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Pourquoi une université de la Martinique est une très mauvaise idée

Pourquoi une université de la Martinique est une très mauvaise idée

   On peut comprendre l'exaspération grandissante des personnels du Pôle Martinique de l'Université des Antilles, de certains élus politiques défenseurs de leur île (à l'inverse de ces traitres de parlementaires du PPM) et même de la population martiniquaise à l'encontre de la politique menée par la gouvernance de l'établissement depuis la loi de création de l'établissement en 2015.

   On peut le comprendre !

   Car, en effet, l'autonomie du Pôle Martinique a été régulièrement bafouée alors qu'elle est prévue dans ladite loi et la vice-présidente du pôle, pourtant démocratiquement élue, est depuis bientôt trois ans royalement ignorée par la gouvernance. La dernière manœuvre en date consiste à chercher à imposer des clés de répartition budgétaire  scandaleusement en défaveur du Pôle Martinique, cela sans concertation avec les élus de ce dernier. On peut évoquer aussi la diminution de moitié du budget de MANIOC, la bibliothèque en ligne de l'établissement qui en filmant conférences et colloques, est presque l'unique fenêtre de visibilité de l'Université des Antilles à l'international. MANIOC dont on a annoncé aux responsables qu'"à partir de 2020, c'est fini !".

    Les Martiniquais ont  donc mille raisons de vouloir faire sécession et de vouloir créer leur propre université, ne serait-ce que parce que le Pôle Guadeloupe n'a jamais respecté, en trente et quelques années d'existence, le règle de non-doublonnage des filières (à savoir qu'il est inutile et surtout dispendieux de recréer à l'identique une filière existant déjà sur un pôle). La Guadeloupe n'a cessé de dupliquer d'année en année au point aujourd'hui d'avoir une université quasi-complète. Ce que la Martinique s'est gardée de faire...Résultat : il n'y a presque plus d'étudiants guadeloupéens en Martinique alors que 50% des étudiants de STAPS (Etudes sportives) et 30% des étudiants de Sciences sur le campus de Fouillole (Guadeloupe) sont des Martiniquais.

    Malgré tout cela,  il faut savoir ne pas céder au chauvinisme et à ce qu'il faut bien appeler le tribalisme. Il ne s'agit aucunement d'une guerre entre les deux pôles de notre université et encore moins entre Martiniquais et Guadeloupéens. C'est dans ce piège que veulent nous faire tomber ceux qui sont mus soit par la haine des Martiniquais soit par l'obscur désir de sauver le soldat CEREGMIA (en effet, en cas de scission, la partie civile "Université des Antilles", qui poursuit en justice les responsables de cet ex-groupe de recherches, n'existera plus). Les haineux ont d'ailleurs pris une méga-claque lors des élections professionnelles il y a quinze jours : 0 (zéro) élu. Ce résultat n'est pas sans signification et démontre qu'en Guadeloupe, une majorité de gens n'approuve pas la politique menée par la gouvernance.  

   Il faut donc, tout au contraire, que les Martiniquais et Guadeloupéens sensés se battent ensemble pour faire respecter les textes qui ont fondé l'Université des Antilles, à commencer par sa règle d'airain qu'est l'autonomie des pôles, garante de l'unité de l'établissement. Il fait qu'il refusent toute modification de la répartition budgétaire et exigent le respect de celle qui a toujours existé à savoir 60% pour la Guadeloupe et 40% pour la Martinique. Il faut qu'ils s'opposent au transfert d'une centaine de postes du Pôle Martinique vers le Pôle Guadeloupe etc...

   De nos jours, au niveau mondial, une petite université compte environ 20.000 étudiants. L'ex-UAG et encore moins l'UA n'ont jamais atteint pareil chiffre et couper cette dernière en deux aboutira à la création de deux micro-universités dépourvues de toute attractivité tant dans les deux iles qu'à l'extérieur. Déjà que nos bacheliers partent massivement en France et de plus en plus vers le Québec, une scission serait un très mauvais signal. Elle signerait la fin des deux micro-établissements qui seraient réduits à terme à l'état de simples collèges universitaires. Ce n'est pas ce que nous devons souhaiter pour notre jeunesse martiniquaise et guadeloupéenne.

   Il faut au contraire travailler à la consolidation de l'Université des Antilles mais dans le strict respect, dans le respect le plus rigoureux de l'autonomie de ses deux pôles.

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