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Pour la vérité et pour l’UEH : Réaction à la réponse du Vice-recteur Fritz Deshommes (I)

Renauld Govain - Faculté de Linguistique Appliquée - Université d’État d’Haïti
Pour la vérité et pour l’UEH : Réaction à la réponse du Vice-recteur Fritz Deshommes (I)

Introduction

Je ne voulais pas réagir à la réponse du Vice-recteur à la recherche à l’Université d’État d’Haïti (UEH), M. Fritz Deshommes à l’article que j’ai signé et que Le Nouvelliste avait bien voulu publier le vendredi 11 mars 2016 sous le titre « Vers un arrêt des activités électorales et la tenue des états généraux de l’UEH »[1]. Je n’étais pas censé répondre à une réponse. Mais l’auteur n’a pas exploité le même médium que moi et m’a posé des questions. Mon objectif premier a été de contribuer à une certaine résolution de cette crise à l’UEH, qui en est bien une. Un autre objectif a été de questionner la crise au regard de la gouvernance de l’université en essayant de proposer une voie de sortie en vue de sauver ce qui peut l’être. Et j’avais espéré que cette proposition allait être prise pour ce qu’elle est. Ni plus ni moins. Sans a priori.

 

Monsieur le Vice-recteur Fritz Deshommes, ma lecture de votre article en deux parties me laisse croire que vous avez, par endroit, mal interprété ce que j’ai écrit et j’ai décidé de clarifier des choses qui sont transparentes pour qui se propose de lire le texte sans idées préconçues. Le ton, la trame et l’argumentaire de votre article sont plus politiques qu’universitaires, le contexte énonciatif dans lequel il est rédigé oblige. Il parait évident que vous avez tordu le cou à la plupart de ce que j’ai écrit en me prêtant des intentions qui sont loin d’être les miennes. Mais à bien comprendre vos propos, j’en arrive à l’évidence que vous vous êtes servi de mon article sinon comme un pis-aller, du moins comme un tremplin pour vous adresser à un certain public en vue d’un opportun coup de pub. À votre place, je pourrais faire de même car, en ce moment électoral, comme l’insinue bien le titre de votre texte « Les moments électoraux, somme toute passagers, ne doivent pas nous faire oublier l’essentiel »[1], tous les moyens loyaux semblent bons! Mais, insinuer que j’ai marché sur vos réalisations n’est pas juste.

Remerciements et quelques concessions

Monsieur le Vice-recteur,

Je vais vous livrer ma réaction avec franchise, circonspection, respect et humilité. En espérant, toujours, est-il, que cela servira à faire, un tant soit peu, avancer le débat autour de la résolution de la crise. Bien entendu, sans être membre d’une quelconque alliance de quelque nature que ce soit, encore moins contre-nature (comme vous l’indiquez de manière plus ou moins hypothétique).

Je vous remercie, professeur Deshommes, pour toutes ces informations qui jalonnent votre article. Merci pour les rectifications. Pour les reproches. Pour les rappels. Pour les conseils qui sont parfois assimilables à des leçons. Je le reçois avec humilité, aussi généreusement que vous me les avez prodigués. Dans l’introduction de mon texte, j’avais précisé que je m’étais risqué. Et votre réaction vient confirmer ce grand risque que j’ai pris. Mais cela ne peut être qu’une bonne chose, de me mouiller de vos eaux, de frotter humblement mes idées aux vôtres.

Je concède bien volontiers que je n’ai pas indiqué toutes vos réalisations en matière de recherche, entre autres choses. Mais ceci n’a pas été mon objectif. L’objectif général de mon intervention a été clairement décliné dans le titre même. Donc, je n’ai pas indiqué l’émergence de laboratoires, même si la plupart d’entre eux – je parle de mon lieu de coordonateur du LangSÉ (comme vous l’avez souligné dans la première partie de votre texte) – n’ont aucun budget de fonctionnement. Or, un laboratoire sans budget n’est qu’une voiture sans phare circulant la nuit. Il y a aussi l’école doctorale qui a été créée, ajoutée aux programmes de master que vous avez évoqués et qui viennent augmenter la masse critique de chercheurs dans notre institution d’enseignement supérieur. Car, l’étudiant préparant un master de recherche est déjà un chercheur s’il s’inscrit dans cette dynamique de recherche dans le cadre de laquelle il évolue. Vous, aussi, semblez avoir oublié d’étaler l’expansion de l’UEH en campus, notamment en province! Cela ne s’ajoute-t-il pas aux grandes réalisations de l’UEH?

J’ai omis de préciser ces éléments, entre autres, certainement. Et je m’en blâme. Vous concluez que « nous devons veiller à ce que ces moments, somme toute passagers, ne nous fassent oublier l’essentiel, l’élémentaire ». Je comprends bien l’essentiel, mais très mal l’élémentaire. Car si ces réalisations que vous avez étalées ici, Monsieur le Vice-recteur, pouvaient être cataloguées dans la case d’élémentaire, nous mettrons encore combien de temps à aller vers le profond? Si nous avons mis plus d’une cinquantaine d’années à construire l’élémentaire, nous mettrons certainement plus d’un siècle pour construire du profond?

