Alors que partout à travers le monde, cette église ne cesse depuis trois ans d'être secouée par d'immondes révélations, on a l'impression que celle de Martinique est et a toujours été blanche comme neige. A Boston, des dizaines d'enfants, devenus aujourd'hui adultes, révèlent avoir été violés par des types en soutane ; au Vatican, la police pénètre dans un appartement où des cardinaux se livrent à une partouze arrosée de whisky et de cocaïne ; en France, des bonnes sœurs dénoncent les viols dont elles ont été les victimes par ceux que pourtant on fait vœu de chasteté ; au Chili, une cinquantaine d'évêques est contrainte de démissionner soit parce qu'ils ont couverts soit parce qu'ils se sont livrés eux-mêmes à des actes que le catéchisme ( et la morale ) réprouve.
Etc...etc...
Il n'y a qu'à la Martinique que nos soutaniers seraient "clean", au-dessus de tout soupçon (et de tout suçon). C'est le seul et unique endroit au monde où existe pareille chose. Le Paradis quoi ! Et non "une version absurdement ratée du paradis" comme l'écrivait ce mécréant d'Aimé CESAIRE. Sauf que certaines langues commencent à se délier, ici et là, lentement mais sûrement, implacablement surtout. On commence à balancer-ton-curé au sujet d'un certain prêtre à qui on a donné le nom d'une place publique dans une charmante commune du sud de l'île aux fleurs (fanées). On insinue fortement qu'untel ou unetelle serait le fruit des fornications (c'est bien ça ! pas des cogitations) d'un éminent homme d'église et de sa fidèle servante lequel homme d'église, comme tout bon autochtone (comme dirait Brigitte BARDOT) de la Martinique, aurait été allergique à la monogamie, couvrant ainsi de son infinie tendresse moult autres paroissiennes. On murmure que tel autre curé serait un "gros macoumère", ce qui se serait pas grave si ses penchants ne le portaient pas à chatouiller les acolytes de douze-quinze ans qui l'aident à faire la messe.
Non, Jouanakaéra, Matinino, Madinina, Martinique (ou Madikongo, comme voudraient la rebaptiser certains noiristes, paraît-il), quel que soit le nom qu'on lui donne n'est pas un havre de paix, ni "une île amoureuse du vent où l'air à des odeurs de sucre et de vanille", pour reprendre les vers terre-à-terre d'un certain Daniel THALY. Les curés y commettent, comme partout ailleurs dans le vaste monde des péchés véniels, mais aussi et surtout des péchés mortels.
Les bouches des victimes s'ouvriront incessamment sous peu...