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MES VACANCES CHEZ AURÉLIEN

MES VACANCES CHEZ AURÉLIEN

Paris, juillet 2009

En lieu où j‘écris, c‘est « l‘été‘ », endroit exotique pour moi qui, depuis si longtemps ai pris résidence dans « l’été » immuable des îles sous le vent.

C’est l’été et c’est Paris. J’y ai, élu domicile pour passer mes vacances, car Aurélien, mon fils cadet, que je n’ai pas vu depuis son installation dans la ville « lumière », y vit . Je ne compte pas les séjours annuels de dix jours à la Martinique où je dois le partager avec la mer, sa passion, ses amis et alliées, autre passion, et, occasionnellement avec le reste de la famille.

Quitter l’île pour moi s’imposait , après un début d’année difficile, avec la grève générale de février aux Antilles et le grand trouble que ce débrayage de toute l’île à crée.
A la fin du conflit, je suis tombée dans une sorte de crise de claustrophobie, j’étais cassé par cette« guérilla morale «, infligée par ceux qui depuis plus de trois cent ans nous affament, arguant que« créoles », ils ont dans leur fonctionnement, la bénédiction de l’Etat Français. En juin , pour éteindre les foyers de la révolte , un titre générique avait fait le tour de l’île par la voie des médias et de la presse « 73 ou 74 « en sous-titre « Pour une évolution institutionnelle »

Placé au Hit Parade de la masturbation intellectuelle, cet intitulé se pose aujourd’hui comme une menace, à l’entendement des plus défavorisés, de tous ceux pour qui les sempiternels discours de la « machine politique » résonnent en eux comme le glas d’une pseudo liberté. De mon point de vue, la question de notre responsabilité étant au cœur de la crise sociale de Février 2009, il faudra bien plus que des mots, bien plus qu’un référendum pour une évolution de notre statut

Vidée de toute énergie positive, j’ai donc choisi Paris, pour mettre de la distance entre mon pays et moi, prendre auprès de mon fils, un peu de sang neuf, rétablir ainsi, une sorte de cordon ombilical dans l’autre sens.

Ici, le jour se lève dans un ciel blême et poussiéreux de grandes capitales. L’azur est zébré des filets d’argents des avions à réaction qui le sillonne et dans l’aube déjà bruyante de klaxons en tous genres, parmi les démarrages en trombe, des bolides, les sirènes des ambulances sillonnent l’espace de leur impatience De la fenêtre largement panoramique, je découvre face au vieux Paris des basiliques et autre Panthéon, les gratte-ciels, du quartier Défense et ses œuvres d’art, sculptures modernes de taille monumentale. Un urbanisme du vingt et unième siècle dans lequel , selon moi, la place de l’homme est accessoire et son intelligence dirigée par l’ère du libéralisme à outrance .
Comme tous les immeubles environnants, l’appartement d’Aurélien est haut perché, confortable et masculin. L’effigie Rastafari, qui domine la pièce, peut livrer des indications sur les pensées et l’idéologie du locataire tandis qu’’un poste de télévision, cordon ombilical avec le Monde, apporte son flot d’humanités cathodiques L’intérieur moderne est doté d’un mobilier strict mais de bon goût. Ici, point d’objet qui n’aurait pas son utilité précise, pas d’espace sans raison. Un halogène stylé, domine une grande table basse en teck noir, un canapé-lit, un coin bureau sur lequel règnent un énorme dictionnaire et un ordinateur, autres cerveaux des lieux. Sur un fauteuil design, recouvert d’un paréo coloré, une guitare basse, électrique, semble dormir dans l’attente de l’inspiration eurythmique de son propriétaire. Une modeste photographie, ma photographie, rivalise avec un cactus discret.
Installée dans la pièce principale, je tente d’en faire autant. L’autre pièce de l’appartement c’est la chambre du sieur Aurélien. J’ouvre la porte mais ne franchis point le seuil de cet antre très privé, qui interdit toutes velléités d’indiscrétion ,même si rien de spectaculaire ne le décrit comme tel. Aurélien, dort à même le sol, sur un matelas « futon » dernier cri, qui semble très confortable. Non loin, des objets hétéroclites : gentes alu, casques de moto, patins de skate, occupent un coin de la pièce, tandis qu’’une discrète lampe de chevet, éclaire dans la nuit, Un voilage orangé et doux, surmonté d’oiseaux du Paradis, habille un pan de mur entier. Un placard mural fermé et orné d’étagères où se pressent quelques bouquins … trop peu pour moi .

