Sauf que depuis vingt ans, des associations écologiques et des mouvements politiques se battent pour mettre les responsables de cet empoisonnement du peuple martiniquais (Etat français, Békés, députés, maires) devant leurs...responsabilités. Sauf que depuis quinze ans, des livres ont été publiés sur le chlordécone, des conférences organisées, des manifestations se sont déroulées dans les rues de Fort-de-France. De multiples émissions en radio et télévision aussi.
Or, pendant tout ce temps, Yan Monplaisir, qui pourtant a une grande bouche, n'a jamais ouvert la...bouche.
Chlordécone ? Heu...Connaît pas ! Enfin, oui, si, un peu, mais... et blablabla. Entre temps, 8.000 ouvriers agricoles du secteur bananier ont été lourdement impactés dans un premier temps, puis l'ensemble des Martiniquais dans un deuxième. Explosions de cancers de toute nature (dont celui de la prostate pour lequel la Martinique détient le triste record mondial), développement exponentiel des maladies d'Alzheimer et de Parkinson ainsi que des malformations congénitales. Or, comme c'est étrange : on n'a pas entendu et on n'entend toujours pas les puissantes cordes vocales du patron de la Droite.
Cette catastrophe épidémiologique découle d'une catastrophe écologique : terres agricoles, rivières, nappes phréatiques et rivages lourdement contaminées par le chlordécone. La pêche est alors interdite sur une large partie du littoral martiniquais. Quant à l'aquaculture, pourtant prometteuse, elle s'effondre. Là, on est dans une catastrophe économique. 3 catastrophes à la chaîne : écologique, épidémiologique et économique ! Or, le chef de la Droite est très peu audible sur tout cela, pour ne pas dire inaudible et le voici qui aujourd'hui, monte au créneau pour défendre une délibération scélérate prise par l'Assemblée de Martinique enjoignant à l'exécutif de verser 225.000 euros au Béké Bally pour l'achat d'une parcelle qui faciliterait la distribution de l'eau vers le centre et le sud de l'île. Parcelle agricole évaluée par les Domaines eux-mêmes, organisme de l'Etat français, à...15.000 euros.
Entre 225.000 et 15.000, il y a tout de même une sacrée différence, une différence incompréhensible et c'est ce qu'a voulu faire entendre le Collectif "Séguineau Non au Chantage" qui rassemble cinq associations. Ce Collectif a voulu intervenir en début de plénière de la CTM comme c'est traditionnellement le cas pour toutes sortes de groupes, mouvements, associations ou syndicats qui veulent faire entendre un problème grave aux élus (es). Or, ceci leur a été refusé tout net par un courrier du président de l'Assemblée, Claude Lise lequel est, par ailleurs président du RDM lequel RDM a voté ladite décision scélérate de la CTM main dans la main avec le PPM/EPMN et PEYI-A.
Ne jamais rien dire sur 30 ans d'empoisonnement au chlordécone et se présenter aujourd'hui en chevalier de la distribution de l'eau potable a un nom : c'est tout simplement du populisme. Et de la pire espèce ! Mais il est vrai que les élections territoriales approchent à grands pas...