Mais, étaler les réalisations du Vice-Rectorat à la recherche? Je ne pense pas qu’il y ait mieux que vous à pouvoir le faire aussi magistralement que vous le faites ici, Monsieur le Vice-recteur. Ou des gens auxquels vous auriez délégué la tâche de le faire à votre place. Et je ne pourrais jamais m’attendre à ce que les autres disent exactement que moi, à chaque fois, comme je dirais ou comme j’aurais aimé entendre.

Pour moi, la vérité n’existe pas

La vérité, pour moi, n’existe pas. Les propos liminaires de mon article sont là pour le rappeler aussi. Ce qui revient à dire que le fait que vous ayez écrit dans l’introduction de la première partie de votre texte « Vous vous êtes évertué à vous en tenir à ce que vous croyez représenter la vérité » est un parti pris sous-entendant que je n’ai pas la vérité. Et votre insinuation est ce qui est la vérité. Car, la vérité, c’est que je suis très loin de la vérité dans ce qui sévit actuellement dans notre institution commune à tous! Si j’avais la vérité, je n’écrirais pas en présupposant que si elle s’est offerte à moi qui n’en suis pas un acteur direct, elle se serait déjà révélée à tous les vrais acteurs au premier rang desquels le Vice-recteur Fritz Deshommes. J’ai évoqué des faits qui à eux seuls ne peuvent pas constituer « la vérité ». L’occasion d’avancer vers la vérité se fait attendre : il s’agit des états généraux (ou tout autre événement du genre, peu importe le nom qu’on pourra lui donner). La campagne électorale aussi devrait être une occasion d’une certaine vérité, une vérité éprouvée, dirais-je. Car, la vérité, cette cible « inatteignable », est dans la discussion et non dans la tergiversation, voire dans le discours aux grandes envolées rhétoriques. 

Vous précisez, professeur Deshommes, que je suis un « enseignant-chercheur ». Mais, j’avoue que dans le contexte du fonctionnement de notre université, je ne sais pas (encore ?) ce que c’est qu’être enseignant-chercheur.  

La défensive n’est pas toujours bonne servante

Que vous ayez écrit « si je me réfère à vos propos laudatifs, prononcés en novembre dernier à l’égard du Vice-Rectorat à la Recherche, je ne pense pas qu’en 3 mois, vous ayez changé d’avis de manière aussi radicale » me fait beaucoup rire. Parce que ces propos témoignent d’un état d’être à la défensive qui vous aurait empêché de prendre toute la mesure de ce que j’ai écrit. Je n’ai pas changé d’avis. J’ai fait une lecture d’une situation que j’estime juste. Sans biais ni a priori. Il est vrai que j’ai cité votre nom, professeur Deshommes. Mais c’est juste parce que, pour discuter d’un problème, il faut étayer des faits. Et vous avez produit des faits qui ont été étayés et qui ont une valeur appréciable et je les ai appréciés. Si je n’ai pas parlé d’autres acteurs, c’est sans doute par rapport à mon penchant particulier pour le domaine qui est le vôtre. Par exemple, je suis souvent amené à travailler avec vous, mais très rarement avec les autres. Et lorsqu’il s’agit d’illustrer ses propos, l’orateur puise d’abord dans les expériences qu’il affectionne ou qu’il croit posséder le plus.

Je mets sur le compte de votre état de défensive le fait que vous ayez écrit « Je ne puis m’empêcher de remarquer que, des trois (3) missions fondamentales de l’Université, seule la recherche a été ciblée dans votre article ». Ces propos sont on ne peut plus injustes. Mon texte comprend en tout, vous pouvez le vérifier, deux mille sept cent cinq (2 705) mots. La partie qui concerne la recherche s’étale précisément sur six cent quatre-vingt-trois (683) mots. Cela fait pratiquement le quart.

Mais il ne fallait pas considérer ma contribution à une certaine résolution de la crise comme une adresse personnelle, Vice-recteur Deshommes! Telle n’en a pas été une. Sinon, je vous l’aurais adressé directement. Si c’est ce que votre lecture vous a donné de le croire, je peux jurer que celle-ci doit avoir été mal orientée parce qu’imbibée d’a priori.

Ces propos sous-entendent, justement, que je serais de ceux qui ne voudraient pas que vous soyez réélu au rectorat! C’est, d’après vous, la raison pour laquelle je ne fais référence à aucun autre acteur. Mon texte a eu la malencontreuse déveine de paraitre en cette occasion de fièvre électorale. Si je ne réfère qu’à la recherche, c’est parce que c’est notamment cela qui m’intéresse au plus haut point. Si je ne parle pas d’une autre structure du rectorat, c’est parce que je n’arrive pas à mesurer ce qu’elle fait.

Si je comprends vos propos, professeur Deshommes, celui qui ne va pas dans le sens de votre attente est contre vous! Comme je n’ai pas envie d’être contre vous, il serait sympathique que vous m’indiquiez quoi dire/faire et comment le dire/faire pour ne pas me montrer contre vous.

