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Producteur tabassé à Paris : Attention à ces fausses affirmations sur l’interpellation de Michel Zecler

Producteur tabassé à Paris : Attention à ces fausses affirmations sur l’interpellation de Michel Zecler

Un texte attribué à un collègue des policiers impliqués dans le passage à tabac du producteur de musique, Michel Zecler, est devenu viral sur les groupes de soutien aux forces de l'ordre. Il contient plusieurs fausses informations

  • Viral sur Facebook, Twitter et Whatsapp depuis vingt-quatre heures, un texte est présenté comme le témoignage d’un membre de la brigade des policiers impliqués dans l’interpellation violente de Michel Zecler.
  • Son auteur indique que les membres des forces de l’ordre ont interpellé Michel Zecler pour saisir une « pochette remplie de drogue », que ce dernier se serait montré violent, et qu’aucune insulte raciste n’aurait été proférée par les policiers.
  • Ces déclarations ne sont pourtant pas en accord avec les témoignages recueillis jusqu’ici, ainsi qu’avec les déclarations du procureur de la République de Paris, Rémy Heitz.

Des publications virales sur les réseaux sociaux et dans des boucles de discussion WhatsApp de soutien aux forces de l'ordre mettent en avant le témoignage d’un prétendu collègue  des quatre policiers impliqués dans le passage à tabac, révélé par Loopsider jeudi dernier, du producteur de musique, Michel Zecler.

L’auteur de ce texte défend les quatre policiersmis en examen ce lundi, conformément aux réquisitions du parquet. Deux d’entre eux, le brigadier et l’un des gardiens de la paix que l’on voit sur les vidéos, ont été placés en détention provisoire.

Dans ce témoignage, un policier supposé prend la parole pour défendre ses collègues impliqués dans l'affaire Michel Zecler

Dans ce témoignage, un policier supposé prend la parole pour défendre ses collègues impliqués dans l'affaire Michel Zecler - Tom Hollmann

Ce témoignage, dont l’auteur n’est pas connu, comporte plusieurs fausses affirmations, que 20 Minutes a vérifiées.

FAKE OFF

L’interpellation avait-elle pour but de saisir une « sacoche remplie de drogue », comme le prétend le texte viral ?

Celui qui se présente comme le collègue des policiers assure que la « tentative d’interpellation » de Michel Zecler ne résulte pas d’un contrôle pour non-port du masque, « mais surtout pour essayer de récupérer une sacoche remplie de drogue ». « Bien évidemment, [après l’interpellation] la sacoche a disparu », poursuit le texte.

Dans leur procès-verbal d’interpellation, que 20 Minutes a pu consulter, les policiers ont indiqué que leur intervention résultait du refus du producteur de musique de se soumettre à un contrôle de police, alors qu’il ne portait pas de masque et qu’il dégageait une forte odeur de cannabis. Ils ne mentionnent pas de sacoche « remplie de drogue ».

Une sacoche en bandoulière sera bien retrouvée dans le studio d’enregistrement de Michel Zecler lors de la perquisition réalisée mardi 24 novembre, trois jours après les faits, a indiqué le procureur de la République de Paris dimanche. Selon lui, 0,5 gramme de cannabis a été retrouvé à l’intérieur.

Michel Zecler retenait-il la porte pour empêcher les policiers de sortir du sas ?

« L’individu retenait la porte de sortie avec son pied pour que les collègues ne sortent plus », assure le texte partagé sur les réseaux sociaux. De l’autre côté du sas, « un des collègues retenait la porte d’accès à la salle d’enregistrement d’où arrivaient 9 individus en furie qui criaient qu’ils allaient les défoncer ».

Cette déclaration ne correspond pas aux images diffusées en intégralité par Loopsider. Il est possible de voir que Michel Zecler n’empêche pas les policiers de sortir. Le produteur de musique affirme qu'il tentait de maintenir la porte d’entrée ouverte pour appeler à l’aide. Ce n’est qu’une fois la porte refermée par les policiers que ces derniers se mettent à frapper le producteur de musique. Après plusieurs auditions, ils reconnaîtront que les coups portés « n’étaient pas justifiés », a rapporté le procureur Rémy Heitz dimanche.

Concernant les neuf jeunes hommes qui se trouvaient au sous-sol, dans le studio d’enregistrement, ce n’est qu’au bout de plusieurs minutes qu’ils ont entendu des hurlements et les appels à l’aide de leur producteur. Sur la vidéo tournée par l’un d’entre eux, révélée également par Loopsider, aucun des jeunes hommes ne menace, à travers la porte, de « défoncer » les policiers. Il est toutefois possible d’entendre une injonction d’un des jeunes : « Ouvrez ! »

Michel Zecler a-t-il porté des coups aux policiers ?

« Certes, les images sont violentes mais cet individu a porté des coups également au sol, coups que l’on ne voit pas », indique l’auteur du prétendu témoignage.

Dans le procès-verbal d’interpellation, les policiers indiquent que Michel Zecler leur a porté « des coups avec ses bras et ses jambes » et qu’il aurait vainement « tenté de se saisir de leur arme administrative ». Les fonctionnaires portent alors plainte et une enquête a visé le producteur de musique pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique » et « rébellion ». Cette enquête a toutefois été classée sans suite par le parquet, mardi 24 novembre, pour « infraction insuffisamment caractérisée ».