Pourquoi donc l’atmosphère de cette chambre dégage-t-elle, cette sensation d’intimité jalouse de ses secrets ? C‘est probablement la raison qui me pousse à décrire avec précision ce lieu inconnu de cet inconnu bien connu de mon cœur .Un élément pourtant me rassure : un radioréveil, doté d’une puissante musique Rapp et dance hall . Son orchestration peut ressusciter un régiment entier .Chaque matin, je m’amuse de ce joyeux tintamarre.

Je suis bien. Je me réjouis d’avoir quitté la Martinique, le Carbet, nos familles, celle d’Hubert et sa tribu de petits enfants, en vacances, dans notre maison à cinquante mètres de la mer , la mienne, avec papa et maman , vieux et malades , des frères et sœur en résidence à l’étranger, mon amie Léa, diminuée chaque jour par sa descente aux enfers de l’alcool.

La douce froideur de l’appartement de mon fils me pénètre déjà d’une envie de retraite, de cure littéraire; devant moi comme des tranches d’une lourde provende, la Revue du Courrier international et son titre phare : « L’Afrique telle qu’elle s’écrit« , la Revue de Paris, me transporte dans l’île Saint Louis et dans les squares du quinzième arrondissement Les photos du Village Suisse, me renvoie à l’époque de ma vie parisienne. Trente ans déjà où tout comme aujourd‘hui, j’aimais me promener dans la ville haute . Je caresse du revers de la main le luxueux magazine de Mercure de France, je l’ai choisie pour ses longs articles sur Colette, l’écrivain , que j’avais lu distraitement dans ma jeunesse. Le hasard de mes brefs séjours en province , m’ayant transporté dans la région de la Bourgogne ,j’ai visité le musé de Colette.et j’ai été impressionnée pour la collection étourdissante de photos de l’auteur, à diverses époques de sa vie tumultueuse, qui montre les différentes facettes du personnage . J’ai donc eu envie de faire connaissance avec cette femme française du siècle dernier. Son style me ramène à mon amie écrivain anthropologue, qui écrit si bien . J’en ai pour tout mon séjour et, baignée de ma langue maternelle, je suis heureuse de me replonger dans ce vocabulaire français qui m’a toujours séduite pour sa complexité. Deux cents mots pour demander à boire et à manger, plus de mille peut-être, pour parler de la pluie , du beau temps, des gens, de leurs manières d’aimer et de haïr . je ne parle ni de l’argot, ni du patois des régions.

A Paris, les jours se passent entre mes longues promenades en solitaire, dans cette ville que j’ai beaucoup aimé et dans laquelle je me sens si étrangère . Je visite de sites jusqu’ici inconnus Le gigantisme de la bibliothèque de François Mitterrand, nouvelle ère de la BNF*, me glace le sang, j’aimais tant l’atmosphère de la rue Richelieu, le musée du Quai Branly et son espace pour la culture caribéenne, me procure du plaisir C’est bête , mais ça me touche de découvrir que nous existons un peu dans ce grand Paris Nous y avons été longtemps zombis Je traîne mes guêtres aux Tuileries, dans ses boutiques luxueuses d’ameublement ancien, Je vais au quartier Bastille, je visite le bâtiment de l’Opéra, (j’avais déjà quitté Paris lors de son édification) Depuis , il s’est créée aux alentours, une quantité de petits d’espaces moderne-art, design, exposant des objets souvent inspiré de l’art africain. Allez savoir pourquoi ?

