La question de l’université, avec son lourd dossier du CEREGMIA, a été au cœur de la campagne électorale. L’acharnement affiché de Serge Letchimy et Victorin Lurel envers la présidente de l’Université n’a échappé à personne. La résistance, la dignité et la ténacité de cette femme n’ont d’ailleurs cessé d’émouvoir la population, tant en Martinique qu’en Guadeloupe.
Caricaturée en « chien », traitée de « vermine à karchériser », victime de plus d’une centaine de mails et d’articles injurieux de janvier 2014 jusqu’à tout récemment, Corinne Mencé-Caster a tenu bon au milieu de toutes les tempêtes, gardant sa ligne et son cap, refusant de se laisser dicter sa conduite par des universitaires malhonnêtes et des politiques « soutireurs »..
Face à ce déferlement de violences envers une femme martiniquaise, brillante universitaire, convoitée par La Sorbonne, des comités de soutien se sont créés, des motions d’appui ont été publiées par la Conférence des Présidents d’Université, la Société des Hispanistes Français, l’Association des femmes dirigeantes de l’Enseignement Supérieur...On se souvient de la «Lettre à une femme d’honneur », avec des signatures locales, nationales et internationales.
Ces élus politiques au pouvoir, présidents de région et députés ( parmi lesquels un ancien ministre de l’Outre-Mer) se sont littérairement déchaînés sur cette présidente d’université qui ne cherchait qu’à assainir les finances de son établissement, non pas de son propre chef, mais sur la base de rapports d’experts indépendants et reconnus.
On se souviendra du directeur de cabinet de Serge Letchimy qui n’hésita pas à la traiter d’ « assoiffée de pouvoir » orchestrant un complot politique pour obtenir une deuxième place sur la liste du MIM.On pourra évoquer aussi Victorin Lurel, sur l’antenne de RCI Martinique, par un beau matin de mai 2014, appelant la population martiniquaise à ne pas se laisser séduire par cette jeune présidente d’université indigne !
Résistant à ce climat de violence inouïe qui aurait pu conduire plus d’une au suicide, Corinne Mencé-Caster a pu compter sur le soutien sans faille de la présidente de son comité de soutien, Suzy Sorel, et sur celui de nombreuses autres femmes et hommes qui ont jugé inadmissible un tel acharnement et un tel irrespect envers la fonction et la femme : les membres de la communauté universitaire qui ont multiplié les pétitions, le doyen de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines, victime lui aussi de nombreuses tentatives d’intimidation, des anonymes très nombreux dans la population...
Sur une question aussi peu polémique que la bonne gestion des fonds publics, Serge Letchimy et Victorin Lurel se sont alliés contre la présidente de l’université, complotant à Paris dans les ministères, jouant aux super-présidents d’université, pour isoler la vraie présidente, et la diaboliser ! Combien de fois n’ont-ils réclamé son extradition à Paris, sur n’importe quel prétexte, alors que dans le même temps, Serge Letchimy mettait en place un programme de « rapatriement » des jeunes Martiniquais.
Comment un martiniquais élu dans les plus hautes sphères a-t-il pu ainsi publiquement déclarer que Fred Celimene était son ami et afficher au vu et au su de tous, un mépris et un acharnement aussi profonds envers une autre martiniquaise, Corinne Mencé-Caster, coupable uniquement d’avoir levé un lièvre si bien caché depuis trente ans ?
Il faut dire que la 9ème place attribuée à Chauvet sur la liste de Serge Letchimy, liste validée par le grand patron du PPM, a cristallisé toutes les indignations et montré, s’il en était encore besoin, que ce patron était solidaire jusqu’au bout des ongles, des excès inacceptables de son « aboyeur » de Chauvet, petit soldat aux ordres.
Le 13 décembre 2015, le verdict est tombé implacable et ceux qui ne rêvaient que de destituer la présidente de l’université en ont eu pour leurs frais. Ce sont eux qui ont été royalement évincés !
Le lourd tribut qu’aura payé CMC aura peut-être servi à une noble cause : débusquer la voyoucratie de nos pays et la mettre à l’écart des affaires publiques !
Yvelise SERNIN
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