Mais, si cela vous peut vous rassurer, je vous dirai, et vous savez, Professeur Deshommes, combien je suis franc et honnête dans ce que je dis et fais (sauf erreur de jugement et de procédé), je ne suis, a priori, ni pour ni contre le fait que vous soyez réélu. Donc, je suis potentiellement pour et contre tous. Cela dépendra du programme que chaque candidat m’aura présenté. Ce qui revient à dire que je serais contre les élections (quels qu’en soient les résultats) si cela avait lieu sans campagne, sans que je n’aie eu l’occasion d’entendre et questionner les uns et les autres afin de former ma conviction. Car, après, les organisateurs des élections, dans ces conditions, seraient fiers d’avoir accompli du bon boulot alors que leurs résultats ne feraient qu’enfoncer l’institution dans la pagaille. L’université est trop importante dans un pays pour que je ne me laisse animer que par l’émotion, l’amitié, la sympathie, la familiarité. Je vis l’université comme un bien commun. En tant que tel, sa gestion ne peut être que commune. Ses actions reposent sur une vision commune basée sur une philosophie construite sur l’excellence à la hauteur de l’ambition de ses plus hautes autorités, laquelle ambition est incarnée dans la rigueur de leur gestion académique et administrative. 

Vous avez, professeur Deshommes, pourtant, bien repris l’essentiel de ce que j’avais exprimé à notre rencontre publique de novembre dernier. Je ne comprends pas l’origine du malentendu. Vous me permettrez de rappeler, pour la vérité et par respect de tous ceux qui ont assisté à ma prise de parole lors de cette rencontre à la FLA, que j’avais évoqué le fait que le Vice-Rectorat que vous dirigez avait bien voulu m’octroyer un financement complémentaire pour le projet de recherche sur la description du bolith dont un premier article vient de sortir en décembre 2015 dans la revue Conjonction, un chapitre va bientôt sortir dans un ouvrage collectif aux éditions de l’Université de Montréal, et l’ouvrage que vous avez évoqué qui devrait déjà paraitre aux éditions de l’UEH si tout allait comme prévu. J’avais aussi remercié la FOKAL de m’avoir octroyé un financement pour démarrer le projet sur l’étude du bolith. J’en avais aussi profité pour rappeler que votre administration avait aussi financé une recherche sur le parler créole de Bombita (une variété de créole haïtien qui s’est dialectisée au contact de l’espagnol dominicain dans cette batey située à 17 km au nord de Barahona, province sud de la République dominicaine). Une étudiante de la FLA – Guertie Dorcil – qui m’avait accompagné sur le terrain à Bombita a soutenu son mémoire de licence sur ce parler. Son mémoire de master de linguistique théorique et descriptive consistant en une description de la phonologie du parler est en train de se réaliser sous ma direction. J’ai un article qui va bientôt paraitre dans la revue des Etudes créoles (sous presse) sous le titre de « Aspects phonologiques du créole de Bombita ».

Je suis meurtri du principe que le souci de la vérité doit faire partie de ce qui doit animer la démarche de tout universitaire. Rien de plus normal pour le Vice-Rectorat à la recherche, et donc le Vice-recteur, de contribuer à la réalisation de projets de recherche des collègues de l’UEH. Rien de plus logique et de plus honnête que le bénéficiaire de cette contribution remercie et exprime sa reconnaissance! Cela ne participerait-il plus de la probité qui doit caractériser l’être même de l’universitaire? 

Je considère que l’honnête et l’humilité qui doivent caractériser tout chercheur exigent que je remercierai, tant publiquement qu’en cercle fermé, tous ceux qui ont contribué à ce que l’étude puisse avoir vu le jour. Si, Monsieur le Vice-recteur, vous assimilez cela à des propos élogieux et laudatifs, je n’en montrerai pas le contraire et je serai toujours redevable envers votre administration aussi longtemps que je pense à ces travaux. Sans ces moyens qu’elle avait mis à ma disposition, je n’y parviendrais pas. Si demain je me retrouvais dans la même situation, je tiendrais encore les mêmes propos car la reconnaissance n’a été, n’est et ne sera jamais, pour moi, une lâcheté. Et je ne reçois que ce qui m’est offert loyalement. Car je ne considère jamais ce qu’on m’offre comme une faveur, mais qu’on m’offre que parce que je le mérite.

Considérant ce « changement radical » que vous écrivez que j’aurais fait, j’ai franchement beaucoup de mal à voir de quoi vous parlez. Car, je n’ai à aucun moment de mon texte, contrairement à ce que vous exprimez, indiqué que des choses allaient pires qu’elles ne soient. Je pourrais éventuellement le montrer, mais ma démarche ne s’est pas orientée dans cette direction. Si je voulais être universitaire et ne pas pouvoir reconnaitre et exprimer la réalité, il faudrait que je me questionne sur cette velléité de vouloir être université. 