Le quartier des Champs Elysée, est mon lieu de promenade, non par choix, mais parce que l’autobus qui dessert l’appartement d‘Aurélien, me conduit directement sur la grande avenue que l’on dit la plus belle du monde .A cette époque de l’année , elle fourmille de passants en tout genre , les étrangers y sont légion, et tout comme eux ,j’apprécie le charme de l’endroit avec ses arbres de chaque côté, formant un parc boisé. Je m’amuse à makrèler les touristes venus de la péninsule d‘Arabie, les Saoudiennes, plus précisément celles que l’on dit princesses. Enfouies corps et visage sous le drap noir des abbayas, (expression même de la féminité orientale) ,elles exposent leur exotisme aux regards des curieux. A bien y regarder chaque robe sombre est différente, parfois, un noir tissu de mousseline enveloppe gracieusement un corps sans défaut . Je ris méchamment de voir ce joli troupeau de fantômes en noir, débouler à l’assaut des boutiques les plus huppées de Paris , j’y vois là , la revanche des petites « Beurs »des banlieues, ni Putes, ni Soumises, et leur lutte contre toutes les formes d’oppression et de misogynie .Du coup, Dior, Saint Laurent,Van Klefs, Balmain, Arpels, deviennent alors des prisunics où l’on peut jeter à terre comme des serpillières, blouses, tenues de soirée en tissu précieux, qu’’on ne désire pas . Sacs perlés ,bijoux fantaisie ,faits par des petites mains expertes des grands couturiers jonchent les sols marbrés ,Les vendeuses sourient pour ne pas éclater de rage , elles ramassent chaque objet avec délicatesse tandis que ces clientes d‘un autre monde, scrutent d’un regard dédaigneux, les mannequins défilant sous leurs yeux. Je me hasarde même à entrer dans ces mêmes lieux où le luxe est roi , je prend un air supérieur pour demander l’essayage d’escarpins sublimes et immettable à 2000 euros, mais, j’ai beau faire, selon le langage consacré « on ne me calcule pas » .Vexée, je sors du magasin, ravie des ardoises que ces chères princesses vont laisser, au prétexte qu’elles sont « corps diplomatiques « et que par conséquent tout leur est permis .

Je finis souvent mes forfaits sur la terrasse bondée , d’un grand café de l’avenue, devant une énorme glace italienne. Il fait beau et les allées et venues , les danseurs de rues, , les vitrines animées créent une atmosphère et du spectacle qui m‘enivre.

Je rentre chez mon inconnu, bien connu, souvent éreintée de mes flâneries, longues de trois heures et je retrouve avec plaisir celui que j’ai choyé en « manman ish »jusqu’à l’âge de 20 ans. Lui aussi à l’air heureux de ma présence mais notre réserve mutuelle nous empêche d’exprimer ce que nous ressentons l’un pour l’autre. Tout en cuisinant je lui conte joyeusement ma journée, nous dinons en riant avec un œil distrait sur la tél et ses informations-catastrophes, sur le monde entier. Mais avant que je ne m’en aperçoive , mon hôte à disparu dans la salle de bain ,et , je crois reconnaître mon « Belgasson » Le look a changé , le jean est remplacé par un pantalon droit surmonté d’une jolie chemise , le cheveux est luisant, nous sentons bon ,
« Salut maman, je sors, à plus !

