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Sé ayen menm yo pa konpwann

Jean-Laurent ALCIDE
Sé ayen menm yo pa konpwann

   Mon dernier article "Yo sikolojik an tet" a suscité un certain nombre de remarques émanant curieusement d'hommes alors qu'il traitait surtout d'un certain comportement de la gent féminine à l'endroit de la gent masculine, gente féminine antillaise s'entend. Ce comportement soulignait le fait que cette dernière a tendance à s'accrocher aux basques des hommes qui l'ont traitée plus bas que terre, qui l'ont humilié, voire larguée, parfois en partant carrément vivre dans un autre pays ou même sur un autre continent. A l'inverse, ces femmes n'hésitent pas à piétiner les hommes qui, à un moment ou un autre de leur vie, les ont portés aux nues ou posé sur un piédestal, en acceptant, par exemple, de vivre sous le même toit qu'elles ou en leur passant la bague au doigt.

   Elles pardonnent tout aux premiers (comportement de bonobo, refus ou incapacité de participer financièrement à quoi que ce soit, absence de proposition concrète s'agissant de l'avenir etc.) mais sont implacables avec les seconds à qui elles ne passent rien. Rien de rien ! Certes, les seconds ne sont pas des anges car aucun homme n'a pareille nature, mais ils sont, en toute logique, moins pires que les premiers. En bonne logique plutôt. Mais la logique est-elle un élément de la psychè féminine locale ? 
   Un psychologue de mes amis évoque des blessures liées à l'histoire familiale ; un autre, historien de son état, des séquelles de l'esclavage ; un avocat, qui se dit grand connaisseur de l'âme humaine, évoque, lui, le goût du clinquant, du paraître. Les bonobos, quoiqu'ils aient un QI plutôt modeste, seraient, à l'entendre, passés maîtres dans l'art de faire miroiter des paillettes à ces dames vite éblouies : défilés de mode, passages en radio ou en télé, repas dans des grands restaurants, soirées en boite de nuit ou dans des concerts, bref le culte du vide porté à son zénith. A l'inverse, les compagnons ordinaires seraient, toujours à entendre notre avocat, plongés dans la monotonie ou la grisaille du quotidien et quand bien même ils assurent une certaine sécurité affective, familiale et financière à ces dames, ils sont largables, jetables comme des Kleenex.  
   A un autre ami, chauffeur de taxi, lui, à qui je posais le problème, je me vis rétorquer cette phrase cinglante qui est très vraisemblablement la vraie réponse à tout cela :
   "Ki sa sé mésié ka rankonté laa ? An bann gran-grek initil ki la. Sé ayen menm yo pa konpwann. Piten sé fanm-tala piten sé tout ! Mi lesplikasion-an !"...

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