Dire que tout va bien lorsque des améliorations sont urgentes serait « honnêticide »

Monsieur le Vice-recteur, je n’ai pas indiqué que les SEULES actions du vice-rectorat étaient la création des deux revues, la fondation de la Maison de la Recherche, le lancement des éditions de l’UEH. J’ai pris ces éléments en exemple pour asseoir mon argumentaire. Je n’ai fait que les présenter tels qu’ils fonctionnent en espérant que cela pourrait servir à nous conduire à avancer vers le mieux. Devrais-je comprendre que le Vice-recteur que vous êtes s’attendrait à ce que je lui dise que tout-va-bien-madame-la-marquise alors qu’en réalité nous devons beaucoup améliorer nos actions en qualité et en technique? Je ne rendrais pas service à notre université, ni à votre administration. Devrais-je croire que les universitaires que nous sommes devrions appliquer la politique de « Pito nou lèd nou la » (mieux vaut être laid mais on est vivant)? On sortirait alors du cadre universitaire qui est, comme vous ne cessez jamais de le souligner vous-même, un cadre d’excellence.

J’aurais aimé connaitre un seul collègue qui se fait plaisir à publier dans un médium (une revue où un ouvrage collectif) qui n’est nulle part signalé sur internet. Je ne dis même pas référencer, mais signaler! Les revues sont nôtres, je ne peux pas les regarder qu’avec le coin de l’œil gauche. Nous devons tous travailler du mieux que nous pouvons à les rendre meilleures. Le moyen le plus certain que je peux emprunter est d’en faire ces critiques positives ou d’en dire la vérité dans le sens où vous entendez ce terme. Alors, si elles ne sont reçues qu’avec un sens électoral, tant pis!

Vous permettrez, professeur Fritz Deshommes, que je précise qu’on applaudit un bébé lorsqu’il fait le premier pas, même s’il trébuche et tombe. Mais je vivrais dans une inquiétude incessante s’il n’en restait que là pendant plusieurs années sans pouvoir se tenir debout et marcher! Si, ainsi, je continue de l’applaudir, c’est que je le hais ou que je suis méchant envers lui. Or, il n’est fait que pour être aimé, applaudi et aidé à parfaire ses actions et son être.

Vous avez écrit, Monsieur le Vice-recteur :

« Il y a eu,  après l’établissement du Comité d’Initiative (2009), l’organisation du Colloque de 2011, que vous avez accompagné comme membre du Comité Scientifique, la publication des Actes dudit Colloque dont vous avez assuré magistralement l’édition et la coordination3. Jusqu’à l’installation des membres de l’Académie et son fonctionnement. Dans tout ce processus, vous-même ainsi que la FLA, avez joué un rôle capital. Et je me réjouis de ce que la FLA, vos collègues et vous-même, avez pu profiter de cette opportunité exceptionnelle pour valoriser auprès de la société, et même de l’UEH elle-même, leur discipline, leur science et leur savoir-faire. »

Cela m’offre l’occasion de vous remercier publiquement de m’avoir fait confiance à ce niveau. Je suis conscient de ce que cela a permis que plus de gens soient au courant de la plupart de ce que je fais. Cela a donc été une bonne opportunité. Cependant, pour les raisons que j’ai évoquées dans mon article et qu’il n’est guère nécessaire de rappeler ici, je dois reconnaître, et j’invite ceux qui connaissent mes problématiques de recherches à partager cet avis, que si on me reconnait un peu au-delà des frontières haïtiennes, ce n’est nullement grâce à ces actions qui valent, pourtant, leur pesant d’or et j’en suis profondément conscient. Je pensais justement à cela lorsque j’ai évoqué les irrégularités concernant nos deux revues et notre maison d’éditions.

Qui pis est, les collègues haïtiens, excepté deux ou trois de la FLA, ne sont même pas au courant de ce que je fais en termes d’activités de recherche, ce que je publie et où. Je ne sais pas forcément, non plus, ce que font tous les collègues. Mais au moins, ceux qui travaillent sur des problématiques peu ou prou voisines à la mienne (exemple les collègues du LADIREP), j’ai, en général, une idée de ce qu’ils font, publient, préparent. Parce que la dynamique de recherche n’est guère encore installée dans notre institution et en Haïti en général. Et la mayonnaise mettra du temps à prendre si l’on considère la question du financement publique de la recherche. Ne vous en déplaise, Monsieur le Vice-recteur! Il y a certes des laboratoires qui se créent mais, entre autres problèmes, j’ai déjà soulevé la question du budget. Or, vous êtes mieux placé que moi pour reconnaitre combien la recherche nécessite des sous! 

En droite ligne du passage de votre texte que j’ai repris ci-dessus vous ajoutez : « Vous rappelez-vous que, jusqu’à récemment encore, beaucoup de collègues a l’UEH, non suffisamment conscients de la problématique linguistique nationale, ne juraient que par la réduction de la FLA en un simple département de linguistique d’une autre Faculté ? Le Doyen Pierre Vernet a eu à s’en émouvoir plus d’une fois » Si ces expériences à elles seules suffisaient pour ne pas fusionner une institution universitaire dans une autre, elles donneraient, paradoxalement, raison aux partisans de cette fusion car, l’institution qu’on envisage de fondre dans l’autre ne serait pas nécessaire. Ce faisant, vous ne faites qu’apporter de l’eau au moulin des collègues qui voudraient à tout prix cette fusion en sachant que le FLA n’a personne pour la défendre. Qu’ils se lancent et on verra bien la communauté de la FLA se croiser les bras à les regarder!