Je me retrouve seule, heureuse avec mes bouquins car je vais pouvoir lire jusqu’à tomber de sommeil

Il est un peu plus de dix heures Aurélien se réveille contraint et forcé par son réveille-matin, J’accompagne son premier. Je constate avec satisfaction que les leçons d’enfance ont été utiles, car ici on se nourrit intelligemment si j’en crois les contenants de la cuisine équipée mais aussi avenante qu’un cabinet de dentiste
Le petit déjeuner est un moment privilégié car « on peut parler »
Avec les années; il s’est construit entre nous un rapport d’écoute, de confiance et de maturité réciproque Preuve que notre relation nouvelle, mère et fils, à résisté aux moments lourds de l’adolescence en heurts stériles, en incompréhension, en provocations inutiles en répression.
Aujourd’hui , Aurélien est un jeune homme de son temps, la nature l’a doté d’un physique sans faille. Une chevelure noire de jais, martyrisée par des lockes, entoure son visage enfantin qu’il gardera toujours en dépit de son désir de le rendre grave et intransigeant Comme tous ceux de sa génération, il est farouche, anxieux des blessures de l’âme, pressé cependant par leur temps, qui file tel un Skud.

Entre deux bouchées il me décrit dans les grandes lignes, sa nouvelle vie d’adulte, En dépit de ses débuts contestataires mais prometteurs au lycée de Rivière Salée, j’ai face à moi un mécanicien diplômé et persona-grata de la puissante firme Kawasaki (et non Kawazaky comme il me le fait remarquer) Je découvre alors un monde de la haute définition, de la précision, des risques réfléchis. Les motos, : une passion, née alors qu’’Aurélien était encore au berceau, une exaltation qui ne l’a jamais lâché mais qui m’a empêché souvent de dormir tranquille et qui m’angoisse encore parfois,.J’apprends alors que « Nous » sommes le premier concessionnaire Kawasaki en île de France, pour la vente d’engins, pour le sérieux du service après vente et des pièces détachées et que « Nous» sommes les meilleurs mécanos sur les circuits des pilotes de courses de la conurbation de la ville capitale .
A mesure qu’il me parle, l’image des dingos à deux roues, qui font des queues de poisson sur la Rocade, me semble quelque peu obsolète , je me rend compte aussi que mon vieux rêve de voir Aurélien, travailler au pays, restera une chimère.

Pourtant, face à cette vie professionnelle bien remplie, je cherche dans la conversation chez mon fils un besoin de construction identitaire et une autonomisation personnelle, mais je reçois en vrac le quotidien de tous les jeunes basanés de la France. J’apprends que, rares sont les jours où ils ne sont pas contrôlés, Les vérifications policières, se font partout et en tous lieux, avec un souci évident de rétrograder le contrôlé, voire de l’humilier. Il y a donc obligation de la part des jeunes « de couleur » qui vivent ici, de se construire une carapace de l’indifférence face à la provocation et une philosophie de la non-violence.

«- C’est le prix à payer, si tu veux pas qu’on te taille un costume de kayra ??? (racaille) ! Me dit Aurélien fataliste. Il continue l’air grave

«- Lorsque je passe cette porte, je suis en guerre, je dois me méfier de tout et particulièrement de moi-même »

Mon cœur de mère saigne lorsque je me souviens de l’année 2003, où Aurélien, plus blême que jamais et plus sombre que d’habitude étant venu passer une dizaine de jours au pays, nous confessa autour d’un repas, avoir été corrigé par la police, jusqu’à lui casser le nez. Le motif : un patin de skate, sport favori des jeunes de l’époque Il nous explique que les patins lui donne 10 centimètres de plus que sa taille normale (1m87) et face à un policier de 1m75, agacé par les 1000 jeunes skate-border qui descendent le champ de Mars, , Aurélien rit . Le flic ne supporte pas l’air arrogant de cet émigré « d’où on ne sait » qu’’il a en face de lui. Mon négro de fils, finit sa ballade en skate, attaché au radiateur d’un commissariat, sous les injures racistes et les coups de pieds rageurs, en plein visage, des forces de l’ordre.

