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UNIVERSITÉ DES ANTILLES-GUYANE : DRÔLE DE MANIÈRE DE POSER UN PROBLÈME SÉRIEUX…

UNIVERSITÉ DES ANTILLES-GUYANE : DRÔLE DE MANIÈRE DE POSER UN PROBLÈME SÉRIEUX…

Le journal du Parti Communiste Martiniquais, «Justice» (jeudi 25 septembre 2008, n° 39), donne, par le biais de Maurice Belrose, sa vision de l’agitation à laquelle se sont livrés dernièrement dans les medias deux enseignants de Sciences de l’Information et de la Communication de l’UAG (Université des Antilles et de la Guyane), Olivier Pulvar et Bruno Ollivier, se révélant à l’occasion de bien piètres communicants… À la suite de l’article de «Justice», MONTRAY KREYOL donne son point de vue sur la question en tant que média antillais…

{ Décidément, l’UAG fait la Une de l’actualité médiatique en cette rentrée 2008. Après les enseignants et étudiants du DSI (Département Scientifique Interfacultaire) réclamant davantage de postes, voici que deux enseignants de la Faculté des Lettres et Sciences humaines annoncent de manière singulière la fermeture à la rentrée prochaine (2009) de la licence professionnelle «Activités et techniques de communication».

Ils l’ont fait séparément d’abord, le maître de conférences Olivier Pulvar devançant le professeur des Universités Bruno Ollivier, puis conjointement, par le biais d’une «Lettre ouverte à l’Université des Antilles-Guyane».

Olivier Pulvar a été vu d’abord à la télévision avant que France-Antilles ne publie le mercredi 17 septembre le texte d’un entretien qu’il a accordé à Rudy Rabathaly annonçant ladite fermeture et mettant en cause l’UAG qui n’aurait pas donné à cette formation les moyens humains nécessaires à son bon fonctionnement. Dans la plus grande partie de l’interview, Olivier Pulvar utilise le «nous», faisant référence à la petite équipe de deux enseignants-chercheurs qu’il constitue avec «[son] collègue», lequel collègue n’est étrangement pas identifié, comme si le journaliste savait déjà son nom ou que ce nom était jugé sans importance. À la fin, il passe au «je» pour se présenter par anticipation comme une possible victime du courroux des autorités universitaires : «Aujourd’hui, il est de mon devoir de souligner les dysfonctionnements au risque d’en subir les conséquences».

La «Lettre ouverte à l’Université des Antilles et de la Guyane» a été publiée dans France-Antilles le 18 septembre. Comme nous l’avons indiqué, elle est signée d’Olivier Pulvar et de Bruno Ollivier lequel s’est apparemment senti obligé de se solidariser de son collègue, à moins que celui-ci n’ait réalisé après coup qu’il ne pouvait continuer à faire cavalier seul, à attirer seul l’attention des médias. Première surprise : il est fait état maintenant d’un troisième enseignant, d’un ATER (Attaché Temporaire d’Enseignement et de Recherche), dont le nom est passé sous silence et qui manifestement n’a pas été invité à signer la lettre ou n’a pas voulu le faire. Normalement, toute lettre suppose un destinateur et un destinataire. Or, et c’est la deuxième surprise, les destinateurs Pulvar et Ollivier, tout en prétendant s’adresser à l’UAG, visent en réalité un destinataire collectif constitué semble-t-il des professionnels qui ont contribué à faire fonctionner cette licence. Ils écrivent, en effet, faisant allusion à la possibilité de voir des universités métropolitaines et des instituts privés se substituer à l’UAG dans cette formation : «…il n’est pas sûr que les étudiants y gagneront en qualité des enseignements, car vous avez réalisé un travail vraiment exceptionnel», avant d’ajouter tout à la fin du texte : «Nous vous remercions sincèrement de tout le travail réalisé ensemble et espérons vous rencontrer sur d’autres projets.»

Ainsi, les deux enseignants-chercheurs semblent décidés à ne pas reconduire l’année prochaine la licence «Activités et techniques de communication». Mais si telle est leur volonté, pourquoi Olivier Pulvar écrit-il dans son interview du 17 septembre : «Notre force, ce sont les étudiants» ? Et pourquoi semble-t-il vouloir passer à l’action en déclarant : «L’heure n’est plus à la réflexion mais à l’action» ? À quel type d’action fait-il référence et avec qui entend-il agir ? Mystère !

Il y a quelque chose d’absolument vrai et pathétique dans la «Lettre ouverte à l’Université des Antilles et de la Guyne», à savoir que nos deux enseignants-chercheurs, pour brillants, dévoués et courageux qu’ils soient, ne peuvent nullement «organiser la licence, le master et la licence professionnelle». Oui, ils posent un problème de fond. Mais le posent-ils au moment opportun et de manière adéquate ?