Il n’est peut-être pas inutile de rappeler que dans un texte antérieur – « Université d’État d’Haïti, crise de gouvernance et proposition de réforme »[2] – publié le 3 mars 2016, vous avez ressuscité « le décret de 1985 créant une vaste Faculté des Sciences humaines et sociales regroupant la FASCH, la FLA, la FE » tout en vous posant la question de savoir s’il était encore d’actualité. Et je note que vous n’avez proposé aucune réponse à cette question à valeur plutôt rhétorique! Mais, si on parle des sciences de l’homme et de la société et qu’on ne s’en tient qu’à ces trois facultés dans le cadre du fonctionnement actuel de l’UEH, c’est qu’on se trompe un peu sur le vouloir dire des sciences humaines et sociales.

Par ailleurs, Monsieur le Vice-recteur, je ne vous ai pas reproché d’avoir créé la Maison de la Recherche. Je n’ai pas affirmé non plus qu’elle n’était pas nécessaire. Je me suis posé des questions. J’ai écrit et je me cite sans autre commentaire qu’« on est en droit de se poser la question de savoir s’il était nécessaire et opportun de créer une Maison de la Recherche avec un personnel administratif à temps plein alors qu’il y a une direction de la recherche dépendant du vice-rectorat à la recherche. Quelle est l’incidence de ce doublon sur le budget de l’UEH…? »

À suivre

Marigot, le samedi 26 mars 2016

 


 

Pour la vérité et pour l’UEH : Réaction à la réponse du Vice-recteur Fritz Deshommes (II)

Renauld Govain

Faculté de Linguistique Appliquée

Université d’État d’Haïti

 

Vous avez dit que je ne suis pas solidaire de mon doyen de la FLA

Si j’avais le choix, je n’en parlerais pas. Car comme je l’ai bien indiqué, il est toujours bien de laver le linge sale en famille. Monsieur le Vice-recteur, il est clair que vous vous êtes assez mal informé. On ne vous a pas tout raconté, car, s’il y avait des gens qui pourraient avoir été en danger, ce ne serait pas le doyen. Au contraire, s’il était arrivé quelque malheur à un collègue ou un étudiant de la FLA, le décanat en aurait la conscience tranquille et s’en laverait les mains car, pour ses membres, l’institution est formellement et administrativement fermée depuis le 29 janvier 2016 et nous n’avons pas encore été informés de la date de sa réouverture.

En effet, suite à la deuxième visite de gens se présentant comme étudiants et membres du personnel administratif d’entités de l’UEH (dont certains agissaient violemment) et réclamant la solidarité des membres de la FLA au regard de la lutte des membres du personnel administratif, nous (l’ensemble des membres de l’institution) avons reçu une lettre électronique nous annonçant que la faculté était fermée pour éviter d’incidents regrettables. Parmi les raisons avancées pour justifier cette fermeture on peut retenir que le décanat ne se sentait plus capable de garantir notre sécurité dans le bâtiment, les gens en question ayant menacé de revenir ultérieurement. Et, à date, nous n’avons encore reçu aucun message nous indiquant que la faculté est rouverte. Malgré tout, j’y allais (et vais encore) tous les jours car je n’ai pas d’autre cadre de travail. J’ai même assuré entretemps quelques séances de cours malgré la fermeture parce que les étudiants voulaient travailler. J’ai même administré mes examens parce le climat s’y prêtait (sous la dynamique du vice-doyen aux affaires académiques), sans même penser à ma sécurité.

Il s’est certes déroulé sous mes yeux des actes qu’on pourrait qualifier de délinquants dans la mesure où, par exemple, la serrure de la porte du bureau du Vice-Doyen aux affaires académiques, qui m’héberge avec deux autres collègues (car la FLA ne disposant pas d’espace pour offrir un bureau à un professeur) et celle de la comptabilité ont été endommagées. Je n’ai pas entendu le décanat de la FLA dénoncer ces actes par une quelconque voie. Et alors?

Voilà comment les collègues du décanat ont réagi à l’événement. Dans ce cas, comment réagiriez-vous si vous étiez enseignant dans l’institution? Vous vous montreriez plus royaliste que le roi lui-même? Lorsque les mêmes gens sont repassés les 8 et 9 mars, puis une autre fois, par la suite, la faculté était toujours formellement fermée comme c’est encore le cas, même si j’étais toujours présent. Cela est tellement vrai que le décanat n’a jamais convoqué la moindre rencontre là-dessus. Dans ce cas, comment voudriez-vous que je réagisse?

