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Un candidat : "Misié ni an konpowtèman versatil !"

Un candidat : "Misié ni an konpowtèman versatil !"

   S'il fallait mesurer l'impact du combat mené depuis bientôt 40 ans par les défenseurs de la langue créole, il suffirait d'examiner les noms des 14 lices en présence aux élections territoriales du 20 juin prochain.

   En effet, pas moins de 11 d'entre elles ont un nom en créole !

   Gran Sanblé Pou Matinik, Alians Matnik, Ansanm pou Péyi Nou, Respé, Nou ka fè yonn, Matinik Doubout, Aktè Kilti Matinik, Mi Chans Matinik etc...etc...Cela ne s'est jamais vu dans l'histoire politique martiniquaise et évidemment ni nos grands journalistes ni nos éminents politologues ne l'ont remarqué. D'autant que ce ne sont pas, comme on pourrait s'y attendre, les seules listes de nationalistes ou indépendantistes qui affichent un nom créole mais aussi des listes de gauche et même de droite. Ce qui signifie que la langue créole a franchi un palier en dépit de l'ostracisme qui frappe encore celle qui, il n'y a pas si longtemps, était considérée comme un idiome de "vié Neg". 

   Que la grande majorité des listes en présences portent un nom en créole n'est pas anecdotique du tout. Cela dénote une (lente) progression de la conscience nationale ou plus précisément d'une certaine "martinicanité". On est loin de "Nos ancêtres, les Gaulois", "la Mère-patrie", "notre belle langue française" et autres billevesées assimilationnistes. Mais "martinicanité" ne signifie aucunement désir d'indépendance mais volonté de marquer sa différence. De fairte reconnaître sa différence, sa spécificité. C'est un petit pas mais dans la situation de désarroi dans laquelle se trouve la société martiniquaise, ce n'est tout de même pas rien. 

   Cependant, les défenseurs du créole attendent davantage : une véritable politique linguistique comme en Corse où un conseiller exécutif est spécialement en charge de la langue corse. Or, ni les autonomistes ni les indépendantistes, alternativement au pouvoir depuis trois décennies, ne se sont préoccupés de la mettre en place. Ils semblent n'avoir pas compris qu'une langue qui se cantonne à l'oralité est condamnée à terme. Alors, ils s'en donnent à coeur joie dans les meetings, massacrant au passage notre langue. Comme celui qui s'est écrié l'autre jour :   

   "Misié ni an konpowtèman versatil !"

   En vrai créole, c'est :

   "Misié ni an konpowtasion palayi-palaya !"

   Et ce n'est qu'un exemple, malheureusement, entre mille...

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