "Livre" et "Littérature", ce que malheureusement, l'école, les médias et...le Prix Nobel de Littérature nous poussent à croire. Personne ne confond "sport" et "football", même si ce dernier est le "sport-roi". La littérature (et singulièrement le roman) est l'écrit-roi, mais de même qu'il existe le basket, le handball, la natation ou le marathon, à côté de celle-ci, la littérature donc, il y a aussi le livre d'histoire, le livre d'anthropologie, le livre de psychologie, le livre de sociologie, le livre d'économie etc...

   Cet article ne pointe donc absolument pas ceux qui ne lisent pas la littérature, mais bien ceux qui ne lisent pas du tout. Dans les 24 livres que lit annuellement un Israélien, il n'y a pas__loin de là !__que des romans. Invoquer sans cesse son désintérêt pour la littérature afin de justifier le fait qu'on ne lise jamais est donc de la mauvaise foi pure et simple.  Mais bon, réjouissons-nous quand même de ce Nobel, fut-il alternatif, attribué à Maryse CONDE ! Peut-être conduira-t-il certains Guadeloupéens et Martiniquais à se délivrer un peu du petit écran (télé) et du minuscule écran (smartphone).

   Sait-on jamais ?...

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