L’Intersyndicale affirme sa totale solidarité avec les travailleurs en lutte depuis 24 jours à l’entreprise SOTRAVOM 19 jours à l’UFR et 70 jours à la Fourrière.
CONFLIT SOTRAVOM : non aux deux licenciements illégaux.
Deux travailleurs ont été licenciés pour fait de grève suite au non-paiement de leurs salaires. Pourtant la réglementation et une jurisprudence constante montrent clairement la nature illégale de ces licenciements.
Le retard dans le paiement du salaire ou le non-paiement du salaire est une faute grave de l’employeur. Si l’employeur ne paie pas le salarié ou ne le paie qu’en partie ou avec retard, il commet une infraction pénale passible d’une amende, contravention de 3ème classe prévue à l’article R 3246-1 du code du travail. Selon un arrêt de la cour de cassation du 14 mars 1979, le non-respect par l’employeur de son obligation autorise le recours à la grève et dans ce cas les salariés ont droit au paiement des jours de grève. Et enfin, selon un arrêt de cette même cour du 13 avril 1972, il n’est pas possible de licencier un salarié parce qu’il a légitimement réclamé ses salaires.
Nous exigeons la réintégration immédiate des deux salariés illégalement licenciés !
CONFLIT DE LA FOURRIERE : reprise immédiate des négociations !
La plate forme revendicative comporte 10 points:
1. Annulation du licenciement .
2. Reconnaissance du fait syndical dans l’entreprise
3. Hygiène et sécurité.
4. Conditions de travail
5. Astreinte (Conditions et paiement).
6. Formation du personnel.
7. Heures supplémentaires.
8. Date et effectivité de la paye.
9. Revalorisation du salaire.
10. Paiement de primes (prime de salissure et prime de risque).
Le long et dur combat de ces camarades a déjà permis d’arracher 8 points dûment actés par les deux parties en présence de la direction du travail.
Le patron, M. Hubert DUPONT, prétend reprendre les négociations à zéro, en écartant d’un revers de main les 8 points déjà signés. Cette attitude est à mettre en relation avec le système esclavagiste qu'il imposait aux salariés qu’il faisait travailler de 8h à 17h, puis sous forme d’astreinte de 17h à 8h, payée 50 centimes d'euros de l’heure. Ayant installé des moutons dans le périmètre de la Fourrière, il leur imposait de nourrir ceux-ci et de nettoyer leurs crottes. Il a licencié l’un d’entre eux sous prétexte de détérioration d’un camion et d’un véhicule de tourisme qualifiée de « faute grave » alors qu’il s’agissait d’un dangereux accident de travail, et qu’il avait obligation d’apporter aide et assistance à ce salarié.
Nous exigeons la reprise immédiate des négociations sur les deux points restants :
Revalorisation des salaires et Paiement des primes de risque et de salissure
CONFLIT DE L’UFR : reprise immédiate des négociations!
Les salariés de l’UFR sont mobilisés pour la poursuite de la NAO 2014, le respect des instances représentatives du personnel (CE – DP – CHSCT) et contre la maltraitance au travail (harcèlement moral, licenciements abusifs, démissions forcées, fort taux d’absentéisme pour maladie).
Ils réclament le respect de l’évolution professionnelle et le réajustement de la grille salariale conventionnelle.
Les salariés ont sollicité la Direction du Travail pour entamer les négociations. A la rencontre du 08 avril 2015, le directeur de l’UFR (celui qui gagne plus de 15000 Euros par mois) a délibérément abandonné la table des négociations, démontrant son arrogance et son mépris pour un personnel qui s’est rebellé pour sa dignité.
Nous exigeons la reprise immédiate des négociations.
Le comportement des patrons lors des récents conflits de 2014 et ceux actuellement en cours, confirment qu’il existe une volonté d’une fraction rétrograde du patronat, de casser du syndicat. En effet, ils font durer les grèves en refusant de négocier, en traînant systématiquement les travailleurs devant les tribunaux.
Aujourd’hui, le principe d’une médiation a été retenu pour régler deux conflits en cours, la fourrière et SOTRAVOM. Les syndicats signataires observent très attentivement l’évolution de la situation de ces trois conflits.
La non satisfaction des revendications légitimes dans ces trois conflits, serait une déclaration de guerre contre tous les travailleurs martiniquais. Elle préfigure la casse du droit du travail prévue dans la loi MACRON. La riposte de l’Intersyndicale sera à la hauteur de l’attaque. Nous demandons aux travailleurs, aux démocrates et à la population de se préparer à une riposte massive, dans le cas d’un échec des médiations et de la négociation dans les trois conflits en cours
Jodi sé yo, dèmen sé nou !
CDMT-CGTM-CGTM/FSM-CSTM-SMBEF-UGTM-UNSA-USAM
Fort de France, Maison des syndicats, le jeudi 9 avril 2015.