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Un peuple indépendant annule le carnaval, une population dépendante veut le maintenir à tout prix

Un peuple indépendant annule le carnaval, une population dépendante veut le maintenir à tout prix

   Chacun a pu voir les images d'un vidé carnavalesque au Lamentin ces jours derniers, vidé dans lequel les joyeux carnavaliers étaient déguisés en Père Noël.

    Ces personnes brandissaient des drapeaux rouge-vert-noir et rastas sur lesquels étaient inscrits "Révolisyon" et chantaient à tue-tête : "Préfé-a, bonda manman'w !" (pour ceux qui ne maîtrisent pas l'idiome de Ti Sonson ça signifie "Que le préfet aille se faire foutre !"). Motif : ces joyeux lurons craignent que le Préfet "colonialiste" ne prenne l'infâme décision d'annuler les festivités carnavalesques qui pourtant ne devraient commencer que dans...deux mois et demi. Toujours dans l'idiome en question, ce comportement répond au dicton Pwan douvan avan douvan pwan'w lequel est intraduisible dans la langue d'Aya Nakamura et de Molière (ou l'inverse).

   Sauf que juste à côté de l'île aux fleurs fanées, au nord de cette dernière plus précisément, il y a une île indépendante depuis des décennies, plus petite et moins peuplée, qui, virus du covid-19 oblige, a décidé purement et simplement d'annuler le carnaval 2021. Pourtant cette période lui est extrêmement bénéfique du point de vue économique puisqu'à ce moment-là, nombre de Dominiquais expatriés en profitent pour rentrer au pays et que d'aussi nombreux Fwansé, certes fortement basanés, de l'île immédiatement au sud, l'investissent également. C'est du boulot pour les taximen, du chiffre d'affaires pour les restaurants et les hôtels, des opportunités pour les musiciens et chanteurs, bref des sous qui rentrent dans les caisses d'un pays déjà meurtri ces dernières années par des cyclones.

   Qu'à cela ne tienne, le gouvernement dominiquais a décidé de privilégier la santé de sa population en lieu et place de retombées financières indéniables ! 

    C'est là la décision d'un pays responsable et surtout libre.

   A l'inverse, en Martinique où personne ne se soucie des caisses de l'Etat vu qu'il n'y a pas d'Etat (en fait, il se trouve de l'autre bord de l'Atlantique, à 7.000kms), on s'en fout royalement. La population veut "son" carnaval, les adeptes des vidés veulent défiler déguisés en femmes ou en makoumè et le pire c'est qu'on trouve d'authentiques (il faudrait mettre des guillemets, mais bon !) révolutionnaires (là aussi) pour approuver bruyamment le pré-carnaval du Lamentin !!! Aucun qui se demande pourquoi ces adeptes du Roi Vaval ne manifestent pas contre le Chlordécone, le CEREGMIA, la SODEM, l'Affaire de Séguineau et tant d'autres scandales qui ont défrayé la chronique du pays, pardon, du territoire, toutes ces dernières années. 

   Et Ti Sonson, qui n'est jamais en reste d'humour (noir) de répondre : Matinik, bel péyi, fout !

Commentaires

Firmin G. | 04/12/2020 - 18:03 :
Comme disait ma grand-mère "Manman-man-manman, mi vatlavé !". Mais plus qu'un "va-te-laver", cet article met à nu notre inconséquence de Martiniquais éternels enfants gâtés de la France, jadis coloniale, aujourd'hui "Mère-trop-poule".
michel mirgan | 04/12/2020 - 19:06 :
C'est ça la différence entre un peuple mature et responsable quoique "débantché" et un peuple immature drogué aux subventions et aux transferts sociaux qui a abandonné toute notion de responsabilité .Comme Marie-Claude Valide, chef d'entreprise citée par un commentateur régulier de ce site ,le disait la Martinique (les Martiniquais) ont perdu le sens des réalités économiques. et vivent dans une bulle artificielle .
Michel P. | 05/12/2020 - 12:34 :
1) Des gens se sont livrés à un vidé sauvage au Lamentin. Travestis en Pères Noël Coca-Cola, Ils arboraient des drapeaux rastas et NRV. Toutefois, on n'a pas l'air de savoir trop qui c'était. Leurs accessoires sont en vente partout. Apparemment, il n'y a pas eu de contrôle. 2) Aussi, sur ce seul motif, est-il légitime d'affirmer que le peuple martiniquais veut maintenir son carnaval "à tout prix" ? Je n'ai pas encore entendu d'interventions en ce sens de personnes ou d'organisations représentatives. 3) En revanche, j'ai lu une adresse de la CTM au président de la République pour le chanté nwèl, que les joyeux carnavaliers du Lamentin n'ont fait qu'anticiper.
michel mirgan | 06/12/2020 - 09:35 :
Je n'ai pas encore compris le sens profond de cette manifestation très ambiguë où se mêlaient des symboles extrêmement contradictoires. Le drapeau RVN /rasta et les tenues de pères Noël (symbole d'acceptation de la culture dominante ). Qui était en plus décalée dans le temps culturel (tenue de Noel avec des chants carnavalesques).Sans compter les injures incongrues à Cazelles poussées en tenue censée évoquer l'harmonie.
Véyative | 07/12/2020 - 05:00 :
J'ai bien ri en regardant cette vidéo et je pense que c'est le but recherché. Pourquoi chercher une explication? L'ambiance est si morose, voire explosive. C'est de la dérision, et les symboles contradictoires en sont selon moi la preuve.
michel mirgan | 07/12/2020 - 06:17 :
Les symboles ont toujours un sens .Or ils étaient nombreux ( drapeaux ,tenues, date du fait , etc...) ,La date aussi me pose problème: pour ces gens qu'est ce qui prévalait la fête de Noel ou l'ambiance carnavalesque ?
Michel P. | 08/12/2020 - 00:09 :
En Europe, était fêté le solstice d'hiver qui marquait le renouveau. La chrétienté a récupéré cette fête, tel un bernard l'ermite, pour en faire l'anniversaire de la naissance de Jésus, son prophète. La société de consommation fait converger vers Noël les cadeaux aux enfants qui sont encore offerts à l'Epiphanie dans les pays hispaniques, tandis que les pays du Nord préféraient la Saint-Nicolas. Noël est maintenant une fête commerciale, avec des cadeaux pour tous, représentée par un Père Noël (avatar de saint Nicolas, justement) popularisé par Coca-Cola. Défiler en Père Noël dans une ambiance carnavalesque est donc cohérent, à mon sens, avec ce que Noël est devenu : une farce.

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