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NOUVELLE PREUVE DE L’INFLUENCE DU LOBBY EN FRANCE: IRAN, L’INCROYABLE DÉSINFORMATION

SOURCE : geostrategie.com - 27 juin 2009 / TSS
NOUVELLE PREUVE DE L’INFLUENCE DU LOBBY EN FRANCE: IRAN, L’INCROYABLE DÉSINFORMATION

Très rapidement après l’élection présidentielle Iranienne, les médias Français ont repris à leur compte les accusations de fraude propagées par les partis battus. Pourtant, en approfondissant le sujet, on trouve extrêmement peu d’indices allant dans ce sens.

Libération n’hésite pourtant pas à sous-titrer : Comment la communauté internationale a-t-elle réagi à la fraude électorale en Iran ? Le Point donne la parole à des experts affirmatifs : PAROLE D’EXPERT- « Une victoire difficile à comprendre sans fraude massive » . Pourtant dans l’article aucune précision, juste quelques vagues suppositions. L’express voit les choses en grand affirmant que : la réélection en elle-même d’Ahmadinedjad, jette aujourd’hui des millions d’Iraniens dans la rue, et pas seulement à Téhéran, pour que la volonté populaire soit respectée dans un article à sens unique.

Sur quoi repose cette certitude ? Sur extrêmement peu de choses :

Le peu prudent site Rue89 les énumère :

- Mir Hossein Moussavi, Mehdi Karoubi et Mohsen Rezaee, les trois candidats battus à l’élection présidentielle ont d’ailleurs annoncé avoir déposé plainte auprès du Conseil des gardiens de la Constitution, après avoir constaté 646 irrégularités.

Des opposants contestant des résultats, ce n’est pas nouveau. On a aucune précision sur les 646 irrégularités.

- Toujours d’après Rue89, The Guardian rapporte que le site Ayandeh, resté neutre pendant la campagne, a constaté un taux de participation qui a dépassé 100% dans 30 villes d’Iran.

En ajoutant plus loin : ces déclarations sont impossibles à vérifier.

En cherchant un peu, on trouve quand même des précisions sur le site « neutre » Ayandeh : c’est une vitrine de l’Iran Futurist Foundation, une fondation d’Iraniens Américaine, qui adhère apparemment à tous les thèmes défendus par les USA. Pas tout à fait une source sûre.

- Enfin, des information stupéfiantes d’un mystérieux informateur anonyme, fonctionnaire du ministère de l’intérieur, qui aurait été arrêté par les autorités iranienne, et qui parle de bassidji (“volontaires” des milices islamiques) qui auraient pris le contrôle des terminaux de totalisation des votes.

Après quelques recherches, on s’aperçoit que Libération est la seule source de cette information, qu’on ne connaît pas l’identité de la personne, qu’aucune autre source ne parle de cela, que rien ne permet de le confirmer. Tout cela se termine en roman-photo : « Selon « Libération », des témoins l’ont vu se faire empoigner par des policiers le lendemain, alors qu’il s’apprêtait à sauter par la fenêtre du neuvième étage du bâtiment. ».

Apparemment, les médias Français n’hésitent pas à sauter sur la première info non vérifiée qui passe et à la reproduire stricto-senso : « Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est de nouveau accusé d’être impliqué dans l’assassinat d’un opposant kurde à Vienne en 1989, révèle ce jeudi un parlementaire autrichien, qui a rendu public un témoignage inédit dans cette affaire. » Suivent des explications vagues qui suscitent le rire ou la consternation, au choix.

Le gouvernement Français n’est pas en reste. Sarkozy dénonce « l’ampleur de la fraude », alléguant que celle-ci « est proportionnelle à la violence de la réaction » tandis que mr Kouchner se dit « convaincu que quelque chose s’est passé ». Rama Yadé va jusqu’à affirmer « L’ambassade de France attaquée », avant de se voir apparemment tancée par mr Sarkozy.

Alors, devant un tel déferlement, que faut-il penser ? On a pas beaucoup d’éléments disponibles, mais il y en a qui apparaissent peu à peu.

D’abord, des sondages préélectoraux très favorables à Ahmadinejad :

”Le sondage d’opinion mené à Téhéran ainsi que dans 29 autres capitales provinciales et dans 32 villes importantes du 3 au 4 mai, indique que 58,6% personnes interrogées voteront en faveur d’Ahmadinejad, alors que 21,9% choisiront Mousavi.

Dans un autre sondage plus récent mené à Téhéran, 44,8% de personnes interrogées ont estimé que eu égard au choix entre Ahmadinejad et Mousavi, ils opteraient pour l’actuel président principaliste pendant que quelque 29% éliraient Mousavi. »

Le « Payam magazine », le journal de la communauté iranienne de Los Angeles, cité par Courrier International, allait dans ce sens : « Le président iranien se présente pour un deuxième mandat le 12 juin. Malgré une forte contestation en Iran, il a toutes les chances d’être réélu, estime Payam magazine. »

Alors, truquées les élections ?

En cherchant un peu, d’autre vérités apparaissent, comme 7sur7.be : Les experts manquent de preuves pour conclure à la fraude électorale en Iran.

Mais alors qu’une poignée seulement d’observateurs indépendants étaient sur le terrain pour rendre compte du déroulement du vote, les experts de l’Iran qui se sont penchés sur les résultats sont dans l’embarras pour établir une analyse claire de la situation et, le cas échéant, révéler une éventuelle fraude.