Ne serait-ce pas dangereux, voire méchant, que vous cherchiez intelligemment à me mettre en face de mon doyen? Pas du décanat mais du doyen. Pourquoi ce parti pris pour le doyen mais pas pour le décanat dans son institution? Cela est d’autant plus étonnant et suspicieux qu’il vienne d’un Vice-recteur! Qu’est-ce qui peut bien être le mobile de cette action sournoise? En référence à mon propos consistant en ce que la plupart des dirigeants d’entités, inconscients de leur rôle et donc des relations à cultiver avec les autres collègues, se prennent pour des super-chefs, vous écrivez « Je n’ai retrouvé aucune manifestation de solidarité envers votre doyen, le doyen de le FLA, votre Alma Mater. Non pas en tant que "chef"… mais simplement en tant que collègue, membre de la "FLAmille"… » La situation que je viens d’exposer répond déjà à cette question de solidarité envers le doyen qui vous semble très chère. Je vous remercie de me rappeler que la FLA était mon Alma Mater et que j’appartiendrais à la FLAmille. Cela ne fait jamais mal de trouver un tiers pour nous rappeler ce que nous vivons tous les jours. L’emploi de ces « familièmes » (ces mots ou expressions familiers) ne peut pas être innocent. Et si vous laissiez le soin au doyen de revendiquer ce qui s’apparente à vos yeux à la non-assistance à sa propre personne en danger? Et si mon doyen prenait pour acquis ce que vous insinuez ou plutôt affirmez et se mettait à me persécuter? Et si le monde universitaire haïtien croyait en cela? 

L’expression « super-chef » que j’ai employée dans mon texte est justifiée par le contexte explicatif qui l’accompagne. Mais si vous vouliez que je la justifie davantage, je pourrais prendre l’exemple suivant, pour n’en considérer que lui seul : dans certaines facultés un doyen décide bien volontiers de prendre des décisions de manière unilatérale pouvant, par exemple, aller jusqu’à proposer au rectorat pour nomination des employés au niveau du personnel administratif et/ou enseignant en ignorant les autres membres du décanat qui n’en sont informés que lorsqu’ils voient le collègue nommé, par exemple, en salle de classe en train de faire cours. Il serait très léger de ma part de conclure à la complicité du rectorat! Comment pourrait-on qualifier pareil comportement? Est-ce de l’administrativement correct? Du politiquement correct? J’ai écrit « super-chef » parce que je n’ai pas voulu être méchant envers les collègues qui s’adonnent à cette forme de pratique administrative. Mais si vous me permettiez d’être un peu trivial, je pourrais écrire que ces administratifs fonctionnent non comme des « super-chefs » mais comme des gérants de boutique non même familiale mais personnelle. 

Je vous remercie d’avoir rappelé les événements du 12 janvier 2011 et des réactions que j’ai eues, bien sûr avec les autres membres de la direction de la FLA dont je faisais partie, ou de la FLA tout court. Rien de plus normal, car je crois que le dirigeant doit être prompt à agir/réagir pour le bien des dirigés et de l’institution qu’il dirige. Sans cette réaction, je n’aurais pas mérité d’être à cette place à ce moment précis. En tant que responsable, je ne saurais laisser aux autres le devoir d’agir et de réagir à ma place. Mais aussi, le temps de réaction me semble un facteur souvent déterminant dans la gestion de conflit.

 

Et si on traitait les problèmes du point vue structurel

Monsieur le Vice-recteur Fritz Deshommes, votre texte montrerait que votre vision de la crise n’est que conjoncturelle. Vous faites passer tout dans le prisme des élections. Et pourtant, les élections, pour moi, ne devraient être que de simples formalités si l’UEH se comportait comme une véritable institution d’enseignement supérieur. Quelqu’un qui ose proposer une solution qui ne va guère dans le sens de vos attentes serait du coup en train de manigancer contre vous, par des alliances contre-nature. J’estime cela très léger, vu la position que j’ai dégagée et mon comportement jusque-là montré à l’UEH. Si je devais entreprendre une alliance (contre-nature ou naturelle) contre qui que ce soit à l’UEH, ce ne serait certainement pas à la faveur de la crise. Je ne l’estimerais pas cela opportun. Car, le collègue que je veux être est celui qui voit d’abord le bien de l’institution avant tout.

Je suis incapable d’entretenir cette polémique que j’estime stérile et gratuite pour l’UEH. Je n’ai pas envie d’y entrer car il y a mieux à faire pour l’UEH et pour mon avenir universitaire. Néanmoins, j’ai bien envie de discuter avec vous, comme à notre habitude, et avec tout le monde dans la perspective de trouver une solution durable à la crise. Je n’ai pas (encore?) développé l’art des alliances contre-nature. Ce n’est pas parce que j’en aie peur. Pour un universitaire, ce ne serait guère mauvais. Par exemple, cette discussion témoigne du fait que la crise n’aura pas été une mauvaise expérience pour l’avenir de notre UEH si nous savons en tirer les leçons qu’il faut. Mais il y a bien mieux à faire, comme lire et exprimer les choses telles qu’elles sont, sans les grossir ; accepter les pensées telles qu’elles s’expriment après les avoir analysées sans acrimonie. Si vous estimiez opportun d’avoir en face de vous un nouveau membre d’une certaine alliance contre-nature, vous voudriez bien chercher un fort meilleur que moi.

