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Melania ou l'autisme étasunien

Melania ou l'autisme étasunien

   Cet article ne concerne pas directement ce non-événement qu'est le plagiat par Melania TRUMP, la femme de Donald, lors de la convention du Parti républicain, de quelques phrases d'un discours de Michelle OBAMA, prononcé, il y a quelques années, lors d'une convention du Parti démocrate. Toute la presse US__papier, audiovisuelle et en ligne__s'est comme d'habitude jetée dessus pour en faire ses choux gras et évidemment ce public de drogués de la télé et de Facebook qu'est le public étasunien a suivi comme un seul homme. Les Blancs minorant ou minimisant la chose ; les Noirs exultant et l'exagérant.

   Mais au-delà du gros conard facho qu'est Donald TRUMP et de sa poupée Barbie au brushing impeccable, au-delà de Melania et de son plagiat (qui n'est en réalité que celui du rédacteur du discours), il y a dans ce non-événement quelque chose qui, une fois de plus, révèle l'autisme culturel effarant des Etats-Uniens, toutes "races", classes ou sexes confondus. Oui, effarant, il n'y a pas d'autre mot !
   Car si nos chers amis Etasuniens, surtout les journalistes, étaient un peu moins enfermés dans leur "anglo-saxonnitude", blanche ou noire, ils auraient pu rappeler que l'anglais n'est pas la langue maternelle de l'ex-mannequin Melania  KNAVS, devenue tardivement Mme TRUMP. Ils auraient pu enquêter un peu et auraient découvert qu'elle n'a appris cette langue qu'à l'âge adulte. Ceci ne constitue pas une excuse pour son plagiat, mais le sujet de cet article n'est justement pas le plagiat. Poussant leurs investigations un peu plus loin, nos grands journalistes de CNN, FOX NEWS, WASHINGTON POST etc. auraient pu se demander : mais quelle est la langue maternelle de Melania ? Là, ils auraient découvert qu'il existe une langue appelée le slovène, de la famille des langues slaves du sud, parlée par deux millions d'habitants. C'est certes moins que le navajo, mais c'est pas rien non plus.

   Hou la, notre journaleux US commence sérieusement à avoir mal à la tête ! Lui pour qui l'univers se résume à ce qui se passe entre New-York et Los Angeles, un peu Londres, un peu Paris et c'est à peu près tout. Enfin ce qu'il considère comme l'univers "civilisé". Sinon il y a le reste du monde composé de gens bizarres qui s'habillent d'une drôle de manière, jargouinent des idiomes non moins bizarres et se prosternent devant des divinités archi-bizarres. Il ne faut pas se tromper (se "trumper" ?) : le cerveau de l'Etasunien moyen est formaté FOX NEWS. Donc continuons à imaginer un journaliste US désireux d'aller encore plus loin et qui se décide à aller voir de plus près ce qu'est la langue de Melania, le slovène donc. Et là que découvre-t-il ? Que le slovène fonctionne comme le latin dont il a pu apprendre quelques bribes lorsqu'il était à l'école ou à l'université. Latin dont on lui a dit qu'elle était une langue morte, certes au fondement de la civilisation occidentale mais morte quand même, qui n'était plus utilisée que par le minuscule état semi-folklorique du Vatican, centre mondial de la chrétienté.

   A notre futur journaliste, ses professeurs lui ont également assuré qu'il était impossible d'imaginer pouvoir faire revivre le latin car cette langue est trop compliquée avec son système de "cas" et de "déclinaisons" et donc que l'avenir de la planète est dans cet hybride simplifié de saxon et de normand qu'est l'anglais dans lequel, Dieu merci !, l'accusatif, le datif, le locatif et toutes ces vieilleries n'existent point.  Sauf que le slovène est doté de 6 cas exactement comme le latin, qu'il comporte autant de déclinaisons que le latin et qu'il est malgré cela parlé tous les jours dans un, certes petit, pays appelé la Slovénie et que c'est cette langue que Melania a parlé jusqu'à ses 18 ans.

   Le sujet du présent article, on l'aura compris, est le suivant : si les journalistes et "facebookiens" des Etats-Unis étaient moins autistes, ils auraient pu se saisir de l'affaire du plagiat de Menania TRUMP pour faire connaître à leurs compatriotes une langue et une culture inconnues d'eux. Moult occasions de ce type se présentent d'ailleurs tous les jours et cela dans tous les domaines, mais jamais aucune d'entre elles n'est saisie au bond. Qu'ils soient de CNN ou de BET, de FOX NEWS ou du WASHINGTON POST, ou encore sur les médias en ligne, pour les journalistes étasuniens, blancs ou noirs, seuls les Etats-Unis comptent.

   Et le citoyen étasunien, blanc ou noir, est, hélas trois hélas, tout naturellement à leur image...

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