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MÉTRO, 23 H 55

STATION : LES FILLES DU CALVAIRE

STATION : LES FILLES DU CALVAIRE



J'écris ton nom ce soir d'un claque

où l'on m'appelle l'amiral.

Les filles rient car c'est un maque

qui met des mots bleus sur Pigalle.



Velours lustrés et putains saoules,

whisky tiède, lampes blafardes.

Ici, les solitudes roulent

dans les mensonges des pochardes.



L'humaine condition de femme

est mise à nu. Et sous l'alcool,

des diamants purs, de grandes dames,

passent très haut, dans de hauts vols.



J'ai vu un soir une vraie garce,

une houri parler Rimbaud

et m'estourbir loin de la farce

de poésie, dans ce tripot.



Puis, elle m'offrit indifférente

son corps splendide et inutile,

ses rêves morts, fleur et bacchante,

et ses vingt ans, feux dans la ville.



Dans les volutes de fumée

flottait mon cœur mélancolique,

triste verdeur de mes années

sur des pensers ithyphalliques.



Le fard coulait, les seins tombaient.

La patronne jouait aux dés.

On s'ennuie sur le tabouret

quand le client vient marchander.



Fanaux rouges, sanguinolentes,

mes amours rient dans ce bordel,

errent sur le bord de la sente

des désespoirs sombres et cruels.




Thierry Caille


 


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