En fin juin s'est tenu à la Faculté des Lettres et Sciences humaines de l'Université des Antilles (campus de Schoelcher), le 31è Congrès Mondial des Etudes Francophones qui a vu converger vers la Martinique des universitaires, des chercheurs et des écrivains des quatre coins du monde.
A cette occasion, le Congrès a décerné son prix au poète martiniquais MONCHOACHI, distinction tout à fait méritée pour un homme discret qui construit depuis plus de trente ans une œuvre poétique considérable et exigeante tant en langue créole qu'en langue française. Peu de gens le savent, mais il fut le fondateur du tout premier journal entièrement écrit en créole, "DJOK", qui était publié dans l'émigration antillaise en France et qui a précédé le non moins fameux "GRIF AN TE", publié, lui, à la Martinique. Il a d'abord écrit en créole un certain nombre de textes puissants tels que "Nostrom" (1982) ou "Bel Bel Zobel" (1983), puis a entamé une deuxième manière d'écrire en français sans pour autant abandonner la poétique créole : "Nuit gagée" (1992), "L'Espère-geste" (2003), "Lémistè (2012) ou encore "Partition en noir et bleu (2016).
MONCHOACHI n'est pas seulement le plus grand poète martiniquais après Aimé CESAIRE, il est aussi un philosophe au sens non-universitaire du terme, c'est-à-dire quelqu'un qui s'efforce de faire advenir une pensée martiniquaise en contact étroit avec notre réel et notre imaginaire multiple, loin des coteries politiciennes et des ronds-de-jambe germanopratins