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"Redonner la terre aux Blancs" ou les ravages de la corruption

"Redonner la terre aux Blancs" ou les ravages de la corruption

   Vous vous attendez sans doute à lire l'une de ces dénonciations enflammées que l'on trouve sur le Net depuis que le nouveau président du Zimbabwe a décidé de restituer les terres ou plus exactement les fermes aux Békés zimbabwéens. Eh bien point du tout !

   Robert MUGABE, l'ancien président zimbabwéen aujourd'hui destitué, avait confisqué les fermes de ces Békés il y a une trentaine d'années de cela exactement comme l'avait fait, longtemps avant lui, le président algérien Houari BOUMEDIENNE lorsqu'il avait lancé son fameux mouvement appelé "la Révolution agraire". La vaste plaine de la Mitidja, que les colons ou "Pieds-noirs" avaient transformé en grenier à blé, en vergers et en vignobles, fut répartie entre les capitaines, commandants et autres colonels qui avaient combattu les Français entre 1954 et 1962, année où le pays acquière son indépendance.  Evidemment, ces valeureux combattants qui n'avaient aucune compétence ni agricole ni gestionnaire ne mirent pas beaucoup de temps à ruiner les fermes que le régime leur avait octroyées quant ils ne les transformaient pas en lotissements de résidences secondaires de grand luxe, bétonnant de façon quasi-irréversible le patrimoine foncier d'un pays certes extrêmement vaste (2 millions 382.000km2) mais dont la superficie agricole utile n'est que d'environ 350.000km2 soit la taille de la...Grande-Bretagne. Résultat des courses : rente pétrolière aidant, l'Algérie devint un gros importateur de produits...agricoles !!! Ce qu'il est plus que jamais aujourd'hui...   

   MUGABE refit exactement la même erreur et cette dernière produisit exactement les mêmes résultats. Les fermiers blancs furent expropriés de force et leurs propriétés attribuées à des gradés de l'armée de libération nationale lesquels se comportèrent de la même façon que leurs alter ego algériens. D'où une catastrophe économique sans précédent, le Zimbabwe ne disposant pas, comme l'Algérie, de pétrole lui permettant de tenir le coup. Ou plus exactement possédant des richesses minières non encore mises en exploitations et n'étant pas près de l'être, ces confiscations de terres faisant fuir les éventuels investisseurs étrangers.   Erreur que ne commit point Nelson MANDELA qui fut et est toujours très critiqué sur ce point.

   Alors ? Arabes et Noirs seraient-ils incompétents ? L'indépendance acquise, seraient-ils incapables de gérer une exploitation agricole, de la faire fructifier comme le faisaient les Békés/Pieds-noirs ? Aucunement ! Le problème de l'Algérie comme du Zimbabwe et d'ailleurs de la plupart des pays de l'ex-Tiers-monde porte un nom : la corruption. Certains lecteurs assidus de notre site trouvent que nous insistons trop sur cette question, mais nous leur répondons que ces différents pays doivent nous servir d'exemple. En effet, alors même que la Martinique n'est pas encore indépendante, la corruption s'y développe comme un véritable cancer depuis près d'un demi-siècle : Crédit Martiniquais, Ceregmia, Odyssi, Port de Fort-de-France etc..., pour ne citer que les plus médiatisés.  

   Certes, la corruption existe aussi dans les pays dits développés, mais elle a des conséquences nettement moindres que dans les pays dits sous-développés ou en voie de développement. Surtout elle est assez efficacement combattue par les médias et certaines associations, ce qui fait que pour ne prendre l'exemple de la France, régulièrement, on y voit des ministres tomber ou plutôt démissionner pour ne serait-ce qu'une chose aussi banale que l'occupation d'un logement social. Voit-on des ministres arabes, africains, latino-américains ou asiatiques être contraints de rendre leur tablier pour les mêmes méfaits ? Pas très souvent ! Et quand, par extraordinaire, cela se produit comme récemment au Brésil, ce sont des corrompus qui font tomber d'autres corrompus dans l'unique but de s'emparer du pouvoir. Le peuple brésilien paie, lui, les pots cassés de cette lutte pour ledit pouvoir.

 

   Car, oui, ce sont les peuples du Tiers-monde, du Sud, qui sont les premières victimes de la prévarication des élites, de leur malhonnêteté, de leur soif du gain, de leurs goût du luxe, de leur absence totale d'éthique etc...Toutes choses que la Martinique, pourtant même pas indépendante, connaît déjà trop bien, hélas. Donc quand les terres du Zimbabwe soient restituées aux fermiers blancs, il n'y a pas de quoi s'indigner ou pousser des cris d'orfraie. Ce n'est tout simplement que l'implacable conséquence de la corruption de ses élites !...

 

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