Et si on cogitait de préférence au profit de la résolution de la crise en identifiant les vrais problèmes? Quand j’ai fini de lire le contenu de votre article, j’en arrive à la conclusion qu’il pourrait être davantage utile qu’on discute en face-à-face car je ne vois pas ce que le texte apporte de nouveau par rapport à ce que j’ai déjà lu de ce que vous avez écrit sur la crise. Généralement, j’écris quand j’ai quelque chose qui renseigne. Donc, qui apporte un nouvel éclairage dans un cadre donné.

Cette rhétorique facile consistant à faire d’un collègue qui expose sa vision de l’actuelle crise à l’UEH un opposant n’est pas le fruit d’une réflexion murie. Elle ne peut être que le résultat d’un coup de tête hâtif d’une bonne âme mais dont les nerfs sont à fleur de peau, justement parce sujette à des remous divers. Mais il faut bien savoir regarder et analyser d’où viennent exactement ces remous. Venu d’un étudiant, je l’estimerais méchant en croyant qu’il n’a pas bien lu ce que j’ai écrit ; d’un simple collègue enseignant, je le croirais dangereux en insinuant qu’il travestit la réalité ; mais de vous, Monsieur le Vice-recteur, je refuse de le qualifier. Et cela ne doit nullement me faire oublier l’ami loyal aux sentiments très cordiaux, le conseiller désintéressé et le juste analyste que j’ai toujours trouvé en la personne du professeur Fritz Deshommes. En outre, j’ai, à maintes occasions, travaillé avec vous et à vos côtés sur des sujets divers et je ne peux que remémorer de bons souvenirs. Et ne pas le souligner serait gommer la réalité.

Ainsi, il ne serait guère juste de ma part de conclure ni à la méchanceté, ni à la dangerosité. Mais je n’estime pas injuste de placer ce comportement rhétorique hâtif dans la foulée de frisson électorale qui m’est, qu’on veuille bien me croire, tout à fait étrangère. Justement parce que l’occasion de faire la connaissance des candidats, de les entendre présenter leur vision de l’UEH et leurs projets d’avenir pour l’institution, de les questionner, etc. fait toujours défaut. J’avais certes, en 2011, entendu le candidat Fritz Deshommes exposer sa vision de l’UEH, étaler son projet pour le développement de la recherche. Mais les choses ont beaucoup évolué de ce point de vue comme il l’a souligné dans son texte. D’autant que, vu le poste visé en 2016, il devient plus ambitieux. La rhétorique électorale est certes différente de la probe logique cartésienne sur laquelle elle prend souvent le dessus, mais je ne peux conclure qu’à un simple excès discursif sans finalité méchanceté.

 

Je ne suis pas un acteur de ces « grandes passions »

Si l’UEH vit des moments de grandes passions, comme vous l’avez souligné, j’en suis jusque-là exempt : ce qui fait la passion de ceux qui vivent ces grands moments n’est pas exactement ce qui fait ma propre passion. Ma passion n’est pas d’être en orbite. Mais de servir à mon niveau. D’être un individu dont la personne passe inaperçu mais dont la pensée se fait entendre.

Je vous remercie de me rappeler que les élections devraient bientôt se tenir à la FLA. Car à la FLA, on n’en parle guère. Mais je rappelle que ma démarche n’est pas guidée par un quelconque intérêt électoral. Si vous étiez informé à propos de mon petit parcours à la FLA, vous auriez pu comprendre que les élections ne m’intéressent pas. Ce qui m’intéresse à l’UEH, je crois l’avoir déjà prouvé, ce n’est pas d’occuper de grands postes. Mais plutôt, faire ce que j’ai pour tâche d’accomplir du mieux que je peux. J’aime être utile. Je crois être plus utile aux étudiants de la FLA et peut-être à d’autres niveaux de l’UEH tandis que je suis enseignant. Voici, je vais vous dire toute la vérité que vous cherchez autant que je le devine: je pourrais être candidat, si et seulement si les étudiants et les collègues la FLA (en tout cas, une bonne partie d’entre eux) me le demandaient. Car l’exercice de cette responsabilité est une délégation de la communauté qui reconnait et accepte le fait qu’on est capable de la conduire (cette communauté) à bon port. Dans tous les domaines de la vie démocratique, le pouvoir se donne en se déléguant, se mérite et s’entretient avec la participation de ceux qui délèguent.  

Je suis de ceux qui croient qu’être doyen ou autre chose, cela se mérite et, de ce fait, il faut travailler pour cela. C’est ce que je disais, humblement, aux étudiants et aux collègues de la FLA qui m’avaient demandé d’être candidat aux élections de 2012. Travailler pour cela passe par trois phases, à mes yeux : l’expérience et tout ce que cela implique à ce niveau, la formation et la reconnaissance de ses pairs et des bénéficiaires de ses actions. Nous sommes quand même à l’université.     

