Accueil
Aimé CESAIRE
Frantz FANON
Paulette NARDAL
René MENIL
Edouard GLISSANT
Suzanne CESAIRE
Jean BERNABE
Guy CABORT MASSON
Vincent PLACOLY
Derek WALCOTT
Price MARS
Jacques ROUMAIN
Guy TIROLIEN
Jacques-Stephen ALEXIS
Sonny RUPAIRE
Georges GRATIANT
Marie VIEUX-CHAUVET
Léon-Gontran DAMAS
Firmin ANTENOR
Edouard Jacques MAUNICK
Saint-John PERSE
Maximilien LAROCHE
Aude-Emmanuelle HOAREAU
Georges MAUVOIS
Marcel MANVILLE
Daniel HONORE
Alain ANSELIN
Jacques COURSIL

Reprise économique et sociale : Catherine Conconne comme sœur Anne…

Michel Branchi
Reprise économique et sociale : Catherine Conconne comme sœur Anne…

Comme sœur Anne, toujours à l’affût du moindre frémissement de reprise économique, Catherine Conconne, comme pour détourner de ses démêlés judiciaires, sur son blog réagit aux dernières infos sur la baisse ponctuelle du nombre de demandeurs d’emploi concoctée par pôle emploi en juillet 2015, sur la timide augmentation des créations d’entreprises au 1er trimestre 2015 signalée avec beaucoup de précautions par l’Insee et sur une « nouvelle amélioration » de ce que l’Iedom appelle le « climat des affaires » pour les « premières tendances » du  2ème trimestre 2015, c’est-à-dire l’opinion de certains chefs d’entreprises sur leur environnement économique.  Et  Catherine Conconne de préciser que la source de cette dernière info, c’est l’Iedom et non l’IMSEPP, l’Institut de statistique régional. La confiance règne…

Et de demander dans le style polémique et provoquant qui est sa marque de fabrique : « Ils sont où les éternels pleureurs, les éternels désespérés ? » (31/08/2015).

Baisse du chômage ? Nous avons vu que cette petite baisse de 268 demandeurs d’emploi catégorie A en juillet 2015  résulte, en grande partie, d’une manipulation statistique de pôle emploi depuis juin 2015 sur  le classement de certaines catégories de chômeurs inscrits (A,B, C,D et E) et que sur un an le nombre total des demandeurs d’emploi est toujours à la hausse. Sans oublier l’effet désormais réel de recul de la baisse de la population et du regain de l’exode des jeunes Martiniquais(es) sur les entrées à pôle emploi. Le nombre de ceux qui sont au chômage depuis plus d’un an et qui n’ont plus d’indemnités Assedic continue par contre à augmenter.  La Martinique compte à ce jour plus 5 500 chômeurs A de plus qu’à l’arrivée de la néo-PPM et alliés à la Région (voir Justice n° 36 du 3/08/2015).

Hausse de la création d’entreprises ? L’Insee lui-même souligne qu’elle est « timide » et surtout que sur un an les créations sont en recul de 5 %. De plus, il a été démontré par l’Insee que la création d’entreprises ces dernières années s’était accompagnée du recul régulier de l’emploi. En outre, selon la Cacem, le nombre de disparitions d’entreprises dans le Centre (le cœur de l’économie) a été supérieur au premier semestre 2015 aux créations (voir Justice n° 33/34 du 20/08/2015).

Amélioration du climat des affaires ? Certes, selon l’enquête trimestrielle Iedom, un certain nombre de chefs d’entreprises voient la vie plus en rose au 2ème trimestre 2015. Rappelons qu’il s’agit d’opinions. Ainsi l’enquête du 1er trimestre 2015 auprès des mêmes chefs d’entreprises indiquait qu’il fallait craindre pour le 2ème trimestre 2015 une « dégradation des soldes d’opinion (activité, charges, prix, trésorerie et délais de paiement) » et que «  seuls les effectifs devraient se stabiliser ». Aujourd’hui ils sont plus optimistes.  

