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Près de 300 Palestiniens assassinés et 29 000 blessés en 2018

Près de 300 Palestiniens assassinés et 29 000 blessés en 2018

Maureen Clare MurphyLes forces d’occupation israéliennes et les colons ont tué 295 Palestiniens en Cisjordanie et à Gaza depuis le début de l’année d’après un groupe de suivi de l’ONU.

Quatorze Israéliens ont été tués par des Palestiniens pendant la même période, nombre auquel il faut ajouter un bébé qui est mort quelques jours après sa naissance prématurée consécutive à la blessure grave par balles qu’avait subie sa mère.

Plus de 29 000 Palestiniens ont été blessés en 2018. C’est le chiffre le plus élevé de blessés en une seule année depuis que le Bureau de l’ONU de la Coordination des Affaires Humanitaires [OCHA] a commencé à récolter des données en 2005.

Vingt-huit membres des groupes armés figurent parmi les morts, de même que 15 auteurs ou auteurs présumés d’attaques contre des Israéliens en Cisjordanie, d’après OCHA.

Plus de 60% des morts et près de 80% des cas de blessures ont eu lieu dans le contexte de la Grande Marche du Retour, des protestations de masse qui se tiennent régulièrement dans les parties Est et Nord de la Bande de Gaza depuis le 30 mars dernier.

D’après le ministère de la santé de Gaza, environ 14 000 personnes ont été hospitalisées pour des blessures subies pendant les protestations alors que 12 000 autres ont été traitées sur place dans des cliniques de campagne.

Plus de 6000 Palestiniens ont été blessés par balles réelles pendant la Grande Marche du Retour.

Les manifestations appellent à une fin du blocus de Gaza, qui en est maintenant à sa onzième année, et exigent l’application de leur droit au retour sur les terres dont leurs parents ont été expulsés avant, pendant et après la fondation d’Israël en 1948.

Force mortelle

Israël a utilisé des armes meurtrières contre des protestataires non-armés pendant ces manifestations, s’attirant la condamnation des responsables des Droits de l’Homme de l’ONU et un avertissement sans précédent du procureur général de la Cour Pénale Internationale.

Mais du fait de l’impunité dont il jouit, Israël continue, avec la bénédiction de sa Cour Suprême, de menacer les Palestiniens de violence s’ils approchent la barrière Est de Gaza.

Jeudi, le COGAT, le bras administratif de l’occupation militaire israélienne, ne s’encombrant plus de son masque de propagande humanitaire, a révélé au grand jour son véritable visage d’oppresseur.

Le COGAT a publié une vidéo sur Twitter dans laquelle un colonel israélien avertit les Palestiniens de Gaza de ne pas approcher la barrière de séparation, d’endommager celle-ci, de faire du mal aux soldats israéliens ou de « violer la  souveraineté israélienne » sous peine de recevoir une « réponse ferme » de la part des forces d’occupation israélienne.

Cette « réponse ferme », si on se fie au comportement passé d’Israël, va probablement signifier plus de morts et plus de corps mutilés.

L’organisation Medical Aid for Palestinians a déclaré au début de ce mois que l’usage révoltant par Israël de la force, souvent mortelle, contre les protestataires a entraîné la mort d’un grand nombre de Palestiniens et infligé des blessures à des milliers d’entre eux par des tirs à balles réelles, de balles en acier recouvert de caoutchouc ou de gaz lacrymogènes.

Des milliers de patients ont été blessés par balles, principalement aux membres, et environ 1500 d’entre eux ont subi des blessures graves invalidantes qui nécessitent l’intervention de spécialistes de la reconstruction orthopédique ainsi que des programmes de rééducation fonctionnelle du long terme. Ce chiffre ne cesse d’augmenter chaque semaine.

D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, 111 amputations – dont 20 menées sur des enfants – ont été pratiquées suite à des blessures subies pendant les manifestations. Dix-neuf personnes ont été paralysées à la suite de blessures touchant la moelle épinière et six autres ont perdu la vue de façon irréversible.

Trois travailleurs médicaux ont été tués par les forces israéliennes et 546 autres ont été blessés. Parmi les dégâts matériels divers, il faut citer le chiffre de plus de 80 ambulances endommagées.

Les infrastructures hospitalières de Gaza , lourdement saturées et devant prendre en charge de très grands nombres de protestataires blessés, doivent encore affronter la situation intenable de stocks de médicaments et de fournitures médicales essentielles égaux à zéro, situation due au siège de Gaza.

Cette année, les hôpitaux ont réduit le nombre d’opérations chirurgicales du fait de l’absence de carburant pour faire tourner les générateurs d’électricité de secours, appareils indispensables étant données la pénurie d’électricité et les coupures fréquentes.

Lignes rouges

Quatre Palestiniens et parmi eux, un enfant de 16 ans et un homme handicapé, ont été mortellement blessés durant la Grande Marche du Retour de vendredi passé. Les factions palestiniennes à Gaza ont déclaré qu’Israël avait franchi les lignes rouges en tuant, la semaine dernière, des gens qui se trouvaient à une distance de 300 à 600 mètres de la barrière.

Les soldats israéliens selon toute apparence mettent en application une politique consistant à tirer-pour-tuer dans les zones tampons. La largeur précise de la zone n’est pas déclarée mais on considère généralement qu’elle est de 300 mètres à partir de la barrière.

Le bureau du Haut-Commissaire des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme a déclaré que les forces israéliennes, « dans leurs opérations de police, n’ont le droit d’utiliser la force létale qu’en cas d’extrême nécessité, comme moyen ultime en cas de danger de mort ou de blessure grave. »

Les organisations des Droits de l’Homme ont déclaré au Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU en septembre qu’aucune donnée ne permettait d’affirmer qu’un seul manifestant parmi ceux tués par Israël était armé.

Amnesty International a condamné « les tentatives qui, selon toute apparence, visent délibérément à tuer ou à mutiler les protestataires de Gaza ».

Les soldats israéliens utilisent des armes de haute vélocité conçues pour causer le maximum de dégâts corporels chez des protestataires palestiniens qui ne constituent pas pour eux une menace immédiate.

Dans un communiqué commun, les organisations palestiniennes ont déclaré que le comportement d’Israël pendant les vendredis à venir sera « un test pour l’occupation et ses mauvaises intentions. Si l’occupation persiste à user de violence disproportionnée contre les protestataires, la Résistance Palestinienne répondra aux atrocités israéliennes ».

Le communiqué ajoute « ni l’argent, ni l’électricité et l’eau n’empêcheront les factions d’accomplir leur devoir ».

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