L’ordalie s’est terminé au petit matin, lorsque le commissaire responsable du poste de police, prit son service. Sa réaction face à la bavure de ses hommes, fut de menacer Aurélien d’une garde à vue si ce dernier portait plainte. Après sa nuit au poste, seul à Paris, encore scolarisé, ce môme de 22 ans, préfèrera « lâcher l’affaire » et rentra dans son foyer en rasant les murs. Depuis cette expérience. j’ai perdu mon « Aurélius- bel gasson » vivelavie, blasé, sanfoutépamal et j’ai hérité d’un « type »au visage fermé qui rit seulement s’il se brûle, méfiant, avare même d’un bonjour et qui traîne en lui une haine ordinaire pour la gente policière et les forces de l’ordre . Pour calmer le feu qui le ronge, Aurélien a embrassé la philosophie Rastafari qui prône la non violence et des principes de vie telle une alimentation qu’on nomme « l-tal »(vital) issue , d’après lui ,de la Génèse 1:29 et 9:4 Un régime loin de toute nourriture biologique, qui se compose de riz, de fruits, de racines, de graines et de légumes Pour ma part, je dois avouer que je regrette cela : Hailé Sélassié Ier ce n’est pas trop ma tasse de thé et J’ai un peu de mal avec toutes philosophies qui porteraient atteinte au libre arbitre et qui favoriseraient l’endoctrinement Heureusement, l’homme est un épicurien, aussi donne t-il quelques coups de canifs à ce régime .et si j’ai évité certaine nourriture. pendant mon séjour, j’ai mis tout mon art de cuisinière au service de sa gourmandise.

Lorsque Aurélien m’interroge sur Février 2009 à la Martinique notre’ conversation devient une véritables joute verbale .Je me trouve alors face à un mur de reproches et de sévères critiques, souvent légitimes ,fusent Au début, je proteste car le jeune homme me dit tout et n’importe quoi. A ses yeux, nous sommes coupables de la plus part de nos maux. Notre pays n’a pas d’Histoire, puisqu’’elle n’apparaît pas dans les manuels scolaires Notre jeunesse n’a pas de repères ,car nous n’avons pas construit de places pour nos grands hommes Pour faire des choix politiques, pour reconnaître une appartenance idéologique, pour signifier une affiliation partisane, il faut être aidé par une tête de proue, par un leader

- Césaire était déjà un ancêtre quand je suis né ! Me dit-il La négritude j’ai compris et si tu vis ici, tu comprends encore plus vite, mais nous ne sommes pas armés pour le genre de combat qu’on nous impose ici et quand je descend au pays poursuit-il je ne vois qu’individualisme arrogance
Je trouve les propos d’Aurélien empiriques, je l’attaque sur la construction de l’identité politique, et la non-réaction des jeunes antillais face à la conjoncture actuelle , je tente de lui expliquer qu’’à huit mille kilomètres, les problèmes de nos îles ,arrivent tronqués, les analyses de la presse nationale sont faites de telles manières que nos congénères eux -mêmes , nous taillent des costumes « de Danseuses de la République » .Lorsque Canal Plus et son magazine d’investigation, a révélé au Monde, cette partie de notre société que nous tenions caché « Les derniers maîtres de la Martinique » nous nous sommes pour une partie, placés nous-mêmes , aux bancs des accusés

- Mais on vous accuse ! Me lance t-il froidement On vous accuse de conforter cette situation « zot ka soutiré yo »!Je nous défends mollement car je sens qu’il n’a pas tout à fait tord et je détourne l’énervement réciproque en me promettant de resservir le couvert de la politique par mon sujet favori et qu’Aurélien aime : la naissance de notre langue , le créole

Le jour du départ est arrivé L’été est présent à Paris plus que jamais , les aoutiens ont même déserté la ville .Comme toute les mères, j’ai mauvaise conscience à laissé mon « ish »(qui est déjà un grannom) dans ce lieu que je trouve assez inhumain .

-C ’est la vie me dit-il avec un air faussement enjoué en enfourchant sa moto et disparaître dans le tumulte de la ville

Commentaires

ferdinandhub | 14/09/2009 - 15:47 :
ce texte est d'une grande sensibilité . Comment dire aux mères antillaises que leurs enfants ne sont pas leurs enfants mais les fils de l'appel de la Vie à elle-même "ils viennent à travers vous mais non de vous Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas " k.Gibran

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