Mais, en attendant la publication de la totalité des indicateurs économiques du 2ème trimestre 2015, la plupart de ceux dont on dispose sont plutôt mitigés, mauvais, voire carrément dans le rouge : maintien d’un différentiel d’inflation avec la France malgré le ralentissement de la hausse des prix, chômage en hausse sur le 2ème trimestre (mai et juin), nombre de bénéficiaires du RSA toujours en augmentation traduisant l’extension de la pauvreté, recul du chiffre d’affaires des hypermarchés exprimant l’essoufflement de la consommation des ménages, trafic aéroport en recul affectant le tourisme, les exportations hors produits pétroliers en recul, ventes de ciment pour la construction en baisse (hors TP), etc. Seuls sont dans le vert les importations hors produits pétroliers, le nombre de croisiéristes dont l’impact sur l’économie est faible et  les ventes de véhicules privés et utilitaires (remplacement après prolongation durée d’usage ?). (Voir Justice n° 35 du 27/08/2015).

L’investissement des entreprises est-il en train de repartir ? Le relatif regain observé est-il un signe de simple renouvellement des capacités après des années de baisse ou de stagnation, comme l’a expliqué l’Iedom au 1er trimestre,  ou alors de créations nettes facteur de développement?

Attendons donc la publication des données définitives du 2ème trimestre 2015.

En France, la Banque de France (l’équivalent de l’Iedom en Martinique) avait annoncé une croissance positive pour le 2ème trimestre 2015. Et l’Insee a constaté récemment qu’elle avait été nulle (consommation, investissement, commerce extérieur, emploi, etc, décevants).

Pleurer ou dire vrai ?

Cela dit, même au cas où il serait constaté un léger rebond l’économie martiniquaise  au 2ème trimestre de cette année 2015, cela ne saurait donner espoir aux quelques 54 000 à 55 000 chômeurs réels que compte le pays. Bien évidemment, l’activité ne se juge pas sur un seul trimestre. Car les fondamentaux restent grippés, en particulier le pouvoir d’achat qui commande la consommation, principal moteur de cette économie artificielle (60 % du PIB). Par ailleurs, que les résultats soient  bons ou mauvais, ils ne sont pas à mettre au seul compte de la Région, mais principalement à celui de l’Etat et du gouvernement qui continuent à  détenir et détiendront  après janvier 2016 les principaux leviers de la politique économique et de l’emploi. Il convient de ne pas l’oublier et de l’avoir à l’esprit en dépit de la mutation importante et porteuse de progrès potentiel que représente le passage à une Collectivité unique de Martinique.

Prendre l’exacte mesure de la situation économique et  sociale du pays ce n’est pas « pleurer » ni se « désespérer », c’est se préparer à agir pour changer le cours des choses. C’est encore moins se réjouir de la léthargie de l’économie.

Au contraire, tronquer les données, voire au besoin les falsifier, pour peindre la réalité plus belle qu’elle n’est, c’est la masquer  pour continuer à mener le pays dans le mur comme le font les gros mordants de EPNM.

Pour notre part, avec le Gran Sanblé, nous avons fait le choix de la vérité et du courage. L’urgence est de changer radicalement  de politique ici même.

                                                       Michel Branchi (2/08/2015)

Commentaires

yvleo | 04/09/2015 - 14:24 :
Tiens, une alternative est prévue qui appelle vérité et courage, c'est-à-dire de la sueur, du sang. Tout est dans "l'urgence", la "vérité" et le "courage". Si "l’urgence est de changer radicalement de politique ici même", il est encore plus urgent de faire étalage de cette politique de substitution radicale appelé à être mise en œuvre d'urgence. Chiche que le projet soit présenté à la presse et au peuple. "Ici même" : baisse de la durée du travail, du smig ?
gégé | 05/09/2015 - 15:09 :
concone n'est qu'une vulgaire voleuse sans honneur ,,, pourquoi n'et elle pas en prison ? les voleurs vont en prison normalement !!! c ce que j'apprend a mes petits enfants !!! concone et une voleuse et sont maitre sont complice !!!

Connexion utilisateur

CAPTCHA
Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain afin d'éviter les soumissions automatisées spam.