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Quand Serge Letchimy cherche à confisquer la postérité césairienne

Yvelise SERNIN
 Quand Serge Letchimy cherche à confisquer la postérité césairienne

   L'histoire de la Martinique ne s'est pas arrêtée avec Aimé Césaire: ni au plan politique, ni au plan littéraire, ni au plan idéologique.

Il y a un après-Césaire comme il y a eu, en France hexagonale, un après-De Gaulle.

Il faut admettre aussi -n'en déplaise à certains- que doit s'édifier et se consolider une critique de l'œuvre littéraire de Césaire, tout comme de son action politique.

 

C'est pourquoi je ne crois pas anodin de tenir pour une simple caricature ou parodie de la posture intellectuelle (de ce que devrait être dans un pays qui se respecte une vraie posture intellectuelle), les propos tenus par Serge Letchimy.

 

En appeler à la mobilisation de la population martiniquaise pour deux ouvrages exposés à la Bibliothèque Schœlcher n'est pas seulement grotesque mais infiniment dangereux.

 

Alfred Marie-Jeanne, et ce quoi qu'on puisse penser de son action politique est une figure qui a marqué la vie politique martiniquaise depuis près de 50 ans.

Il serait bon de se demander en quoi un ouvrage portant sur les discours oraux, les courriers, les orientations politiques d'AMJ serait un crime, duquel il faudrait protéger les écoliers et les touristes.

 

Rendre visibles des figures qui ont fait et font encore l'histoire du pays Martinique constitue donc pour Serge Letchimy une monstruosité, un acte de propagande scandaleux.

 

Pas d'histoire martiniquaise avant Césaire: pas d'histoire martiniquaise après Césaire! 

 

De telles affirmations mettent en évidence la vision de la démocratie de Serge Letchimy: un culte unique à rendre à Aimé Césaire par tous, simplement, parce qu'il est la figure qui donne depuis tant d'années un peu de consistance à Serge Letchimy.

 

Oui c'est bien cela: sans Aimé Césaire, Serge Letchimy ne serait rien ou si peu!

 

D'où sa volonté et sa tentative de confisquer toute la postérité césarienne, d'effacer toutes les autres figures politiques ou littéraires martiniquaises  qui comptent, par peur du grand vide qui s'ouvrirait à ses pieds, si Césaire cessait d'être Césaire!

 

Mais Césaire ne cessera pas d'être Césaire, parce que deux ouvrages sont exposés à la Bibliothèque Schœlcher!

 

Comme Serge Letchimy ne deviendra pas plus que Serge Letchimy si ces deux livres venaient à être retirés de là.

 

Les propos tenus par Serge Letchimy témoignent de son angoisse profonde de voir l'histoire martiniquaise, la vie martiniquaise, les lieux de culture Martiniquais accueillir tous les pans qui l'ont constituée et la constituent, sans idéologie réductrice, sans parti-pris étriqué.

 

Dans quel département de France et de Navarre serait-on choqué de voir en vitrine un ouvrage portant sur une des figures ayant joué un rôle politique majeur dans l'histoire du département?

 

Non, Monsieur Letchimy, on ne peut pas refaire ni réécrire l'histoire à sa guise, en faisant comme si ceux qui nous dérangent,  comme si les figures de notre opposition politique n'avaient pas existé!

 

Sortir les livres d'une vitrine n'y changera rien! Rien du tout! Les faits sont têtus et ne s'en laissent pas compter!

 

La postérité césarienne inclut aussi des figures comme AMJ et Raphaël Confiant, que vous le vouliez ou non, car la postérité n'est pas que docile ou courtisane, elle est aussi critique et contestataire. 

 

Rassurez-vous, Mr Letchimy: les écoliers et les touristes ne sont pas en danger en rentrant à la Bibliothèque Schœlcher et en contemplant une telle vitrine.

 

Personne n'est en danger!

 

Simplement votre peur obsessionnelle d'être effacé de l'histoire martiniquaise vous conduit par anticipation à vouloir en effacer vos opposants. Pensez-le si cela vous fait du bien mais de grâce, ne vous ridiculisez pas en l’écrivant ! Ne galvaudez pas non plus les épisodes les plus sombres de certaines histoires nationales en osant des comparaisons qui insultent les tragédies humaines qu'ont provoquées les plus sinistres dictatures.

 

Yvelise SERNIN

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