Ken Ballen, président du groupe de réflexion « Terror Free Future » basé à Washington, avait conduit il y a trois semaines un sondage par téléphone auprès de 1.001 Iraniens. Cette enquête, conforme aux résultats de samedi, donnaient une confortable avance pour M. Ahmadinejad, avec 34% des intentions de vote, contre 14% pour M. Moussavi.

« M. Ahmadinejad était devant, à deux contre un. Est-il plausible qu’il ait remporté l’élection ? Oui », avance M. Ken, tout en soulignant que 27% des personnes interrogées au moment du sondage étaient indécises et que « tout a pu changer » le jour de l’élection.

Incohérences

Les partisans de M. Moussavi pointent eux la grande rapidité avec laquelle des millions de voix ont été comptées, ou encore la victoire surprise de M. Ahmadinejad dans la propre ville de M. Moussavi.

M. Moussavi fait partie de la minorité azéri, importante dans cette région, dont les électeurs auraient -théoriquement- dû voter pour lui, remarque Ali Alfoneh, un expert de l’Iran de l’American Enterprise Institute. Mais là encore, les analystes en restent au stade de la spéculation, d’autant que le sondage mené par M. Ballen montre que seulement 16% des Iraniens azéris entendaient voter pour M. Moussavi, contre 31% pour M. Ahmadinejad.

Analyses

Walter Mebane, un universitaire du Michigan (nord), a également passé à la loupe les résultats de l’élection, grâce à une série d’outils statistiques conçus pour détecter les fraudes, baptisés « autopsie d’élection ». Les moyens d’analyse divergent, mais les résultats sont finalement les mêmes : en comparant les données de 366 districts avec ceux de la précédente élection présidentielle en 2005, M. Mebana a relevé que les résultats de samedi étaient conformes aux tendances qui existaient précédemment.

« En 2009, M. Ahmadinejad a fait ses meilleurs scores dans les villes où il bénéficiait déjà de ses plus forts soutiens en 2005″, explique le spécialiste, tout en soulignant que les informations fournies par les autorités iraniennes ne sont pas assez détaillées pour faire une analyse exhaustive.

« Décompte réaliste »

« Le décompte des voix que j’ai vu est relativement réaliste, mais cela n’exclut en rien la possibilité d’une manipulation », dit-il, expliquant par exemple que ses propres résultats auraient été globalement identiques même si le gouvernement iranien avait légèrement gonflé le décompte des voix.

Le GrandSoir partage ces évidences, s’appuyant sur un article du Washington post : « Et pourtant la forte participation, estimée à environ 85%, était présentée comme la garantie d’une victoire écrasante d’Ahmadinejad, considéré comme l’allié des iraniens plus traditionnels des classes ouvrières et paysannes.

C’est ce qu’affirment Ken Ballen and Patrick Doherty dans un article du Washington Post qui citent les conclusions d’un sondage qu’ils ont mené à travers tout le pays au mois de mai et qui prévoyait pratiquement la même avance en voix – de l’ordre de 2 pour 1 en faveur d’Ahmadinejad – que celle annoncée à la sortie des urnes.

Ballen et Doherty démolissent aussi un des principaux arguments avancés par de nombreux observateurs qui affirment qu’il y a eu fraude. Cet argument est que Mousavi, un Azeri, avait très certainement gagné dans les circonscriptions à majorité Azeri mais où Ahmadinejad est sorti vainqueur. Cependant, Ballen et Doherty rappellent que « notre sondage montre… que les deux tiers des Azeri préfèrent Ahmadinejad à Mousavi ».

Leur sondage contredit aussi une idée largement partagée par les grands média selon laquelle la jeunesse branchée sur Internet soutient Mousavi. Ils ont trouvé que seul 1 Iranien sur 3 a accès à l’Internet et que « les intentions de vote en faveur d’Ahmadinejad parmi les 18-24 ans étaient plus fortes que dans toute autre tranche d’âge de la population ». »

Si vous voulez une analyse plus profonde des rapports de force en Iran, vous en trouverez des éléments dans cet article de Planète non-violence. Certainement pas dans le déferlement à sens unique des médias, qui ne parlent de l’atmosphère de liberté qui a régné pendant la campagne que pour mieux décrire aujourd’hui une « atmosphère de terreur », où pourtant l’opposition peut défiler tous les jours et poser des recours contre l’élection.

Certains médias commencent à mettre la pédale douce, comme dans cet article du Monde, qui finit par lâcher : De légers soupçons de fraude, aucune preuve.

Car, lecteurs de TSS, nous voyons devant nous l’expression assez incroyable d’une presse et de médias partisans, partiaux, engagés, ne citant que les éléments allant à charge dans le sens d’une vision prédéfinie, dans la négation de toute objectivité. Le déferlement d’une pensée unique sans partage. Un spectacle effarant, et pourtant bien réel.

Je ne m’étendrai pas sur les mécanismes démocratiques de l’Iran, qui ne marchent pas si mal. Je ne parlerai pas non plus des nombreux organismes d’influence/propagande/manipulation soutenus par des services occidentaux, spécialement Américains, contre l’Iran et ce de notoriété publique, comme Voice Of America,

Je vous inviterai simplement à vous demander pourquoi une nième fraude dans un état Africain par un dictateur corrompu, qui reçoit immédiatement les félicitations de Sarkozy, fait dix lignes en bas d’une page, alors qu’on en fait des tonnes pour une élection qui jusqu’à présent ne présente aucun élément significatif de contestation.

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