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Robert Damoiseau rend hommage à Jean Bernabé

Robert Damoiseau rend hommage à Jean Bernabé

   Germaniste d'origine, Robert DAMOISEAU, originaire du Berry, est devenu un éminent créoliste qui a d'abord travaillé sur le créole haïtien, puis le créole martiniquais et enfin le créole guyanais, langues à propos desquels il a publié plusieurs ouvrages, sa spécialité étant la syntaxe. Au sein de l'Université des Antilles-Guyane et du GEREC (Groupe d'Etudes et de Recherches en Espace Créole), il a travaillé aux côtés de Jean BERNABE pendant plus de deux décennies, d'abord en tant que maître de conférences, puis professeur des universités. Aujourd'hui à la retraite, Robert DAMOISEAU, devenu professeur émérite, rend ci-après un hommage à son ami-frère en créolistique...

*****

Les études créoles sont en deuil, et tous ceux qui ont œuvré dans ce domaine le sont aussi. Je suis un de ceux-là.

 

J’ai eu la chance de rencontrer Jean Bernabé  en 1975. Lors d’un de ses déplacements à Paris, il avait rendu visite  à Alain Bentolila qui dirigeait à l’Université de Paris V Sorbonne la petite équipe qui travaillait alors à la rédaction du Ti diksyonnè kreyòl ayisyen-franse. Après cette date, nos chemins se sont croisés à de nombreuses reprises, à l’occasion de colloques ou autres rencontres scientifiques, notamment en Haïti, à La Faculté de Linguistique, dirigée alors par notre ami commun, Pierre Vernet. Puis, dans le prolongement de mes activités en Haïti, il m’a été donné de pouvoir travailler, en tant que Maître de conférences, puis de Professeur, sous la direction de Jean, à l’Université des Antilles et de la Guyane .

Pendant ces quelque vingt années, j’ai donc été étroitement associé à ce long et passionnant combat, mené par Jean Bernabé, pour la reconnaissance des langues et cultures créoles. Cette lutte n’a pas toujours été aisée. Mais l’exceptionnel dynamisme  du travailleur infatigable qu’il était, sa foi dans la cause qu’il défendait et qu’il savait faire partager, ont fait que ce cheminement n’a jamais pesé sur l’enthousiasme de l’équipe qu’il conduisait. La longue route a été jalonnée d’acquis majeurs, de la création des Etudes créoles en tant que filière d’enseignement à l’université jusqu’à la mise en place d’un Capes de Langues et Cultures régionales créoles, dont nous sommes redevables à l’action de Jean Bernabé.

Le créoliste qu’il était fut aussi un essayiste reconnu. Son ouvrage sur La dérive identitaire témoigne d’une  grande lucidité sur l’évolution de nos sociétés. Bien avant que les débatteurs politiques ne s’emparent de ce thème, il a su sensibiliser l’opinion à ce mal grandissant.

 

Il me faut enfin témoigner du grand courage dont Jean a fait preuve dans sa lutte contre l’implacable maladie dont il se savait atteint.

 

L’œuvre, la pensée, la vie de Jean Bernabé l’inscrivent dans l’Histoire du peuple martiniquais. 

 

   

                                                                                                 Robert Damoiseau

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