Pour que les Martiniquais comprennent le problème et jugent les instances dirigeantes de l’UAG de manière objective, il convient de rappeler comment les universités françaises recrutent leurs enseignants et enseignants-chercheurs. Chaque année, début septembre au plus tard, elles reçoivent du Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche une circulaire destinée à recenser les emplois vacants dont elles demandent la publication au «Journal Officiel» ainsi que les emplois nouveaux dont elles demandent la création.

La circulaire arrive dans les Facultés qui la transmettent aux différents Départements qui les composent. Les Départements se réunissent et émettent leurs vœux, étant entendu que pour chaque poste demandé, il faut préciser un profil et rédiger un argumentaire relatif à la fois à l’enseignement et à la recherche. Le conseil de Faculté se réunit ensuite et classe les demandes. Les classements établis par les différentes Facultés sont soumis au Conseil d’Administration de l’Université qui, à son tour, vote un classement qui est envoyé au Ministère lequel décide souverainement.

La procédure est simple et immuable, ce qui ne veut pas dire que les postes demandés soient répartis équitablement car, au Conseil d’Administration de l’Université, il peut y avoir des affrontements, des clans, des règlements de compte, des pressions etc. Mais tout responsable de licence ou de master doit connaître la procédure et la respecter.

Messieurs Pulvar et Ollivier ont-ils participé chaque année aux réunions de leur Département au moment où celui-ci demandait des postes ? Si oui, se sont-ils battus pour avoir gain de cause ? Ce sont là des questions essentielles que le journaliste de France-Antilles aurait dû poser à monsieur Pulvar.

S’ils ont des documents attestant que des postes ont été demandés par eux selon la procédure réglementaire et n’ont été classés ni par le Conseil de Faculté de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines ni par le Conseil d’Administration de l’UAG, qu’ils les rendent publics et qu’ils accusent les fautifs. Dans le cas contraire, qu’ils se taisent, pour ne pas paraître comme des démagogues et des spécialistes de la désinformation.

Par ailleurs, il serait intéressant de savoir comment, dans le passé, ils ont «communiqué» avec leurs collègues de la Faculté afin de solliciter et d’obtenir leur soutien.

MAURICE BELROSE}

{{LA POSITION DE «MONTRAY KREYOL»}}

Notre position sur l’éventuelle suppression de la Licence professionnelle «Activités et techniques de communication» tient en 5 points :

1) Jusqu’à l’an dernier, il existait pas moins de 3 licences de communication sur le petit campus de Schoelcher à savoir :
--une licence en 3 ans recevant des bacheliers et se continuant par un Master ;
--une licence professionnelle recevant des gens qui travaillent déjà et qui sont recrutés sur dossier ;
-- une licence professionnelle en «Formation continue» recevant le même public que la deuxième licence.
Apparemment, peu d’enseignants du campus de Schoelcher sont au courant de cette réalité et l’article de M. Belrose, qui n’en parle pas, le démontre amplement. 3 licences donc pour une seule discipline ! Comme si la Martinique avait besoin de dizaines ou de centaines de communicants !!!

2) Les enseignements qui sont dispensés dans ces licences ne font aucun cas de la culture martiniquaise et se contentent de reproduire à l’identique des contenus franco-français. Dès lors, quel mal y a-t-il à ce que, comme en Guadeloupe, des universités hexagonales viennent dispenser les cours ?

3) Une licence professionnelle n’est pas, et n’a jamais été, une licence pérenne. Elle est conçue pour répondre à un besoin immédiat et limité dans le temps, ce besoin étant satisfait, elle ferme. C’est ainsi qu’à l’UAG, après 4 ans de bons et loyaux services, la Licence «Développement et Patrimoine» du Département de géographie a fermé cette année. Chaque année, dans l’Hexagone, des dizaines de «licences pros» ferment sans faire de vague. La licence pro de Com’ de l’UAG serait la seule licence pro pérenne de France et de Navarre ?

4) Il faudrait étudier le coût de revient d’un étudiant de Licence communication par rapport à son camarade de Licence d’espagnol, d’anglais ou de créole : il ne fait aucun doute que ce coup est dix fois plus élevé pour l’étudiant de communication à cause de cette nuée d’intervenants extérieurs qu’il faut rémunérer et qui doivent être très certainement chagrinés à la perspective de perdre cet argent de poche.

5) À étudier aussi le nombre d’étudiants ayant trouvés du travail après une formation coûtant aussi chère. N’ayant pas les débouchés de la Fonction publique que sont le Professorat des Écoles et le CAPES comme leurs camarades des licences d’anglais, d’espagnol ou de créole, les étudiants de Com’ doivent se rabattre soit sur les medias locaux soient sur les entreprises et les administrations. Or, s’agissant des medias, un étudiant de Com’ n’est pas un journaliste et nous n’en connaissons aucun qui ait été embauché par RCI, RFO, ATV ou France-Antilles. S’agissant des entreprises et des administrations, seuls les plus grosses d’entre elles possèdent un service-communication et généralement, ce dernier embauche peu.

Cette agitation des enseignants de communication n’est donc qu’une tempête dans un verre d’eau. Répétons-le : la Martinique n’a pas besoin de centaines de communicants.

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