Vous écrivez ne pas souhaiter qu’un jour je vive la même situation. Je vous en remercie. Nommer la chose, c’est parfois l’appeler. Ainsi, je ne sais pas si je dois prendre cela comme un vrai souhait, une prophétie ou une malédiction. Mais, en réalité, pareille situation, il n’en manquera pas. Dans ce cas, le meilleur souhait aurait été que je sache l’affronter de manière à lui apporter la bonne solution, une solution durable mais non cosmétique. Mais dans le cas qui nous préoccupe ici, ce n’est pas la situation qui décourage et fait peur. C’est notamment la manière dont elle est gérée. Ah! Non! Pardon! Elle n’est pas gérée. Elle est fuie! Et cette fuite qui fait peur. Car elle engendre l’incompréhension, l’indécision, la lâcheté. À propos, j’apprécie beaucoup le terme « amateurisme » que vous avez utilisé dans votre texte.

 

Et à propos des états généraux?

Je comprends que les élections pourraient davantage vous intéresser mais si vous aviez bien lu l’article qui a porté ma signature, vous auriez compris qu’entre les états généraux de l’UEH qui patauge dans cette crise dont nous serions tous coupables (?), les élections constituent pour moi le moindre souci. 

Concernant la question de savoir qui doit organiser les états généraux, la réponse est bien dans le texte. Par exemple, vous pourriez considérer ce passage que je m’autorise à reprendre ici, avec votre permission, Monsieur le Vice-recteur « …organiser ce qu’il convient de considérer comme les "états généraux de l’UEH" où en deux ou trois journées pleines, l’ensemble des catégories des usagers de l’institution : le rectorat, les enseignants, les étudiants, les responsables administratifs, etc. vont poser tous les problèmes auxquels confronte l’institution : les problèmes structurels comme les problèmes conjoncturels. » Le texte est publié en un temps et un lieu donnés en s’adressant aux acteurs présents en rapport avec ces éléments formant le triptyque énonciatif : ego, hic, nunc (je, ici, maintenant). Le problème n’est donc pas posé au regard du texte. Il revient aux acteurs de l’UEH d’organiser ces états généraux que j’appelle de mes vœux. 

Par ailleurs, je ne pense pas qu’il y ait contradiction entre la tenue des élections devant conduire au renouvellement du Conseil exécutif (CE) et la celle des états généraux. Et je n’ai exprimé, ni insinué aucune contradiction. Mais il se trouve que les élections sont dans une grande impasse. Tant pis pour qui ne le voit pas. Et c’est dans la perspective de sortir de l’impasse que je propose d’aller vers ces états généraux en vue d’agir sur le structurel et éviter d’avoir à gérer des problèmes conjoncturels de manière aussi récurrente.

En ce qui concerne la fameuse action du Conseil de l’Université (CU) de revenir sur la décision qui a été prise à l’encontre de l’étudiant, je n’ai pas suggéré que le Conseil démissionne. Qu’on me pardonne si j’estime cette décision indigne du CE sans aucune forme d’explication indiquant qu’il y avait erreur de jugement dans la conduite des enquêtes de la commission ayant été constituée à cette fin et notamment dans sa délibération! J’ai exprimé l’idée que sa démission devait être une expérience comme allant de soi. J’ai insinué que si j’étais membre du Conseil et que je n’arrivais à rien faire pour empêcher cette décision, qualifiant implicitement celle de la commission de bavure, j’aurais démissionné. Toujours est-il, je ne suis pas encore revenu du fait que vous ayez apposé votre signature pour l’exécution de pareille décision. Et c’est bien sûr à ce niveau du débat que s’appliquerait véritablement le titre de votre article. 

 

Conclusion

Mon article s’est attelé à faire une proposition de sortie de crise qui, me semble-t-il, ne peut être suivie. Mais je ne pense pas qu’on puisse ignorer autant son point focal. Aussi me permettrai-je de poser la question de savoir ce que propose le Vice-Rectorat à la recherche en vue d’un dénouement de la crise. Moi, c’est ce que je cherche. C’est bien pour cela que je me suis autant risqué. Tout ce que je souhaite, Monsieur le Vice-recteur, c’est le bien de l’UEH dont dépend celui de l’entité où je « fonctionne ». Je n’ai accusé personne dans ma démarche. Je peux avoir pris des faits en exemple qui ne vous aient pas plu. Mais je n’ai eu aucunement l’intention de déranger. Mais le gros bon sens suffit pour comprendre que les élections, si elles s’étaient tenues dans les conditions dans lesquelles elles étaient prévues, feraient plus de mal à notre université que de bien.

Les états généraux que j’ai proposés, je suis plus que certain que vous y êtes habitué et que vous en voyez l’opportunité et les bienfaits qu’ils apporteraient à l’institution que vous reconnaissez en construction. Alors, si cela peut être utile, on peut, soit y aller, soit aller vers quelque chose de semblable qui serait de l’ordre du rassemblement et du débat d’idées où chacun en ses qualité, position et hauteur, se montrerait à la hauteur d’idées pour relever notre université de son état létal provoqué par ses propres bénéficiaires que nous sommes tous. Sinon, on peut avoir le courage d’exprimer que pour l’instant ma proposition n’est pas nécessaire, ni opportune, tout en proposant un autre projet de sortie de crise qui prenne en compte les questions d’ordre structurel à résoudre. Quoi qu’on fasse, en tout cas, il ne faudra surtout pas oublier de réviser le mode d’opération et de délibération de l’actuel CU.   

Fin

Marigot, le samedi 26 mars 2016

 

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