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VENEZUELA : JOURNALISTES A LA COURTE MEMOIRE

Raphaël CONFIANT
VENEZUELA : JOURNALISTES A LA COURTE MEMOIRE

   Ces temps-ci, nos journalistes d'ici et d'ailleurs, du monde entier en fait, nous abreuvent d'articles ou de reportages sur le Venezuela dont ils décrivent ou nous montrent les émeutes de la faim, les pillages, les braquages et autres meurtres à répétition. "Le Venezuela est au bord du chaos !" entonne celui-ci ; "Caracas, ville la plus dangereuse du monde !" renchérit celle-là ; "Nicolas MADURO, l'ancien chauffeur de bus, devenu président, a perdu le contrôle de son volant", ricane tel autre encore. Conclusion : le lecteur, l'auditeur ou le téléspectateur moyen en déduit que l'après-CHAVEZ est une vraie catastrophe, que son "régime bolivarien" n'était que du vent et son "socialisme du XXIe siècle" de la foutaise.

   Sauf qu'en février 1989, ce pays a connu la même situation. En pire...
   Cela a même donné naissance à un néologisme, le "caracazo", désignant, à partir du mot "Caracas", capitale du pays, l'effroyable massacre perpétré par la police et les forces armées du président social-démocrate Carlos Andres PEREZ : 3.000 morts au bas mot. Ce dernier, sous l'injonction du FMI, avait brutalement privatisé des entreprises d'Etat, licencié des milliers de fonctionnaires et supprimé toutes les aides aux nécessiteux, augmenté le prix du gaz, de l'eau, de l'électricité, des transports en commun etc...,provoquant un soulèvement généralisé qu'il ne réussit à écraser qu'avec ses chars. En effet, PEREZ, le social-démocrate, répétons-le, décréta l'état d'urgence dans tout le pays, puis la loi martiale à Caracas, ce qui lui donnait la possibilité de réprimer à sa guise.  Si, dans les mois qui suivirent et après que PEREZ a quitté la pouvoir, la Cour interaméricaine des Droits de l'homme, pourtant sous la coupe des Etats-Unis, condamna le Venezuela pour "violation graves des Droits de l'homme" avec obligation d'indemniser les parents des 3.000 morts, c'est qu'il n'y en eut pas 300, comme le répètent à l'envie certains qui appliquent la règle selon laquelle plus un mensonge est gros, plus il passe.

   Ce qui se passe donc aujourd'hui au Venezuela n'a rien de nouveau, sauf que là encore, c'est la minorité blanche créole locale, la plus féroce, la plus raciste (celle qui, dans ses journaux, qualifiait le mulâtre Hugo CHAVEZ de "mono" c'est-à-dire "singe" en espagnol) et la plus prédatrice de toute l'Amérique du sud et des Caraïbes qui est à la manœuvre. A l'époque de Carlos Andres PEREZ, elle avait appelé de ses vœux ce que le FMI appelle pudiquement "un plan d'ajustement structurel" ; aujourd'hui, elle organise la pénurie, fait fuir les capitaux et sabote l'économie dans l'unique but de renverser MADURO et de rétablir un pouvoir à son seul profit de bourgeoisie compradore. Deux exemples, l'un anecdotique, l'autre scandaleux, donnent à voir la mentalité de cette dernière :

 

   . en 1989, au moment où Carlos Andres PEREZ était donc au pouvoir, venait de sortir aux Etats-Unis, une Jeep, dénommé "Hummer", à l'allure de mini-char d'assaut, et coûtant la modique somme d'1 million de dollars l'unité. Eh bien, il y avait, cette année-là, plus de "Hummer" en circulation au Venezuela qu'aux Etats-Unis alors que cette bourgeoisie compradore n'a jamais été capable de fabriquer ne serait-ce qu'une trottinette !!!

 

   . le montant des investissements financiers à l'étranger, notamment aux Etats-Unis, effectué par cette bourgeoisie, enrichie grâce aux revenus du pétrole, est supérieur au montant de la totalité de la dette extérieure du pays. Chapeau, les gars, a-t-on envie de dire !

 

   Evidemment, aucun journaliste n'évoquera tout cela. Or,ce qui se déroule au Venezuela en ce moment n'est qu'un remake de 1989, mais pour des raisons différentes. La bourgeoisie compradore est encore et toujours à la manoeuvre : à l'époque de PEREZ, il s'agissait de tout privatiser afin de maximiser les profits ; aujourd'hui, il s'agit de tout déprivatiser pour permettre le retour des profits maximum.

   Et les Etats-Unis de Barack OBAMA n'y voient aucun inconvénient. Au contraire, la CIA s'active clandestinement comme d'habitude pour pouvoir hâter la fin du régime bolivarien...

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