Sur les images de vidéosurveillance, il ne semble pas que Michel Zecler donne des coups. Dans son témoignage à Loopsider, ce dernier s’est même expliqué sur son absence de réaction : « Je ne voulais pas avoir de gestes virulents qui allaient jouer contre moi par la suite. Il ne fallait pas que je lève les mains, que je fasse quelque chose de violent. »

Des propos racistes ont-ils été prononcés ?

Le texte viral l’assure : les termes racistes visant Michel Zecler « n’ont jamais été dits ». 

Depuis leur placement en garde à vue vendredi jusqu’à leur mise en examen ce lundi, les policiers ont nié avoir proféré des insultes à caractère racistes. « J’ai beaucoup entendu le « sale nègre » », a témoigné le producteur de musique auprès de Loopsider. Dans une interview accordée à France-Antilles publiée ce lundi, Michel Zecler maintient ses accusations, estimant qu’il a perçu cette insulte comme « encore plus violente que les coups qu’il a reçus ». La version du producteur est corroborée par l’un des neuf jeunes présents dans le studio d’enregistrement.

Le juge d’instruction qui a mis en examen les quatre policiers dans la nuit de dimanche à lundi pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » a en tout cas retenu plusieurs circonstances aggravantes, dont « des propos à caractère raciste ».

Commentaires

GIRIER-DUFOURNI... | 02/12/2020 - 12:33 :
Les faits sont là et bien là! Trop longtemps , les policiers ou du moins certains , contournent les règles déontologiques et agissent en toute impunité . Un contrôle qui dérape ,coups de pied, de poing , de matraque? Et, pour échapper aux sanctions, bien qu'ils n'en aient pas besoin, falsifient les rapports .Ils le peuvent, c'est vous dire déjà que l'on est face à des esprits tordus? Personne ne dénonce .Quand les chefs ou autres autorités arrêteront ils de les couvrir? Faudrait-il qu'il y ait une vidéo surprise pour prendre conscience qu'il existe des brebis galeuse? Il faudrait aussi que s'arrêtent les complicités de certains collègues qui savent et qui, par peur de représailles se taisent et deviennent non seulement complices mais aussi auteurs des dysfonctionnements .Comment comprendre qu'un seul homme face à 4 ou 5 policiers ne puisse pas être maîtrisé , certainement parfois mouvementé mais sans bavure ? Eux, si promptes et déterminés à procéder au contrôle , pourquoi ne mettent-ils pas un point d'honneur à maîtriser les individus sans bavure ? Il faut que certains policiers ne soient pas choqués non plus lorsque lors d'un contrôle, que l'usager cherche à vouloir comprendre pourquoi il est contrôlé . Pour certains , l'usager n'a pas droit à la parole . Pour que cela cesse , il faudrait que les autorités prennent leur responsabilité et commencent à sanctionner sérieusement les brebis galeuses qui font du tort à la profession mais aussi à leurs collègues . Chacun a le droit d'exercer le métier qu'il veut ou qu'il peut . Il s'agit de le faire correctement .Quant à ceux qui aimeraient que les choses restent en l'état et inventent toutes sortes de fausses informations pour défendre les brebis galeuses , ils ont le droit .Cela ne les grandit pas car ils savent qu'ils ont tort .....
Michel P. | 02/12/2020 - 21:18 :
Les policiers veulent interpeler le producteur pour deux motifs peu importants, l'absence de masque et une odeur de cannabis. Ils le suivent dans ce qu'ils pensent être un hall d'immeuble, disent-ils. Et là, vu l'exiguïté des lieux, ils prennent peur. C'est possible d'avoir peur, les policiers affrontent toutes sortes de situations. Parfois, ils perdent la vie dans un simple contrôle routier. Mais pourquoi ne pas ressortir ? L'interpellation pouvait être retardée. En effet, il n'était pas question de terrorisme ou de quelque chose du genre, qui aurait nécessité une action urgente. Les policiers prétendent avoir été empêchés de sortir par le producteur. A trois contre un ? Alors que les caméras de surveillance ne montrent aucun geste offensif de sa part ? Quand ils finissent par sortir, sans le producteur, enfermé dedans, personne n'a l'air de réfléchir. Au contraire, un policier lance un fumigène dans le local, comme s'il fallait que le producteur en sorte toutes affaires cessantes, ce qu'absolument rien n'imposait. Enfin, quand les policiers emmènent le producteur, ils ne se saisissent pas de sa sacoche, pourtant censée contenir du cannabis ! Ça ne tient pas debout. Et c'est suivi par un procès-verbal non sincère. La messe est dite.
Véyative | 03/12/2020 - 05:38 :
Je partage entièrement votre analyse. D'abord sur leur supposée peur alors qu'ils sont plusieurs contre un. Peur généralisée quand on a affaire à un noir?.. donc racisme?.. . Peur? Ma foi le citoyen lambda peut se faire du souci si la police a peur face à un homme non armé. Et ils ne sont pas des novices . Ensuite cet acharnement :pour un port de masque et une odeur de cannabis....
Firmin G. | 02/12/2020 - 14:09 :
Cette affaire sera enterrée comme d'habitude. Comme celle d'Adama Traoré et tant d'autres avant elle. Pas de pitié pour les descendants des immigrés antillais, africains et arabes qui sont venus aider la France de l'après-guerre à se reconstruire et sur les épaules desquels reposent les fameuses "Trente Glorieuses" dont les Français sont si fiers !

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