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POUR UNE STRATÉGIE MARTINIQUAISE DE LUTTE CONTRE LE COVID-19

Francis CAROLE
POUR UNE STRATÉGIE MARTINIQUAISE DE LUTTE CONTRE LE COVID-19

La crise du Covid-19 met gravement en danger notre peuple et bouscule profondément les logiques politiques et institutionnelles d’avant mars 2020. C’est un moment d’Histoire que nous devons assumer, ensemble, avec lucidité, créativité, courage et audace, sous le souffle intransigeant de l’urgence.

L’une des caractéristiques du contexte actuel c’est l’engagement massif de nombreux Martiniquais-ses, autant dans des actes quotidiens de solidarité que dans la recherche de solutions face à l’épidémie. Infirmiers, médecins, syndicats, chercheurs se rassemblent, proposent et demandent aux élus de les accompagner.

En effet, la gestion chaotique de la crise par le gouvernement français nous a placés dans une situation dangereuse et a exposé notre peuple à des difficultés grandissantes : absence d’équipements de protection individuelle pour les soignant-e-s, pénurie de masques, messages contradictoires sur le port du masque ou sur le dépistage massif, lits insuffisants...

Il nous appartient désormais de définir notre propre vision et de dire à l’Etat, avec le soutien de notre peuple : « Voilà ce que nous voulons ! Discutons maintenant ! »

Les Martiniquais-ses seront fondé-e-s à nous demander des comptes si, comme certains le conseillent avec pusillanimité, nous nous réfugions derrière le prétexte selon lequel la santé étant une « compétence régalienne de l’Etat » nous devrions nous soumettre à des stratégies gouvernementales qui ont échoué, rééditant ainsi l’épisode inqualifiable de l’empoisonnement de notre peuple à la chlordécone.

Cette exigence s’impose d’autant que nous sommes loin de la fin de l’épidémie de Coronavirus.

Le rapport du « conseil scientifique Covid-19 pour les outre-mer » , en date du 8 avril, précise que « l’épidémie dans les territoires d’outre-mer va s’aggraver dans les semaines qui viennent ».

Le nombre de morts n’a d’ailleurs cessé d’augmenter, jour après jour, et le déconfinement constituera un autre défi.

C’est ainsi que le vendredi 10 avril le directeur général de l’OMS avertissait que « lever les restrictions trop rapidement pourrait entraîner une résurgence mortelle" de la pandémie. Selon lui, son « reflux pourrait être aussi mortel que sa propagation s'il n'est pas géré convenablement."

Il faudra, de toute évidence, le moment venu, sortir d’un confinement dont on s’apercevra qu’il aura été aussi un impitoyable accélérateur de détresse et d’inégalités.

La « Stratégie Martiniquaise de Gestion du Covid-19 » devrait s’articuler autour des axes suivants qui pourront être détaillés dans un véritable plan d’action partagé par le plus grand nombre :

1-protéger les soignants et tous les professionnels de première et seconde ligne en les dotant, en quantité suffisante, des équipements de protection individuels ( masques, blouses etc...).

2-protéger la population en mettant à sa disposition, pour un temps suffisant, un nombre suffisant de masques (en soutenant aussi les initiatives de production locale) ;

3-organiser, y compris en langue martiniquaise, une véritable campagne de communication permettant de responsabiliser chacun sur les plans de la santé et de la solidarité (les médias publics devraient y jouer un rôle essentiel);

4-donner une priorité absolue au dépistage systématique des soignant-e-s, des résident-e-s et des intervenant-e-s des EHPAD;

5-organiser le dépistage massif de la population;

6-structurer, après dépistage, l’accompagnement des personnes atteintes par le virus, suivant des filières correspondant à leur état de santé;

7-doubler les lits de réanimation;

8-définir les conditions et les étapes du déconfinement ainsi que le retour progressif à une vie « normale »;

9-maintenir les restrictions aux frontières même après le déconfinement.

Francis CAROLE
MARTINIQUE
Lundi 13 avril 2020

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