Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL
AOP INFOS VENDREDI 6 MARS 2009

RÉACTION POPULAIRE À LA MANIFESTATION PATRONALE

menée par les békés
RÉACTION POPULAIRE À LA MANIFESTATION PATRONALE

{{Rappel chronologique}}

Mardi, 03 Mars 2009 07:19 C'est vers 1 heures du matin qu'un accord cadre sur la hausse des bas salaires a été signé en préfecture en Martinique entre les différents parties. + 200 euros nets mensuels à compter du 1er mars 2009. Cet accord ne met pas fin à la grève générale. Le Collectif reste mobilisé. Reprise des négociations ce mardi à 14h.

Mercredi 4 mars matin : Un groupe de patrons , tracteurs et 4x4 à l’appui, tente de forcer le barrage dressé devant la zone de Ducos Champigny. Les militants résistent énergiquement , appellent à l’aide, et c’est massivement que les habitants de DUCOS viennent leur prêter main forte. Le Préfet envoie à la rescousse des « forces de l’ordre », qui font partir…. le commando patronal !

Mercredi 4 mars après midi : les patrons, qui ont renforcé leur unité, font de la résistance. Accord non signé sur la baisse des prix. .
Jeudi 5 mars : les négociations traînent toujours. Simultanément, annonce d’une manifestation patronale conduite par les békés sur Fort de France. Son objectif : appeler à la reprise du travail.

Le barrage de Ducos Champigny, a reçu du renfort. Forte présence de femmes déterminées. Mme SAINRIMAT, de Sainte Luce, qui résiste avec un collectif de soutien depuis plus de 10 ans à l’expulsion d’un immeuble illégalement vendu, y fait le point sur sa situation et reçoit le soutien de tous.

Vendredi 6 mars

La manifestation patronale a lieu. Elle a pris la forme d’une opération escargot avec plus de 300 4x4, gros camions et tracteurs.

Les travailleurs mobilisés ont pris très au sérieux cette manifestation qu’ils ont ressentie comme une dangereuse et insupportable provocation. Beaucoup se réfèrent au titre du documentaire sur les békés : « les derniers maîtres de l’île » et rappellent que les békés, pour défendre leurs intérêts bananiers, ont déjà fait des opérations musclées ( Occupation de l’aéroport, action sur le Fort Saint Louis, Fort militaire situé en plein Fort de France ) sans avoir été aucunement inquiétés. ILS DISENT QUE LES BEKES NE SERONT PAS LES MAITRES DE FORT DE France et reprennent la chanson : « Matinik sé ta nou Matinik sé pa ta yo ».

Des dispositions responsables sont prises avec le collectif pour éviter que le convoi patronal pénètre dans la ville.

Tous sont conscients que son passage devant la maison des syndicats, QG du mouvement, qui accueille chaque jour des centaines et parfois des milliers de militants souvent accompagnés de leurs enfants, donnerait lieu à des réactions incontrôlables.

Le convoi contourne donc Fort de France par la rocade ( sorte de Boulevard périphérique), direction DDE.

Quartier Trénelle.

A son retour vers Bois Rouge, Lamentin, commencent les premiers incidents sur la rocade, au quartier Trénelle, secteur populaire, fief du PPM, ( Part Progressiste Martiniquais créé par Césaire) et où se trouve le siège du PPM. La municipalité de Fort de France avait réussi à tenir au calme ce quartier très sensible pendant tout le mois de mobilisation en y déployant des dizaines de « médiateurs urbains ».
Des groupes prennent à partie les voitures conduites par des békés ou des blancs. Des tracteurs sont immobilisés.

Les gardes mobiles envoyés à la rescousse, lancent des gaz lacrymogènes qui pénètrent à l’intérieur des maisons du quartier. La rumeur court qu’un bébé de 4 à 5 mois serait décédé. On entend sur RCI le témoignage en direct d’un habitant blessé par des éclats de grenades lacrymogènes.

Un groupe de gardes mobiles prend position sur une passerelle qui conduit directement au siège du PPM dont le siège subit les lancers de gaz. Malgré les jets de gaz, un flot de centaines de personnes arrive sur les lieux, et se masse de part et d’autre de la passerelle. Des élus PPM rejoints par un dissident du PPM, Claude CAYOL, passé au RDM ( Rassemblement Démocratique Martiniquais) viennent s’asseoir entre les manifestants et les gardes mobiles. L’un d’eux déploie le drapeau nationaliste rouge vert noir.

Plusieurs camions de gardes mobiles se rapprochent pour faire la jonction avec le groupe sur la passerelle. Le maire de Fort de France, Serge LETCHIMY, venu sur les lieux, est atteint d’un malaise à cause des gaz. Effaré de voir ce déploiement provocateur de gardes mobiles dans un quartier si sensible, en direct sur RCI, il demande d’arrêter tout de suite, c'est-à-dire de les faire partir . Tout est possible ! Soudain, arrêt des jets de grenades. On voit les gardes mobilies faire demi tour. Les camions rebroussent chemin. La foule chante : « Matinik sé ta nou, Matinik sé pa ta yo ».

Que s’est il passé ? Le collectif, présent à la Préfecture, qui avait à 14h signé l’accord sur la baisse des prix, a décidé de suspendre les négociations et de ne pas les reprendre tant que les gardes mobiles ne seraient pas retirés. Le Préfet , assailli de toutes parts, finit par donner l’ordre de retrait.

Le collectif a appelé à une nouvelle manifestation à Fort de France samedi matin 8h.

Maison des syndicats.

Pendant ce temps, au centre ville, feux de poubelle ici et là, notamment sur le Boulevard du Gnl De Gaulle où se trouve la maison des syndicats.
Les gardes mobiles se positionnent devant celle-ci et lancent des jets de gaz. Plusieurs blessés, dont une femme soignée sur place dans une voiture de pompiers. Les militants syndicalistes prennent alors l’initiative suivante : sortant de la maison des syndicats, ils s’avancent vers les gardes mobilies, qui ont reçu le renfort d’autres camions, en disant : « Yo armé, nou pa armé » ( ils sont armés, nous ne ne sommes pas armés) . Et le cortège pacifique de militants fait reculer les gardes mobiles !

{{Brève conclusion : Dialogue social ou lutte de classes}}

En Guadeloupe, la puissance du mouvement a entraîné l’annulation pure et simple des contre manifestations prévues par le patronat.

En Martinique, les békés ont cru pouvoir tenter une épreuve de force contre la grève. Ils se sont heurtés à une résistance populaire déterminée, autour du collectif.

Un des points de la plate forme d’AOP est « Reconnaissance de la lutte des classes ». Les actuelles théories veulent la reléguer au magasin des antiquités au nom du Partenariat salariés patronat réunis autour des intérêts bien compris de l’entreprise. Le CNPF ( Centre National du Patronat de France) dont l’appellation indiquait bien sa nature de classe, patronale s’est mué en MEDEF ( Mouvement des Entreprises de France) pour faire naître l’illusion que l’entreprise serait une yole avec un même équipage se fixant le même cap. Le dialogue social version patronale et gouvernementale voudrait substituer à la négociation menée sur la base des intérêts reconnus distincts des parties en présence, ( comme les négociations actuelles à partir de la plate forme du collectif) la participation à l’aménagement de mesures proposées par le patronat ou le gouvernement.

L’opération pilote de dialogue social lancée en Martinique après la grande grève de Toyota (fin 1999), sous l’égide de l’Union Européenne avec le concours actif des békés résistera-t-elle à l’épreuve de la guerre de classe à laquelle donnent lieu les négociations actuelles?

C’est un enjeu essentiel du mouvement en cours.

Document: 

AOP_INFOS_VENDREDI_6_MARS_2009.pdf

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.

Pages